16 - 10.10.2009 RÉSUMÉ - DIXIÈMECONGRÉGATION GÉNÉRALE (SAMEDI 10 OCTOBRE 2009, MATIN) - SAINT ROSAIRE AVEC LES UNIVERSITAIRES (SAMEDI 10 OCTOBRE 2009) - CHAPELLE PAPALE (DIMANCHE 11 OCTOBRE 2009) - AVIS DIXIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (SAMEDI 10 OCTOBRE 2009, MATIN) - INTERVENTIONS EN SALLE (CONTINUATION) - AUDITION DES AUDITEURS (III) Aujourdhui, samedi 10 octobre 2009, à 09h00, avec le chant de lHeure Tierce, a débuté la Dixième Congrégation générale, pour la continuation des interventions en salle des Pères synodaux sur le thème LÉglise en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix. Vous êtes le sel de la terre ... Vous êtes la lumière du monde (Mt 5, 13.14). Le Président délégué du jour était S.Ém. le Card. Wilfrid Fox NAPIER, O.F.M., Archevêque de Durban (AFRIQUE DU SUD). À cette Congrégation générale qui sest conclue à 12.30 avec la prière de lAngelus Domini, étaient présents 211 Pères. INTERVENTIONS EN SALLE (CONTINUATION) À cette Dixième Congrégation générale sont ensuite intervenus les Pères suivants: - S. Exc. Mgr Almachius Vincent RWEYONGEZA, Évêque de Kayanga (TANZANIE) - S. Exc. Mgr Fridolin AMBONGO BESUNGU, O.F.M. Cap., Évêque de Bokungu-Ikela (RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO) - S. Exc. Mgr Zacchaeus OKOTH, Archevêque de Kisumu (KENYA) - S. Exc. Mgr Telesphore George MPUNDU, Archevêque de Lusaka (ZAMBIE) - S. Exc. Mgr Philip SULUMETI, Évêque de Kakamega (KENYA) - S. Exc. Mgr Marcel MADILA BASANGUKA, Archevêque de Kananga (RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO) - S. Exc. Mgr Youssef Ibrahim SARRAF, Évêque de Le Caire des Caldéens (ÉGYPTE) - S. Exc. Mgr Gabriel MBILINGI, C.S.Sp., Archevêque Coadjuteur de Lubango, Président du "Inter-regional Meeting of Bishops of Southern Africa" (I.M.B.I.S.A.) (ANGOLA) - S. Exc. Mgr Robert Patrick ELLISON, C.S.Sp., Évêque de Banjul (GAMBIE) - S. Exc. Mgr Lucio Andrice MUANDULA, Évêque de Xai-Xai, Président de la Conférence Épiscopale (MOZAMBIQUE) - S. Exc. Mgr Gabriel 'Leke ABEGUNRIN, Évêque de Osogbo (NIGÉRIA) - S. Exc. Mgr Joseph Effiong EKUWEM, Évêque d'Uyo (NIGÉRIA) - S. Exc. Mgr Matthias SSEKAMANYA, Évêque de Lugazi, Président de la Conférence Épiscopale (OUGANDA) - S. Exc. Mgr Peter William INGHAM, Évêque de Wollongong, Président de la "Féderation Conférences Épiscopales Catholiques d'Océanie" (F.C.B.C.O.) (AUSTRALIE) - S. Exc. Mgr Denis KIWANUKA LOTE, Archevêque de Tororo (OUGANDA) - Rév. P. Aquiléo FIORENTINI, I.M.C., Supérieur Général de l'Institut Missions de la Consolata (UNION SUPÉRIEURS GÉNÉRAUX) - S. Ém. le Card. Théodore-Adrien SARR, Archevêque de Dakar, Premier Vice Président du Symposium des Conférences Épiscopales d'Afrique et de Madagascar (S.C.E.A.M.) (SÉNÉGAL) - S. Exc. Mgr Valerian OKEKE, Archevêque d'Onitsha (NIGÉRIA) - S. Exc. Mgr Anthony John Valentine OBINNA, Archevêque d'Owerri (NIGÉRIA) - S. Ém. le Card. Giovanni Battista RE, Préfet de la Congrégation pour les Évêques (CITÉ DU VATICAN) - Rév. Mgr Obiora Francis IKE, Directeur du "Catholic Institute for Development, Justice and Peace" (CIDJAP), Enugu, Nigéria (NIGÉRIA) - S. Exc. Mgr Séraphin François ROUAMBA, Archevêque de Koupéla, Président de la Conférence Épiscopale (BURKINA FASO) Nous publions, ci-dessous, les résumés des interventions: - S. Exc. Mgr Almachius Vincent RWEYONGEZA, Évêque de Kayanga (TANZANIE) Lévangélisation de la famille implique une considération sérieuse de la famille comme Église domestique au sein de laquelle la rencontre avec le Christ est une constante de la vie quotidienne. La famille est un moyen par lequel la foi catholique est nourrie par la lecture et la méditation de la Parole de Dieu, la prière en commun, la réception et la célébration des sacrements de la vie. Lunité de la famille est scellée et sauvegardée par le partage de valeurs et dexercices spirituels communs. Voici quelques-unes des raisons clefs pour revoir la catéchèse et la pratique des mariages mixtes à lintérieur du système de lÉglise locale en Afrique: Tout dabord, les mariages mixtes ont été une source de vives incompréhensions entre les prêtres catholiques et les pasteurs des différentes communautés chrétiennes. Outre le problème persistant du manque de connaissance des obligations du partenaire catholique, des débats à propos du lieu où le sacrement doit être célébré, créent des ébauches de division à légard de la pratique de la foi de lautre. Deuxièmement, dans la plupart de ces mariages, les parents demeurent divisés sur la foi dans laquelle les enfants doivent être baptisés et élevés. Troisièmement, il existe une tendance croissante selon laquelle les parents, dans la plupart des mariages mixtes, manquent dune tradition commune pour transmettre les valeurs chrétiennes. Cette désunion qui part des différences sur la vie de prière, sétend ensuite au plan affectif de lamour, de la justice, de la réconciliation et de la paix à lintérieur de la famille. Vu que nous cherchons les moyens de bâtir la réconciliation, la justice et la paix en Afrique par le biais dune juste définition de la famille comme le plus complet des agents primaires de la justice, de la réconciliation, de la solidarité et de la paix, il est important de ne pas sous-estimer le problème des mariages mixtes. À moins que des efforts ne soient faits pour revoir la célébration de mariages mixtes, il est probable que lon continue à faire lexpérience de la tragédie de la désunion chrétienne même au cur de la famille. Des différences en matière de valeurs de la foi, y compris la signification du mariage, peuvent devenir des sources de vives tensions et de confusion dans léducation des enfants. Ceci a été au cur de laugmentation de lindifférence religieuse (CCC, n. 1634). Les mariages mixtes peuvent aisément se révéler comme des constructions édifiées sur le sable dans lesquelles il sera difficile de produire des fruits damour, de réconciliation, de justice et de paix. Il est grand temps que la position de lÉglise sur la célébration des mariages mixtes soit revue et que la catéchèse sur les mariages mixtes soit recentrée. À moins que des pas audacieux ne soient entrepris pour sauvegarder la famille, les efforts pour promouvoir la réconciliation, la justice et la paix demeureront insuffisants. [00125-03.06] [IN085] [Texte original: anglais] - S. Exc. Mgr Fridolin AMBONGO BESUNGU, O.F.M. Cap., Évêque de Bokungu-Ikela (RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO) Lexploitation des ressources naturelles est une des conditions pour une paix durable en RDC. En effet, les guerres à répétition que nous venons de vivre ont révélé que les ressources naturelles qui font de la RDC un scandale géologique constituent à la fois un bonheur, cest-à-dire, un important atout économique pour le redressement du pays et un malheur, cest-à-dire, une source permanente de convoitise, de conflits, de corruption voire dune mafia internationale dont certains congolais sont complices. Les principales causes de ces guerres économiques qui remettent en cause le principe de la souveraineté des peuples sur leurs ressources sont: linexistence dun cadre juridique international contraignant pour les multinationales et les industries extractives transnationales; la militarisation du secteur minier; lexplosion de la demande de certains minerais désormais stratégiques; la subordination des intérêts diplomatiques aux intérêts économiques des Grandes puissances; le non respect de la dignité du peuple congolais dont on napprécie que les richesses; la volonté de balkanisation de la RDC au profit des états nains facilement manipulables, etc. La CENCO intervient dans trois domaines prioritaires. La CENCO a créé une Commission épiscopale ad hoc pour les ressources naturelles chargée de suivre de près la question de lexploitation des ressources. Par rapport à léducation, la CENCO a publié un vade-mecum du citoyen sur la gestion des ressources naturelles. Ce document place lhomme au centre de lexploitation des ressources naturelles; il aide les citoyens à sorganiser à la base pour réclamer des multinationales le respect des responsabilités sociales des entreprises ; faire respecter les droits humains et des communautés. Étant donné la dimension internationale de la question de lexploitation des ressources, la CENCO attend que les Églises surs élèvent la voix, en solidarité avec ce peuple qui a tant souffert, pour que la gestion de ces ressources dans le respect du droit puisse devenir une occasion de fraternité et de développement. [00179-03.03] [IN106] [Texte original: français] - S. Exc. Mgr Zacchaeus OKOTH, Archevêque de Kisumu (KENYA) La guérison et la réconciliation sont conduites par Dieu, sans lévangile rien ne pourra saccomplir. Normalement, comme nous le savons bien, la nature humaine sans la grâce de Dieu est vindicative, aussi il nous est étrange dimaginer que les nombreuses tribus du Kenya nen arriveront pas de nouveau aux mains offrant ainsi une occasion dantagonisme pour lavenir, à moins que la guérison et la réconciliation ne deviennent une priorité. Notre pays, le Kenya, a été divisé, les voisins sen sont pris à leurs voisins, les filles contre les pères, les frères contre les frères, les mères contre les enfants, les tribus se sont retournées contre les tribus. En somme, il y a eu des combats, il y a eu des morts, les femmes et les jeunes filles ont été violées, la propriété nexiste plus, les économies et les investissements de toute une vie se sont envolés en fumée en quelques jours si ce nest pas en quelques heures. Cette séquence de destructions tragiques et absolument gratuites, voulues et exécutées par des groupes de quelques personnes est encore très vive. LÉglise au Kenya ressent fortement le besoin de fournir clairement une direction sur le processus de réconciliation. La Bible et lenseignement de lÉglise offrent comme une conception du processus de réconciliation. Cest la foi qui vous donne ce que Jésus appelle le nouveau principe plus élevé que lancien (Mt 5, 20-48). La réconciliation doit être un processus pour la guérison de limpossible haine et doit se réaliser en cinq étapes: - Se souvenir des péchés, des mauvaises actions et déclarations que nous avons faits sans aucune excuse - En être désolés et se promettre de ne plus les commettre de nouveau - Se repentir dans la liberté depuis le plus profond de notre être - Les confesser complètement et faire lexpérience du remords - Réparer pour le mal que nous avons fait et les dommages que nous avons causés à nous-mêmes, à la communauté, à lenvironnement et à Dieu. [00156-03.03] [IN111] [Texte original: anglais] - S. Exc. Mgr Telesphore George MPUNDU, Archevêque de Lusaka (ZAMBIE) Cette intervention se rapporte aux n. 20, 32, 59, 114 et 117 de lInstrumentum laboris qui concernent tous la dignité des femmes, leur don à lhumanité, leur immense contribution potentielle à lÉglise, mais aussi au fait que leur charisme nest pas reconnu de manière appropriée, suffisamment utilisé et convenablement célébré. Il nexiste pas de développement significatif si au moins 50% de la population déjà marginalisée, à savoir justement les femmes, est systématiquement exclu. Sans une vraie justice entre les hommes et les femmes, le développement demeure seulement une chimère, un dangereux mirage. Il nous est clairement dit dans la Genèse 1, 27 que Dieu créa lhomme et quil les fit homme et femme à son image et à sa ressemblance. Une pleine et égale participation des femmes à toutes les sphères de la vie est donc essentielle au développement économique et social. La négation de légalité envers les femmes est un affront à la dignité humaine et une négation du vrai développement de lhumanité. Nous admettons tristement et honteusement quen Zambie les femmes sont trop souvent victimes dabus, de violences domestiques conduisant parfois à la mort, de discriminations culturelles ou de pratiques coutumières et de lois qui manquent clairement dobjectivité à leur encontre. Nous, évêques, devons parler plus clairement et avec insistance en défense de la dignité des femmes à la lumière des Écritures et de la Doctrine sociale de lÉglise.Oui, cest une femme, Marie, qui a porté pour la première fois Jésus en Afrique en tant que réfugié (Mt 2, 13-15). Aujourdhui, de nombreuses manières, cest la femme qui nous emmène Jésus en Zambie. Religieuses et laïques aident notre Église à être vraiment au service de la réconciliation, de la justice et de la paix avec une attention particulière envers les pauvres. Pour promouvoir le respect des femmes et leur intégration dans les structures ecclésiales de responsabilité, de prise de décision et de planification, nous invitons le Synode à recommander à tous les diocèses détablir ou de consolider un apostolat de la famille et des bureaux pour les affaires féminines, les rendant pleinement opérationnels et pleinement efficaces. [00157-03.03] [IN112] [Texte original: anglais] - S. Exc. Mgr Philip SULUMETI, Évêque de Kakamega (KENYA) Cest le moment de faire une réflexion honnête et de demander quels sont les programmes concrets que nous avons mis en place pour faire participer les femmes, les rendre responsables, authentiquement et activement visibles dans notre Église. Nous avons considéré les choses comme allant de soi et lentement nous perdons ce groupe précieux. Cest à partir des femmes que nous avons limage de lÉglise comme Famille de Dieu. Cest là que les sacrements sont vivants et efficaces, cest là que les vocations et les carrières sont en perspective. Les femmes au Kenya sont les premiers collaborateurs de la mission évangélisatrice de lÉglise, ce don dengagement doit être renforcé pour éradiquer la souffrance qui se trouve au sein du continent. Linstruction des femmes a des effets durables sur le bien-être de lunité familiale sur laquelle est fondée lÉglise. Les femmes représentent lunique image féminine de Dieu qui a encore besoin dêtre développée dans lÉglise africaine. Les femmes au Kenya accomplissent 80% de lensemble du travail agricole et 90% de lensemble du travail domestique. Rappelons que la plupart dentre elles accomplissent ce travail sans outils modernes, sans formation et sans commodités essentielles et sans quà leur travail soit véritablement donnée une valeur monétaire. Cest un signe de lune des plus importantes formes de structure de péché qui engloutit notre famille africaine. Les femmes sont capables de faire tout correctement si elles ont lopportunité dessayer. Rappelons que si on éduque un homme, on éduque une personne alors que si lon éduque une femme on éduque une famill,e sachant que si lon éduque des femmes, on éduque une nation. Je demande à cette Assemblée spéciale des Évêques pour lAfrique que les femmes se voient assurer une formation de qualité afin de les rendre plus autonomes dans leurs responsabilités et de leur ouvrir toutes les carrières sociales auxquelles la société traditionnelle et moderne tend à les exclure sans raison. Pour que cela devienne une réalité, les hommes sont appelés à effectuer un changement radical et une conversion fondamentale. [00158-03.03] [IN113] [Texte original: anglais] - S. Exc. Mgr Marcel MADILA BASANGUKA, Archevêque de Kananga (RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO) Toutes les formes des violences connues ces dernières années en Afrique et plus spécialement en RD Congo, ont influencé négativement la nature, lexistence et le fonctionnement de la famille. Lon pourrait dire que la famille en tant que telle est dans le collimateur de ceux qui ne veulent pas la paix et la réconciliation en Afrique. Comme nous le demande lInstrumentum laboris en son N° 20, cette auguste Assemblée peut-elle élaborer en faveur de la famille au regard des différents défis enregistrés durant ces assises? Nous suggérons 6 stratégies et programmes de service: - Former et conscientiser les élus chrétiens qui participent à lélaboration des lois sur la famille afin de défendre la dignité et la noblesse de cette institution. Les instruments juridiques sont très importants dans les systèmes démocratiques aujourdhui; - Dénoncer les dictatures et un certain colonialisme législatif dont lAfrique est souvent victime en ce qui regarde la famille; - Vulgariser la charte des droits de la famille et avoir laudace de la proposer à la communauté politique dans le cadre des débats démocratiques entre gouvernants et gouvernés ; - Aider lAfrique à ne pas subir les contraintes de certains Organismes qui lui imposent leurs visions de la famille en vertu de laide apportée. - Encourager lexpansion des Associations sur la famille ou en ériger des nouvelles pour consolider la famille, faire rayonner la dignité et la noblesse du sacrement de mariage; - Introduire dans les séminaires et dautres maisons de formation des analyses socio-pastorales contextuelles aux fins de dénicher, de critiquer et de prévenir les menaces et les risques qui pèsent sur linstitution familiale. [00163-03.03] [IN116] [Texte original: français] - S. Exc. Mgr Youssef Ibrahim SARRAF, Évêque de Le Caire des Caldéens (ÉGYPTE) Les Églises orientales et les Églises de lAfrique du nord, et même de lÉthiopie qui ont vécu la première phase de lévangélisation de lAfrique, portent encore aujourdhui le témoignage de la vitalité chrétienne quelles puisent dans leurs racines apostoliques, notamment en Égypte et en Éthiopie et jusquau XVII siècle en Nubie. Il faut dire un grand mea maxima culpa parce que pour des raisons anthropologiques et historiques lévangélisation de lAfrique sest arrêtée à la Nubie, à lÉthiopie et à lAfrique du nord. Ces églises de lAfrique du nord et orientales nont elle pas aujourdhui un rôle à jouer dans lévangélisation et la missionarité de lÉglise et aussi au service de la réconciliation, de la justice et de la paix en Afrique, comme le font les états politiques? Il serait opportun de parler de la présence et du rôle des Églises orientales et de celles de lAfrique du nord pour quelles fleurissent dans la communion ecclésiale et ne pas être réduites seulement à des Monumenta Archeologiae Christianae. - Toute lÉglise universelle-Famille de Dieu devrait sintéresser à lAfrique et non seulement les Églises qui sont en Afrique. Il sagit en effet du Synode des Évêques de lÉglise universelle. Je me demande combien, en dehors de lAfrique, ont lu Ecclesia in Africa? - On parle souvent de conflits de civilisations, de cultures ou de religions. Pourquoi ne parlerait-on pas plutôt de rencontre des civilisations, des cultures et des religions pour une meilleure entente et collaboration à travers le dialogue? [00164-03.03] [IN177] [Texte original: français] - S. Exc. Mgr Gabriel MBILINGI, C.S.Sp., Archevêque Coadjuteur de Lubango, Président du "Inter-regional Meeting of Bishops of Southern Africa" (I.M.B.I.S.A.) (ANGOLA) Nous proposons dapprofondir et dappliquer dans la pratique la Doctrine sociale de lÉglise catholique à la vie des entreprises et aux institutions impliquées dans la promotion de la paix sociale, le développement harmonieux, le bien-être social et individuel, basés sur les principes de lÉthique générale et de lÉthique économique et dentreprise, en particulier à la lueur du Droit canonique et de la législation civile. La devise de lAssociation chrétienne des gérants et cadres (ACGD) est: Vertu, Éthique et Mission. Elle se diffuse dans tous les diocèses dAngola et de Sao Tomé-et-Principe. Lassociation constitue un défi lancé par lÉglise en Angola et à Sao Tomé au laïcat et un défi que le laïcat angolais et santoméen lance aux diocèses et à leurs pasteurs dans luvre dévangélisation de nos terres dans une collaboration que nous espérons toujours plus féconde. Nous espérons quainsi ses membres participent de manière active et responsable à la vie et à la mission de lÉglise locale, se mettant au service de la personne humaine, de la culture, de léconomie et de la politique, visant à changer, peu à peu, les mentalités, les institutions et les structures sociales, les lois injustes et tout ce qui offense et opprime la dignité de la personne humaine: la misère, lexploitation, le racisme, le tribalisme, les abus des puissants, les inégalités sociales etc. Cest dans un tel contexte que vient sinsérer lengagement quau nom de lÉvangile, le fidèle laïc doit réaliser au service de la réconciliation, de la justice et de la paix. Cette mission du laïc dans le monde réclame de lui une bonne préparation scientifique, doctrinale et spirituelle. Cest pourquoi les laïcs de lACGD sappuient sur des assistants ecclésiastiques pour leur accompagnement doctrinal et spirituel. Ils ont des rencontres de formation dans différents secteurs de leur activité professionnelle, font des retraites spirituelles et des moments de communion fraternelle, soutenus dans la foi et cherchant à vivre la communion dans la diversité. Nous comptons sur lACGD afin quelle soit le ferment dinitiatives dautonomie financière des diocèses et surtout dune bonne gouvernance à lintérieur et à lextérieur de lÉglise, dans nos pays, ce qui représente un rêve pour notre région dImbisa et pour lensemble du continent africain. Cette catégorie de fidèles laïcs sattend certainement à ce que cette Assemblée synodale lui adresse directement une parole dencouragement. [00165-03.03] [IN118] [Texte original: portugais] - S. Exc. Mgr Robert Patrick ELLISON, C.S.Sp., Évêque de Banjul (GAMBIE) Léducation a constitué une part importante de la mission de lÉglise au sein du peuple de Gambie, majoritairement musulman (90% environ). Cela justifie lesprit de tolérance, de compréhension et de respect existant actuellement entre les musulmans et les communautés chrétiennes dans le pays. La Gambie ne possède ni ressources naturelles ni richesses minérales. Cest peut-être à cause de cela (et non en dépit de cela) quelle jouit dun bon niveau de paix et de stabilité, ce qui représente un élément important en vue de la croissance du développement. De plus, les personnes elles-mêmes sont par nature pacifiques. Lorsque le défunt Pape Jean-Paul II vint en visite pastorale en Gambie en 1992, le slogan choisi par lÉglise catholique pour la visite papale était: être le sel de la Terre; être la Lumière du monde. En tant que petite Église qui fait partie dune présence chrétienne encore plus faible dans un pays à majorité musulmane, le thème de ce Synode est un défi ultérieur qui nous est lancé afin de devenir un signe et un instrument pour provoquer la justice, la paix et le respect mutuel parmi les différentes tribus, les groupes religieux et sociaux qui constituent le tissu de la société gambienne. Pour beaucoup, les inégalités abondent encore.Nous croyons que léducation à tous les niveaux est lun des moyens à travers lequel nous pouvons aider à réaliser cet objectif, en soulignant les valeurs religieuses et morales communes à lIslam et au Christianisme au lieu des obstacles qui nous menacent. [00166-03.03] [IN119] [Texte original: anglais] - S. Exc. Mgr Lucio Andrice MUANDULA, Évêque de Xai-Xai, Président de la Conférence Épiscopale (MOZAMBIQUE) Au cours de cette assemblée synodale, à différentes occasions, on a fréquemment dit que les fidèles laïcs engagés activement dans la vie politique de nos pays finissent par avoir des comportements et des attitudes nuisibles concernant les principes fondamentaux de la foi et de la morale chrétiennes. En effet, dans la vie quotidienne, les fidèles laïcs sont souvent écartelés entre la foi chrétienne et une option politique, comme si la foi chrétienne et lactivité politique étaient deux réalités incompatibles a priori. Pour remédier à une telle situation, cette assemblée synodale devrait examiner avec attention les raisons profondes dune telle dichotomie, afin de permettre quà lavenir les fidèles puissent vivre sereinement leur vocation chrétienne sans devoir nécessairement renoncer à une participation active à la vie politique. En réalité, sans négliger le fait que le désir effréné de pouvoir et de grandeur offusque souvent cette lumière de la foi avec laquelle les fidèles laïcs devraient illuminer le monde de la politique, je trouve que les chrétiens catholiques engagés dans lactivité politique en Afrique ressentent une grande solitude et un certain abandon de la part de la hiérarchie de leurs Églises particulières. Nétant pas suffisamment assistés et encouragés par leurs pasteurs et devant uvrer dans un monde rempli dintrigues et dambitions sans fin, ils finissent par se perdre, causant parfois des dommages irréparables à lÉglise dont ils sont les fils. Bien que certains dentre eux se soient formés dans nos universités catholiques et soient des chrétiens (qui se mettent) au premier rang lors des messes dominicales dans nos cathédrales, il nest pas rare que nous les voyions impliqués dans lapprobation de lois contraires à la foi catholique, comme dans le cas de la libéralisation de lavortement. Malheureusement, ils vivent la foi chrétienne comme quelque chose qui est sans rapport avec la vie quotidienne et de lactivité sociale à travers laquelle ils doivent contribuer à la construction du bien commun. [00167-03.03] [IN120] [Texte original: portugais] - S. Exc. Mgr Gabriel 'Leke ABEGUNRIN, Évêque de Osogbo (NIGÉRIA) LÉglise a besoin dêtre beaucoup plus présente pour proclamer avec courage la Vérité dans lAfrique daujourdhui où dans de nombreux lieux une platitude politique et une négociation silencieuse nont pas été efficaces (cf. Pape Benoit XVI, Caritas in Veritate). La voix prophétique de lÉglise en faveur des pauvres et des opprimés ne doit jamais être compromise ou sacrifiée sur lautel de lamitié impie ou du gain matériel. Lun des plus grands défis qui devrait concerner ce synode est le sort dun nombre considérable dimmigrants africains présents dans tous les pays de lOuest. Depuis le début de la crise économique, beaucoup de ces pays de louest ont mis en place des lois et des structures de défense afin de renforcer leurs économies. Malheureusement parmi ces méthodes, des lois ont été faites qui en arrivent presque jusquà nier même les droits de lhomme des immigrants, spécialement ceux de lAfrique. En Italie, tout particulièrement, une immigration non réglementée a été rendue illégale et lassistance aux immigrants de la part dorganisations caritatives de bénévoles a été restreinte. En Afrique même, un mauvais gouvernement fait de corruption, de trafic dinfluence et dirrespect de lautorité de la loi, militent contre la justice et la réconciliation. En Afrique, du nord au sud, de lest à louest, nos jeunes constituent notre force majeure et sont en même temps les premières victimes de la violence ethnique, du génocide, des bandes armées, de la criminalité, du trafic de personnes, de la corruption et de la mauvaise gouvernance. En regard à tout ceci, la voix prophétique de lÉglise doit être entendue sans ambiguïté. [00168-03.05] [IN121] [Texte original: anglais] - S. Exc. Mgr Joseph Effiong EKUWEM, Évêque d'Uyo (NIGÉRIA) LInstrumentum laboris mentionne la sorcellerie dans son n. 32. Certains pourraient avoir une compréhension ou une définition différente de sorcellerie. La perception décisive qui traverse le continent est que la sorcellerie est une force mauvaise capable de nuire tant spirituellement que physiquement à une personne. Comme on peut sy attendre, ses pouvoirs entendus comme diaboliques sont extrêmement exagérés, faisant de la sorcellerie quelque chose daussi puissant que Dieu. Notre peuple croit fortement en lexistence dune telle force diabolique et en ses uvres maléfiques. Nous savons que Dieu existe. Il est Tout-puissant et Créateur de tout ce qui existe - le visible et linvisible. Ce que nous croyons et professons dans notre credo. Il est tout-puissant et le seul Être suprême en trois personnes divines. Satan, le prince des ténèbres, existe. Dans la Genèse, il est appelé serpent et dupe nos premiers parents (cf. Gn 3, 13), les conduisant à pécher contre Dieu. LApocalypse lappelle lantique serpent, se référant à lévénement raconté par la Genèse et relatif au péché originel. Il lappelle de différentes manières: lénorme Dragon, lantique Serpent, le Diable ou le Satan, laccusateur de nos frères (cf. Ap 12, 9). Les anges, cest-à-dire les anges déchus, qui lui sont fidèles constituent son armée (Ap 12, 7, 9). Bien loin dune interprétation littérale du texte, et dune approche exégétique ou herméneutique mutilée à un écrit apocalyptique tel que le livre de lApocalypse, jai seulement cité lensemble de la Bible, Ancien et Nouveau Testament, qui porte témoignage de lexistence du diable. LÉglise reconnaissait cela et offrait des cours de Demonio. Dailleurs, elle ne prévoyait pas seulement le rite dexorcisme mais faisait de la place aux exorcistes. Cela semble être tombé en désuétude au cours des ces dernières décennies. Puis-je, dès lors, suggérer: 1. Quune authentique catéchèse profondément biblique et théologique soit fournie et si possible offerte comme cours dans nos facultés de théologie. Une version plus simple devrait également être enseignée aux fidèles. 2. Quun nouveau rituel fondé sur lancien rite dexorcisme soit mis en place à lusage des prêtres. 3. Que lon puisse nommer, en accord avec le code des lois universelles, un exorciste pour chaque Église particulière. Nous devons à notre peuple, sur la base de notre enseignement, de lui enseigner et de le sauver des griffes des fausses croyances et des terribles pratiques occultes telles que la sorcellerie. [00169-03.03] [IN122] [Texte original: anglais] - S. Exc. Mgr Matthias SSEKAMANYA, Évêque de Lugazi, Président de la Conférence Épiscopale (OUGANDA) Nous avons des raisons pour remercier Dieu des contributions positives de nos prêtres, religieux et fidèles laïcs, qui témoignent de la mission de lÉglise, sel de la terre et lumière du monde. Beaucoup dentre eux travaillent en tant quagents de réconciliation, de justice et de paix. Ainsi, un bon nombre des écoles et des hôpitaux fondés par lÉglise attire de nombreuses personnes, même des non-chrétiens, grâce aux services de qualité basés sur la justice, lamour et lesprit de la réconciliation chrétien. Dans chaque diocèse, il y a des laïcs, hommes et femmes, qui consacrent leurs vies comme animateurs et responsables des fidèles laïcs au sein des conseils paroissiaux ou dassociations organisées du laïcat. Cependant, malgré les contributions positives de très nombreux membres dévoués du clergé, de religieux et de laïcs, qui contribuent à laugmentation constante des chrétiens dans lÉglise en Afrique, ceci na pas toujours été accompagné par un approfondissement de la foi et de la spiritualité de nombreux chrétiens africains. Une note négative provient du fait que les espoirs dune indépendance croissante ont été affaiblis tant par la pauvreté diffusée que par linsuffisante formation de nos fidèles, ce qui a engendré de sérieux problèmes économiques dans de nombreux secteurs de la vie de lÉglise. Ainsi, lurbanisation rapide est une expérience commune dans de nombreuses régions de lAfrique. Les jeunes affluent de manière désespérée dans les villes à la recherche de nimporte quel type de travail pour survivre. Mais, en même temps, lurbanisation conduit de nombreux Africains à perdre le sens naturel de la solidarité et de la collaboration familiales. Ceci entraîne un déclin des saines pratiques chrétiennes. Ainsi, la mentalité individualiste, la perte du sens naturel dappartenance et la perte des anciens, ont des effets négatifs sur les jeunes. Une telle forme de vie isolée conduit de nombreux jeunes à la promiscuité sexuelle, à la toxicomanie et à toutes sortes de violences. Il sagit dun appel pressant pour les pasteurs en Afrique à utiliser différentes voies et différents moyens de proclamation de la Parole de Dieu, de façon à ce quelle puisse devenir pour beaucoup le sel et la lumière de la terre, et les conduire à pratiquer la réconciliation, la justice et la paix. À tous les niveaux, il faut une formation sérieuse en Doctrine sociale de lÉglise, tout comme une inculturation plus profonde de nos catéchèses. [00170-03.03] [IN123] [Texte original: anglais] - S. Exc. Mgr Peter William INGHAM, Évêque de Wollongong, Président de la "Féderation Conférences Épiscopales Catholiques d'Océanie" (F.C.B.C.O.) (AUSTRALIE) De nombreux diocèses en Australie et en Nouvelle-Zélande possèdent un Fonds Catholique pour le Développement (C.D.F.). Ceux-ci fournissent des prêts substantiels pour financer et entretenir les bâtiment de lÉglise, les écoles et les équipements daide sociale. Les paroisses, les écoles, les organisations religieuses aussi bien que le clergé, les laïcs et les Congrégations religieuses déposent leurs fonds pour en retirer des intérêts. Ainsi le C.D.F. devient une Institution financière diocésaine, où les fonds de lÉglise saccumulent et deviennent la source où puiser les prêts destinés à financer les bâtiments ecclésiaux et le travail apostolique. Le C.D.F. est relié à une banque principale afin que les dépôts et les retraits puissent se faire dans leurs succursales. Chaque C.D.F. dun diocèse doit répondre chaque année aux exigences de solvabilité à une société établie par la Conférence des Évêques Catholiques dAustralie. Le Diocèse encourage les laïcs à investir de préférence dans le C.D.F. plutôt que dans une simple institution financière commerciale pour le profit en tant quengagement personnel pour soutenir les oeuvres de charité, de religion et déducation de lÉglise catholique. Le C.D.F. est placé sous un Conseil formé de personnes compétentes sur le plan financier qui examine attentivement les investissements du Fonds et qui approuve les prêts. Le Conseil Financier Diocésain travaille conjointement avec le C.D.F. afin de sassurer quaucune organisation paroissiale ou de lÉglise ne contracte une dette dont elle ne pourrait sacquitter. Les bénéfices modestes provenant du C.D.F. permettent à lévêque de payer les justes salaires du personnel du bureau et daccomplir loeuvre pastorale du Diocèse. Une compagnie dassurance de lÉglise nationale appelée Catholic Church Insurances a été créée il y a déjà 98 ans en Australie. Les diocèses et les ordres religieux sont les actionnaires de cette entreprise co-opérative qui assure une protection à tous, mais spécialement aux diocèses les plus pauvres dans les régions les plus retirées qui ne pourraient pas se permettre de payer des taux dassurance commerciale. Je porte à votre attention ces entreprises concrètes en signe dencouragement. Une information ultérieure peut vous en être fournie. [00171-03.02] [IN124] [Texte original: anglais] - S. Exc. Mgr Denis KIWANUKA LOTE, Archevêque de Tororo (OUGANDA) Au cours de ces deux dernières années, différentes zones de lOuganda ont fait lexpérience de graves inondations suivies par de rigoureuses sécheresses. Les deux phénomènes ont provoqué un échec des récoltes. Ces inondations et ces sécheresses étendues seraient le résultat de labattage délibéré darbres sans que ceux-ci soient remplacés. Ailleurs dans le monde, e changement climatique serait causé par le surpâturage, lélimination abusive de déchets et par les déchets industriels. Le résultat de tout cela est la désertification, le tarissement des sources deau, la contamination des eaux et les maladies. Ce triste état de fait avait déjà été prévu voici deux siècles par un adepte de la phénoménologie. Il mettait en garde sur le fait que, si lon trafique avec la nature, cette dernière vous le rendra sûrement. Apparemment, les peuples ignorèrent lavertissement doù la continuelle désintégration de lécosystème dont nous faisons lexpérience aujourdhui. Les lois naturelles ne peuvent pas être ignorées pas plus quil nest possible dignorer les directives contenues dans un manuel dutilisation si lon veut que la machine fonctionne bien. Le monde physique a des lois qui doivent être respectées. Tant les prophètes de malheur que ceux de lespoir ont longuement écrit sur la détérioration des conditions de la terre comme maison de lhomme et la plupart dentre eux ont fait des suggestions sur la manière dont inverser la tendance. La protection de lenvironnement est devenu un problème global méritant lattention de tous. Tout comme la pandémie du Sida ninfecte pas seulement certaines personnes, mais chacun de nous, de même le réchauffement global infecte et affecte tout le monde. Pour cette raison, lÉglise en Afrique devrait, par le biais de ce Synode, affronter sérieusement le thème du changement climatique comme une obligation morale pour tous. Ce Synode devrait trouver des moyens de réconciliation entre la terre-victime et lhomme-coupable. [00172-03.03] [IN125] [Texte original: anglais] - Rév. P. Aquiléo FIORENTINI, I.M.C., Supérieur Général de l'Institut Missions de la Consolata (UNION SUPÉRIEURS GÉNÉRAUX) Le ministère de la réconciliation comprend la dimension horizontale et verticale, avec les autres et avec Dieu. Elle comporte une véritable école pour réapprendre à pardonner et à se réconcilier, qui prévoit une méthode et des contenus. Une contribution significative que les Églises de 14 pays du Continent américain peuvent offrir à lÉglise dAfrique en tant que méthodologie pour obtenir pardon et réconciliation, cest lexpérience des ES.PE.RE (Escuelas de Perdón y Reconciliacón). Il sagit décoles formées par des groupes de 15 à 20 personnes qui décident de vivre une forte expérience pour soigner la mémoire douloureuse et refoulée (colère, rancur, haine, vengeance), et qui désirent souvrir au pardon et à la réconciliation comme parcours obligatoire vers la reconstruction personnelle, familiale et sociale, et le rétablissement de la paix dans leur quartier, dans leur ville et dans leur Pays. Les ES.PE.RE utilisent une méthodologie variée: le jeu, le drame social, les exercices de re-formulation et dherméneutique, les espaces découte, le jeu de rôle et autre; elle travaille sur cinq dimensions de lêtre humain: cognitive, émotionnelle, de comportement/daptitude, communicative et transcendante; elle possède sa colonne vertébrale dans le travail des petits groupes, où les participants ré-élaborent la colère, la haine et les désirs de vengeance; elle promeut et convainc chaque participant à se transformer en des Animateurs/multiplicateurs; elle sadapte pour être utilisée par des enfants, des jeunes et des adultes; cest une proposition cuménique. Cest une proposition pédagogique réalisée en 10 étapes, chacune denviron 8 heures. Chaque étape respecte la même séquence de travail. Les 5 premières étapes sont consacrées au pardon. Les 5 autres se réfèrent à la réconciliation, et touchent des concepts fondamentaux comme: vérité, justice et pacte. Avec cette proposition on cherche à apporter le pardon dans les situations de la vie quotidienne, pour influer ainsi sur la vie publique et politique des villes. Le paradigme du pardon et de la réconciliation nest possible que pour celui qui se situe dans un nouvel espace cosmique, historique, spirituel, culturel et psychologique: la perspective dune création nouvelle (cf. 2 Co 5, 17-18). [00173-03.05] [IN127] [Texte original: italien] - S. Ém. le Card. Théodore-Adrien SARR, Archevêque de Dakar, Premier Vice Président du Symposium des Conférences Épiscopales d'Afrique et de Madagascar (S.C.E.A.M.) (SÉNÉGAL) Un des tristes phénomènes, qui entretiennent limage négative de lAfrique dans les médias, cest la migration clandestine de milliers dAfricains vers lEurope de louest, tout particulièrement la perte de vies humaines qui se produit périodiquement dans les sables du Sahara, les eaux de lOcéan atlantique et de la Méditerranée, et que les médias ne manquent jamais dannoncer. Je veux souligner le caractère révélateur que comporte le phénomène de la migration clandestine. Laventure ô combien hasardeuse des migrants clandestins est un véritable cri de désespoir, qui clame lacuité de leurs frustrations et lardeur de leur désir dun mieux-être, à la face du monde. Percevons-nous ce cri de désarroi et le laissons-nous pénétrer notre coeur, au point que nous cherchons à en bien saisir le sens et la portée ? Laissons-nous interpeller par ses drames au point de chercher les causes du phénomène. Je me contente den énumérer quelques-unes, contenues dans les numéros 12, 25-28 de lInstrumentum laboris. Ce sont des facteurs qui empêchent lavènement dun développement économique réduisant progressivement la pauvreté dans les pays au sud du Sahara. Signalons le pillage tant de fois décrié des ressources naturelles de lAfrique. Autre plaie maintes fois dénoncée, la corruption des dirigeants africains, qui accordent, moyennant des commissions secrètes, des avantages et des profits démesurés aux multinationales, au détriment de leurs pays. Comment ne pas citer tous ces conflits armés internes, fomentés ou alimentés par les marchands darmes pour leur commerce, et qui jettent tant dhommes et de femmes, denfants et de jeunes, sur les routes de lexil? Voilà, à mon avis, quelques-unes des tristes réalités, qui doivent remonter en nos consciences, chaque fois que les médias nous rapportent un drame de la migration clandestine. Nourrissons la conscience des causes de cette migration, pour mieux nous engager dans le combat pour la fin de ces drames. Nous le savons bien, en effet, ce ne sont pas les barrières policières, si étanches soit-elles, qui arrêteront la migration clandestine, mais la réduction effective de la pauvreté par la promotion du développement économique et social sétendant aux masses populaires de nos pays. Voilà pourquoi, au sein de la CERAO, nous nourrissons lambition de susciter en nous-mêmes, et chez les Africains sub-sahariens, un sursaut ou Renaissance de lHomme noir, qui senracine dans la rencontre du Christ et la communion avec Lui. Lève-toi, prends ton grabat et marche (Jn 5, 8), a dit le Christ au paralysé de la piscine de Bethsaïda. Puissions-nous tous Le rencontrer, de manière à Lentendre nous redire, à nous aussi, Lève-toi, prends ton grabat et marche, Lève-toi, prends ton destin en main et marche. Cette Deuxième Assemblée Spéciale est un temps de grâce, que le Seigneur nous offre, pour que nous nous engagions à Le chercher pour Le rencontrer; à nous laisser guérir par Lui; à nous laisser réconcilier par Lui avec Dieu, avec nous-mêmes et avec les autres; à puiser en Lui lamour et la force de nous dévouer à la promotion de la justice et du développement des populations, pour construire la paix dans nos pays. Saisissons ce temps de grâce pour lancer des appels à la réconciliation, à la promotion de la justice et du développement pour la construction de la paix : - Appels aux gouvernants de nos pays, pour quils se mettent debout, prennent en main le destin de leurs peuples, fut-ce en oubliant leurs intérêts personnels et en résistant aux pressions extérieures. - Appels à toutes les forces extérieures qui ont pesé et pèsent négativement sur le destin de lAfrique noire: que ces décideurs reconnaissent en vérité les maux causés à lAfrique, et sengageant à uvrer pour son vrai développement, pour réparer et lui faire justice. Voilà une voie pour contribuer au combat contre la migration clandestine, et la migration des cerveaux. [00180-03.03] [IN129] [Texte original: français] - S. Exc. Mgr Valerian OKEKE, Archevêque d'Onitsha (NIGÉRIA) Limage de lÉglise comme famille est fondée sur la paternité de Dieu et ceci met laccent sur les valeurs familiales africaines de la solidarité, du partage, du respect de lautre, de lhospitalité, de la cohésion, etc ... (Instrumentum laboris n. 88). Il est nécessaire que cette unique famille de Dieu à laquelle nous appartenons tous dans le Christ soit mise en valeur, spécialement en Afrique où le lien familial exclut les guerres, linjustice et toutes les choses contraires à la réconciliation et à la paix.Vue limportance de la famille africaine au service de la réconciliation, de la justice et de la paix, nous recommandons que: - une plus grande attention soit accordée à la préparation des couples au mariage et à linstruction des époux sur les défis, les devoirs et les obligations de la vie de famille, tout comme à son importance pour le bien-être de lÉglise et de la société; - une catéchèse familiale continue, calibrée en fonction des besoins spécifiques, qui fasse partie de lactivité catéchistique de toute Église locale; - des organes diocésains spécialisés se concentrent sur les besoins de la famille au sein de la société diversifiée. De tels organes devraient être en dialogue constant avec les autorités civiles afin de garantir que les besoins fondamentaux de la famille ne soient pas négligés; - plus dattention soit réservée aux défis des couples sans enfant en Afrique et quils soient encouragés à considérer leur état davantage comme une occasion de grâce. Là où lon fait le choix de ladoption, il faut faire des efforts pour que cette pratique ne dégénère pas en commercialisation ou en dautres pratiques qui ternissent la dignité humaine; - des occasions spéciales soient réservées dans la vie de lÉglise locale afin dattirer lattention sur limportance fondamentale de la famille; - une formation spéciale et continue des pasteurs et des autres agents dévangélisation soit organisée sur les besoins de la famille, spécialement en Afrique. Afin de promouvoir la réconciliation, la justice et la paix en Afrique et dans le monde, il est impératif que des efforts soient faits pour fournir aux membres de la famille de Dieu des moyens, depuis leur origine et dans leur environnement naturel. La famille est la cellule de base de la société à partir de laquelle commencer cet effort. [00181-03.04] [IN130] [Texte original: anglais] - S. Exc. Mgr Anthony John Valentine OBINNA, Archevêque d'Owerri (NIGÉRIA) La co-filiation signifie partager le fait dêtre fils de Jésus qui fait de nous des fils et des filles de Dieu et nous rend capables détreindre les autres comme dautres fils et filles de Dieu. La co-filiation est particulièrement importante pour nous rendre notre dignité, nous réconcilier et nous guérir, nous Africains, personnellement, culturellement, politiquement et économiquement. Elle exige quen réconciliant les Africains et en rendant justice, le caractère sacré et la dignité de chaque personne soient toujours respectés et protégés, même au milieu de la douleur et du ressentiment. À long terme, la réconciliation est une filiation droite, un cadre a-droit de nos relations avec Dieu et avec les autres. Par la joie dont je fais lexpérience dans le Christ en tant que fils de Dieu et fils dAfrique de nouveau digne, je suis quotidiennement mis au défi de travailler dans et avec lesprit de co-filiation, de rendre leur dignité mes frères africains, de réconcilier les personnes et de résoudre les situations problématiques. Parmi les Igbo, auxquels jappartiens de par mon ethnie, jai travaillé avec dautres fils et filles de Dieu afin de briser la discrimination idolâtrique entre Diala et Osu (né libre et né esclave) qui décourage même les catholiques de se marier entre eux. Lopposition à cette mission se poursuit. Néanmoins, comme résultat de ce travail de co-filiation, plus de mariages ont été célébrés, mettant de côté cette odieuse division. Lesprit de co-filiation a été appliqué afin de rendre leur dignité à dautres zones de culture africaine et pour calmer les conflits familiaux et sociaux. LÉglise-famille en Afrique devrait ladopter comme une dynamique de construction de la famille. [00182-03.05] [IN131] [Texte original: anglais] - S. Ém. le Card. Giovanni Battista RE, Préfet de la Congrégation pour les Évêques (CITÉ DU VATICAN) Pour le service à la réconciliation, à la justice et à la paix, je voudrais souligner lextrême importance de léducation à la réconciliation, en prêtant une attention spéciale à la dimension personnelle. La réconciliation commence en effet dans les curs: je parle du cur dans un sens biblique, qui est le noyau le plus intime de la personne humaine dans sa relation au bien, aux autres et à Dieu. Effacer définitivement les conflits et les tensions entre les Nations, les races, les tribus, les classes sociales est hors de portée des possibilités de lÉglise. Le devoir de lÉglise, qui est en particulier notre devoir dÉvêques, est celui déduquer les consciences, de rappeler aux hommes quils sont frères, de prêcher lÉvangile de la justice et du pardon, de leur enseigner à dépasser lesprit de vengeance et à saimer les uns les autres. Le devoir de lÉglise est denseigner le savoir-pardonner: il ny a pas de vraie justice sans pardon. Le pardon ne couvre pas les injustices, mais nous porte à un niveau supérieur qui assainit les blessures et rétablit les relations humaines. Je voudrais donc vous inviter à avoir confiance dans léducation à la réconciliation et au pardon. Cest certainement un engagement difficile, parce que rétablir lharmonie entre offensé et offenseur est très compliqué: il faut donner naissance à un cur nouveau. Cest difficile, mais ce nest pas impossible, car laction pastorale fait pénétrer dans les curs luvre de la grâce. À cette fin, nous devons offrir une vision chrétienne des relations humaines. Ce nest quen reconnaissant Dieu comme notre Père à tous que nous pouvons arriver à reconnaître les autres comme nos frères, comme enfants du même père, même sils appartiennent à des tribus et à des races différentes. Pour mettre en uvre un vaste chantier éducatif qui marque les esprits et les curs, lÉglise en Afrique peut compter sur les nombreuses écoles catholiques, parmi lesquelles quelques universités, qui peuvent influer sur la culture locale, en favorisant la réconciliation, la justice et la paix. LÉglise peut aussi compter sur les nombreuses et louables initiatives et les programmes éducatifs promus par les Communautés de Vie consacrée. Le rôle joué par de très nombreux et excellents catéchistes est également important. Il me semble cependant que nous, Évêques, devons nous efforcer le plus possible dimpliquer dans cette uvre déducation et de formation des consciences en premier lieu les prêtres, qui doivent ressentir comme leur propre mission lannonce de la réconciliation. LÉglise progresse avec les pieds des prêtres, qui sont les pieds du messager qui annonce la paix (Is 52, 7). Tous les Évêques doivent avoir particulièrement à cur la formation des futurs prêtres et la formation permanentes des prêtres eux-mêmes, qui doit concerner également lapprofondissement de la doctrine sociale de lÉglise sur la paix et la justice. [00183-03.06] [IN132] [Texte original: italien] - Rév. Mgr Obiora Francis IKE, Directeur du "Catholic Institute for Development, Justice and Peace" (CIDJAP), Enugu, Nigéria (NIGÉRIA) LÉglise en Afrique a besoin de reprendre le message du Pape Benoît XVI qui appelle toutes les nations et tous les peuples à travailler à un nouvel ordre économique mondial qui inclue lAfrique au lieu de lexclure. Si les pauvres sont exclus du monde de léconomie, les riches deviendront pauvres eux-aussi à long terme. Nous devons prêcher que léconomie recherchant le profit pour lui-même touche à sa fin; que l économie de marché ne comprend pas la liberté comme responsabilité; quelle ne voit pas la personne humaine comme son fondement. Par conséquent, je demande une exploration intensive de la part de lÉglise dAfrique afin quelle sengage dans des activités de micro-financement qui fassent profiter les pauvres et les aident à accéder aux moyens de subsistance et de progrès. Les nations doivent aussi relever le défi de sengager dans dimportants investissements en matière de développement infrastructurel en Afrique, comparables au Plan Marshall en Allemagne à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Lexclusion continue des économies africaines des transactions déchanges monétaires est une marginalisation. Linclusion et non pas lexclusion dans le monde de léconomie représente une nouvelle chance pour toutes les nations de se réveiller de leur déclin. À cause de la pauvreté, beaucoup de jeunes et de professionnels du continent, luttant pour leur survie, ont des problèmes. Certains dentre eux sont même innocents et deviennent des victimes suite à des processus juridiques corrompus caractérisant le système pénal de nos nations. En même temps, les vrais voleurs des trésors de la nation sont toujours libres et continuent de voler en connivence avec la conspiration nationale et internationale. LÉglise doit apporter la lumière du Christ dans le monde carcéral pour quIl y soit la lumière et le sel en luttant pour les droits et la liberté des prisonniers, en réclamant leur libération et un traitement juste; en envoyant des aumôniers pour pourvoir aux nécessités spirituelles des prisonniers là où ils sont et en insistant sur la scène internationale pour que les prisonniers de notre Afrique soient traités avec dignité et selon les droits de lhomme comme le demandent les standards de lOnu. Labrogation de la peine de mort dans tous les textes législatifs devrait être un défi évangélique. [00184-03.04] [IN133] [Texte original: anglais] - S. Exc. Mgr Séraphin François ROUAMBA, Archevêque de Koupéla, Président de la Conférence Épiscopale (BURKINA FASO) Dans la période critique qu'a traversé notre pays, l'Église locale a eu, avec des membres d'autres confessions religieuses, à accompagner le processus de mise en place d'une démocratie pluraliste. Elle a contribué à la réconciliation des curs en présidant des structures ad hoc ou en y participant. On notera aussi l'engagement des deux conférences épiscopales de Côte-d'Ivoire et du Burkina qui ont initié une rencontre à Abidjan pour manifester leur unité et l'aspiration profonde de leurs peuples à la paix, à la justice et à la réconciliation. Des jalons furent posés pour des actions futures concertées. Propositions pour une action efficace de l'Église-Famille pour la cause de la paix: - Des pasteurs qui soient des faiseurs de paix et aiment profondément leur peuple. - Une doctrine sociale de l'Église mieux connue et vulgarisée au niveau de toute l'Église-Famille - Faire comprendre que la construction de la paix est une affaire de tous et apprendre à chacun à poser des actes de paix dans le quotidien de la vie. - Respecter les minorités et les petits. Ainsi, l'Église sera instrument efficace entre les mains du Seigneur. [00185-03.04] [IN134] [Texte original: français] AUDITION DES AUDITEURS (III) Ensuite, sont intervenus les Auditeurs et Auditrices suivants: - Prof. Edem KODJO, Ancien Secrétaire General de l'Organisation de l'Unité Africaine (O.U.A.), Ancien Premier Ministre, Professeur de Patrologie à l'Institut St. Paul de Lomé (TOGO) - Mme Geneviève Amalia Mathilde SANZE, Responsable de l'Oeuvre de Marie - Mouvement des Focolari, Abidjan (CÔTE D'IVOIRE) - Soeur Jacqueline MANYI ATABONG, Assistante de la Supérieure Générale des Soeurs de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus du Diocèse de Buea; Coordinatrice pour l'Afrique de l'International Catholic Commission for Prison Pastoral Care (I.C.C.P.P.C.), Douala (CAMÉROUN) - M. Pierre TITI NWEL, Ancien Coordinateur du Service National Justice et Paix de la Conférence Épiscopale Nationale du Caméroun (C.E.N.C.), Yaoundé (CAMÉROUN) Nous publions, ci-dessous, les résumés des interventions des Auditeurs et Auditrices: - Prof. Edem KODJO, Ancien Secrétaire General de l'Organisation de l'Unité Africaine (O.U.A.), Ancien Premier Ministre, Professeur de Patrologie à l'Institut St. Paul de Lomé (TOGO) 1. LÉglise dAfrique progresse, mais le Continent va moins bien; injustices multiples aboutissent à des conflits graves. 2. LAfrique, a besoin, de réconciliation et de paix. 3. Pourquoi les Africains ne se réconcilient-ils pas et comment le faire? But de la réconciliation. 4. Réconciliation, Justice et Pardon. 5. Rôle des laïcs chrétiens sel de la terre et lumière du monde. Préalables: prise de conscience et formation. 6. La formation chrétienne. 7. Propositions. [00178-03.03] [UD014] [Texte original: français] - Mme Geneviève Amalia Mathilde SANZE, Responsable de l'Oeuvre de Marie - Mouvement des Focolari, Abidjan (CÔTE D'IVOIRE) Le Mouvement des Focolari est présent en Afrique subsaharienne depuis 1963. Depuis lors, sa présence sest étendue dans toutes les nations africaines même si cela sest réalisé de manière différente. Aujourdhui plus de 170 000 personnes cherchent à vivre sa spiritualité. Comment contribue-t-il à la réconciliation, à la justice et à la paix en Afrique? Sa Spiritualité étant la communion, les adhérents veulent témoigner le Christ par la mise en pratique de lÉvangile. Le Mouvement travaille ainsi à la formation d hommes nouveaux qui, renouvelés par lÉvangile dans tous les aspects de leur vie, sont capables de transformer la société. En prenant un seul exemple, nous pouvons parler de la Nouvelle Évangélisation qui se fait à Fontem, auprès dune population du Cameroun. En 2000, Chiara Lubich, forte de lexpérience fraternelle vécue par tous ensemble, sadressa à la population, en proposant: ...cest comme un serment où nous nous engageons à être toujours pleinement en paix entre nous et à refaire la paix au cas où elle est menacée... Tous, vous êtes libres de suivre la foi de vos pères, si en conscience vous le ressentez, mais vous ne pouvez pas être libres de ne pas aimer. La population a adhéré à cette proposition avec enthousiasme. Ensuite, avec le roi, un programme concret est élaboré, des rencontres régulières ont commencé dans 10 villages. Les fruits sont nombreux : demande de pardon et de réconciliation entre parents et entre voisins, le respect des valeurs morales, le retour aux sacrements, lexpérience de la paix intérieure qui donne et crée la famille aussi bien à la maison que dans la communauté locale, etc. Aujourdhui, 16 chefs traditionnels et leurs peuples participent à la Nouvelle Évangélisation qui grandit chaque année. Les rois (Fon), ont affirmé à plusieurs reprises ne plus tenir dinstances de réconciliation, parce que les problèmes sont résolus dans la charité fraternelle. En 1992, à Nairobi (Kenya), Chiara Lubich fonde une école pour lInculturation, dont lobjectif est dapprofondir lenracinement de lÉvangile dans les cultures africaines à la lumière du charisme de lunité. Chaque séminaire se tient sur un sujet spécifique qui est abordé selon les traditions africaines, lEcriture Sainte et le Magistère de lÉglise, ainsi que selon le charisme de lunité. Cest une expérience dun intérêt croissant, de découvrir et dexprimer les valeurs et les limites de nos propres cultures. Un domaine à vrai dire nouveau, même pour nous les Africains. Il sagit dune vraie donation réciproque qui nous fait croître dans lamour et dans la vie, nous donne une nouvelle conscience de nos propres racines et nous ouvre à des nouveaux horizons, en nous donnant la possibilité de nous rendre compte du patrimoine commun. Elle nous aide aussi à faire entendre la voix de lAfrique au reste du monde, dans un rapport de dignité réciproque en vue de la fraternité universelle et pour un développement harmonieux de la vie socio-culturelle et ecclésiale. [00162-03.03] [UD010] [Texte original: français] - Soeur Jacqueline MANYI ATABONG, Assistante de la Supérieure Générale des Soeurs de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus du Diocèse de Buea; Coordinatrice pour l'Afrique de l'International Catholic Commission for Prison Pastoral Care (I.C.C.P.P.C.), Douala (CAMÉROUN) Notre monde a de plus en plus peur, du fait de laugmentation du taux de criminalité. Le système de la justice rétributive pratiquée aujourdhui nest pas parvenu à réduire la criminalité. Les délinquants ne semblent pas être assez menacés par lincarcération, la récidive augmente, les victimes demeurent dans la douleur, les délinquants en esclavage et la société dans la peur. Nous devons nous poser des questions et revoir nos méthodes! Nos vieilles méthodes de nous occuper des crimes et des délinquants en tant quÉglise est-elle encore efficace ou avons-nous besoin de nouvelles stratégies? Nous savons que nombre de nos prisons sont des cachots et sont surpeuplées par des pauvres et des personnes défavorisées. Nos prisons sont structurellement inadaptées et mettent en uvre des pratiques déshumanisantes, violentes, répressives qui peuvent parfois causer la mort. Les droits des prisonniers ne sont pas respectés et la réinsertion des ex-prisonniers relève du défi. Nous savons que, dans de nombreux diocèses, lapostolat des prisons est presque inexistant, mal organisé et dispose de peu ou prou de personnel formé, qui reçoit lui-même peu ou prou de soutien des autorités ecclésiastiques ou de lÉtat. LÉglise, pour mieux exercer son ministère de réconciliation, a besoin dêtre plus que jamais une communauté réconciliée, un lieu où la réconciliation nest pas seulement proclamée mais vraiment vécue. Elle a besoin de saisir toutes les opportunités pour faire en sorte dêtre sûre que lapostolat de ceux qui sont affectés par le crime nest pas négligé. Le Christ condamne toute loi ou toute pratique qui ne sauve pas la vie. Nombre de nos institutions carcérales ne promeuvent pas la vie. Si nous, en tant quÉglise, pouvons faire quelque chose à ce propos mais que nous échouons, nous devrons en rendre compte à notre Seigneur. Dès lors quelles alternatives avons-nous? Nous avons besoin dune meilleure organisation de notre aumônerie des prisons aux niveaux national, diocésain et paroissial avec la participation des petites communautés chrétiennes, de personnels bien formés et dune équipe qui développe une approche holistique. Justice réparatrice! La justice réparatrice est un processus par lequel toutes les personnes concernées par un méfait se réunissent pour traiter des conséquences. Ils partagent leurs sentiments, répondent, se parlent, prennent leurs responsabilités et reconnaissent les douleurs, les peines et les besoins dune personne qui a été blessée, dune personne qui a causé la blessure et dune communauté affectée par la blessure de manière à ce que la communauté puisse trouver la voie de la guérison. [00175-03.05] [UD011] [Texte original: anglais] - M. Pierre TITI NWEL, Ancien Coordinateur du Service National Justice et Paix de la Conférence Épiscopale Nationale du Caméroun (C.E.N.C.), Yaoundé (CAMÉROUN) Dans le monde actuel, les dirigeants qui ont à coeur le bien-être de leurs compatriotes et lhonneur de leur pays, sont ceux qui sont librement élus et régulièrement contrôlés dans leurs actions, par le peuple. Dans la plupart de nos pays, laccès des individus au pouvoir échappe au contrôle du peuple. Ainsi nos dirigeants font-ils ce quils veulent et comme ils le veulent. Cest pourquoi nous souffrons tant. Ma conviction, que je voudrais vous partager est que, avant ou en même temps que lÉglise cherche à convertir les curs de nos dirigeants, elle doit sapproprier cette vérité simple, que tous les citoyens dun pays ont le droit et le devoir de choisir librement leurs dirigeants et de les démettre de leurs fonctions en temps opportun. Cette vérité, nous la connaissons de façon intellectuelle, mais il nous faut nous organiser pour la réaliser dans le concret, en luttant, de concert avec la société civile et les forces politiques, contre la confiscation du pouvoir par des lois iniques. Ces dernières années, lÉglise sest engagée ici et là dans lobservation des élections. Elle doit maintenant aller plus loin, en ouvrant les yeux de ses fidèles et des femmes et hommes de bonne volonté sur les réalités politiques et leur impact dans la vie de tous et de chacun. Cest la tâche daccompagnement du peuple sur la route de la démocratie quEcclesia in Africa assignait à lÉglise. Ce faisant, que les clercs ne se fassent pas mauvaise conscience: ils sont pour la plupart des citoyens dans les pays où ils travaillent et ils éduquent le peuple à la citoyenneté. [00176-03.03] [UD012] [Texte original: français] SAINT ROSAIRE AVEC LES UNIVERSITAIRES (SAMEDI 10 OCTOBRE 2009) Une Seconde visite virtuelle en Afrique. Cest le Secrétaire général du Synode des Évêques lui-même, S.Exc. Mgr Nikola Eterović, en concluant la Cinquième Congrégation générale qui a ainsi défini la rencontre de aujourd'hui, samedi 10 octobre, dans la Salle Paul VI au Vatican. Le Saint-Père Benoit XVI présidera le Saint Rosaire Avec lAfrique et pour lAfrique. Seront présents à cette rencontre les Pères synodaux et les étudiants des Universités romaines, en liaison par satellite avec les jeunes universitaires de 9 capitales africaines: Le Caire (Égypte), Nairobi (Kenya), Khartoum (Soudan), Antananarive (Madagascar), Johannesbourg (Afrique du Sud), Onitsha (Nigeria), Kinshasa (République démocratique du Congo), Maputo (Mozambique), Ouagadougou (Burkina Faso). La rencontre est organisée par la Secrétairerie générale du Synode des Évêques et par le Bureau pastoral universitaire du Vicariat de Rome, à loccasion de la II Assemblée Spéciale pour lAfrique du Synode des Évêques. La veillée commencera à 17h. À 18h, le Saint-Père fera son entrée en Salle pour présider le Saint Rosaire. Lanimation est confiée à lOrchestre national des conservateurs de musique et des Choeurs des conservateurs, et des Universités italiennes. À la fin de la veillée aura lieu le Pèlerinage de la Croix. [00113-03.03] [RE000] [Texte original: italien] CHAPELLE PAPALE (DIMANCHE 11 OCTOBRE 2009) Demain, 11 octobre 2009, XXVIII Dimanche du Temps per annum, à 10h00, le Saint-Père Benoît XVI présidera la solennelle Concélébration eucharistique sur le parvis de la Basilique Saint-Pierre et procédera ensuite à la Canonisation des Bienheureux: Zygmunt Szsczęsny Feliński, Évêque, fondateur de la Congrégation des Surs Franciscaines de la Famille de Marie; Francisco Coll y Guitart, prêtre de lOrdre des Frères Précheurs (Dominicains), fondateur de la Congrégation des Surs Dominicaines de lAnnonciation de la Bienheureuse Vierge Marie; Jozef Damiaan de Veuster, Prêtre de la Congrégation des Sacrés Curs de Jésus et de Marie et de lAdoration Perpétuelle du Très Saint Sacrement de lAutel; Rafael Arnáiz Barón, religieux de lOrdre Cistercien de Stricte Observance; Marie de la Croix (Jeanne) Jugan, vierge, fondatrice de la Congrégation des Petites Surs des Pauvres. Concélébreront 7 Cardinaux, 9 Archevêques, 14 Évêques et 20 Prêtres. [00187-03.03] [00000] [Texte original: italien] AVIS - CONFÉRENCE DE PRESSE - BRIEFING - POOL - BULLETIN SYNODUS EPISCOPORUM - COUVERTURE TV EN DIRECT - INFORMATIONS TÉLÉPHONIQUES - HORAIRES DOUVERTURE DU BUREAU DE PRESSE DU SAINT-SIÈGE CONFÉRENCE DE PRESSE La deuxième Conférence de presse sur les travaux synodaux (avec traduction simultanée en italien, anglais, français, espagnol et portugais) se tiendra dans la Salle Jean-Paul II du Bureau de Presse du Saint-Siège, mercredi 14 octobre 2009 (après la Relatio post disceptationem), à 12h45 environ. Les noms des participants seront communiqués dès que possible. Les opérateurs TV (cameramen et techniciens) et les photo-reporters sont priés de sadresser au Conseil pontifical pour les Communications sociales. Les conférences de presse suivantes se tiendront: - vendredi 23 octobre 2009 (après le Nuntius) - samedi 24 octobre 2009 (après lElenchus finalis propositionum) BRIEFING Le sixième Briefing pour les groupes linguistiques se tiendra lundi 12 octobre 2009 à 13h10 environ (dans les lieux et avec les attachés de presse indiqués dans le bulletin n.2). Les opérateurs TV (cameramen et techniciens) et les photo-reporters sont priés de sadresser au Conseil pontifical pour les Communications sociales, pour lautorisation daccès (très limitée). Les prochains Briefing auront lieu vers 13h10: - Mardi 13 octobre 2009 - Jeudi 15 octobre 2009 - Samedi 17 octobre 2009 - Mardi 20 octobre 2009 POOL Des pools de journalistes accrédités pour accéder à la Salle du Synode sont prévus, en principe pour la prière douverture des Congrégations générales du matin, les jours suivants : - le lundi 12 octobre 2009 - le mardi 13 octobre 2009 - le jeudi 15 octobre 2009 - le samedi 17 octobre 2009 - le mardi 20 octobre 2009 - le vendredi 23 octobre 2009 - le samedi 24 octobre 2009 Les listes dinscription aux pools seront mises à la disposition des journalistes au Bureau Informations et Accréditations du Bureau de Presse du Saint-Siège (à lentrée, à droite). Pour les pool, les opérateurs TV (cameramen et techniciens) et les photo-reporters sont priés de sadresser au Conseil pontifical pour les Communications sociales. Les participants aux pools sont priés dêtre présents à 8h30 dans le Secteur Presse, installé à lextérieur, devant lentrée de la Salle Paul VI, doù ils seront toujours accompagnés par un attaché du Bureau de Presse du Saint-Siège (pour les rédacteurs) et du Conseil pontifical pour les Communications sociales (pour les photo-reporters et les opérateurs TV). Ils sont priés de shabiller de façon appropriée à la circonstance. BULLETIN SYNODUS EPISCOPORUM Le prochain Bulletin, avec lhomélie du Saint-Père Benoît XVI, prononcée au cours de la Sainte Messe de Canonisation de dimanche 10 octobre 2009, sera publié à louverture du Bureau de Presse du Saint-Siège. COUVERTURE TV EN DIRECT Les événements suivants seront retransmis en direct sur les écrans placés dans la Salle des télécommunications, dans la Salle des journalistes et dans la Salle des conférences Jean-Paul II du Bureau de Presse du Saint-Siège: - le samedi 10 octobre 2009 (17h00): Prière du Saint Rosaire avec les Universitaires des Universités de Rome (Salle Paul VI). - le dimanche 11 octobre 2009 (10h00): Concélébration eucharistique solennelle avec canonisation des Bienheureux Zygmunt Szsczęsny Feliński, Francisco Coll y Guitart, Jozef Damiaan de Veuster, Rafael Arnáiz Barón et Marie de la Croix (Jeanne) Jugan (Place Saint-Pierre). - le mardi 13 octobre 2009 (16h30): partie de la Congrégation générale au cours de laquelle sera présentée la Relatio post disceptationem. - le dimanche 25 octobre 2009 (9h30): Concélébration solennelle de la Sainte Messe en conclusion du Synode (Basilique Saint-Pierre).ine Les éventuelles variations seront communiquées dès que possible. INFORMATIONS TÉLÉPHONIQUES Durant la période synodale, une ligne dinformations téléphoniques sera mise en place: - +39-06-698.19 pour écouter le Bulletin ordinaire du Bureau de presse du Saint-Siège; - +39-06-698.84051 pour le Bulletin du Synode des Évêques du matin; - +39-06-698.84877 pour le Bulletin du Synode des Évêques de l'après-midi. HORAIRES DOUVERTURE DU BUREAU DE PRESSE DU SAINT-SIÈGE Le Bureau de Presse du Saint-Siège, à loccasion de la II Assemblée Spéciale pour lAfrique du Synode des Évêques, sera ouvert jusquau 25 octobre 2009, selon les horaires suivants: - le samedi 10 octobre: 9h00-19h00 - le dimanche 11 octobre: 9h00-13h00 - le lundi 12 octobre: 9h00-16h00 - le mardi 13 octobre: 9h00-20h00 - du mercredi 14 octobre au samedi 17 octobre: 9h00-16h00 - le dimanche 18 octobre: 11h00-13h00 - du lundi 19 octobre au samedi 24 octobre: 9h00-16h00 - le dimanche 25 octobre: 9h00-13h00 Le personnel du Bureau Informations et Accréditations du Bureau de Presse du Saint-Siège (dans le hall dentrée, à droite) sera disponible: - du lundi au vendredi: 9h00-15h00 - le samedi: 9h00-14h00 Tout changement éventuel sera communiqué dès que possible, par affichage au tableau de la Salle des journalistes du Bureau de Presse du Saint-Siège, dans le Bulletin dinformation de la Commission pour linformation de la II Assemblée Spéciale pour lAfrique du Synode des Évêques et dans le secteur Communications de service du site internet du Saint-Siège. |