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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Samedi 20 avril 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 17 du 25 avril 2013)

La tentation du scandale

Une Église faite de chrétiens libérés de la tentation de murmurer contre Jésus « trop exigeant », mais surtout libres « de la tentation du scandale » est une Église qui se consolide, marche et grandit sur la route indiquée par Jésus. C’est pour cette Église que dans la matinée du samedi 20 avril, le Pape François a demandé de prier au cours de la Messe célébrée dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae.

L’exhortation du Pape a été la conclusion de la réflexion sur les lectures de la liturgie du jour proposée dans l’homélie. « Le passage du livre des Actes des apôtres (9, 31-42) nous raconte une scène de l’Église, qui était en paix. Elle était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie. Un moment de paix. Et il dit aussi ceci : “Elle se consolidait, marchait et grandissait” ». Il s’agissait d’une Église qui avait subi la persécution, mais qui au cours de cette période se renforçait, allait de l’avant et grandissait. Le Pape François a précisé que c’est justement la vie de l’Église, qui « doit aller ainsi : se consolider, marcher et grandir ». Et pour que cela soit possible, « nous devons faire des pactes, nous devons faire des négociations, nous devons faire tant de choses, non ? ».

Mais, s’est demandé le Pape, comment se consolide-t-elle, marche-t-elle, grandit-elle ? « Dans la crainte du Seigneur et avec le réconfort de l’Esprit Saint » a été la réponse. Tel est le cadre dans lequel vit l’Église, l’air qu’elle respire « en marchant dans la crainte du Seigneur et avec le réconfort de l’Esprit Saint ». Et c’est précisément ce que « Dieu au début avait demandé à notre père Abraham : “Marche dans ma présence et sois irrépréhensible”. C’est un style de l’Église. Marcher dans la crainte du Seigneur. C’est un peu le sens de l’adoration, la présence de Dieu. L’Église marche ainsi et lorsque nous sommes en présence de Dieu, nous ne faisons pas de choses mauvaises et nous ne prenons pas de décisions mauvaises. Nous sommes devant Dieu. Même avec la joie et le bonheur. Tel est le réconfort de l’Esprit Saint, c’est-à-dire le don que le Seigneur nous a donné. Ce réconfort nous fait aller de l’avant ».

Le Pape a ensuite fait référence à l’Évangile de Jean (6, 60-69) dans lequel on lit des expressions particulières accompagnées par deux verbes : murmurer et scandaliser. « Un grand nombre des disciples de Jésus ont commencé à murmurer et à se scandaliser. Murmurer et scandaliser ». Certains se sont éloignés en disant « “cet homme est un peu spécial ; il dit des choses dures et nous nous ne pouvons pas... C’est un risque trop grand d’aller sur cette voie. Nous avons du bon sens, non ? Tenons-nous en arrière et n’allons pas si près de lui”. Sans doute avaient-ils une certaine admiration pour Jésus mais un peu de loin: ne pas trop se mêler à cet homme, parce qu’il dit des choses un peu étranges. Ceux-là ne se consolident pas dans l’Eglise, ils ne marchent pas en présence de Dieu, ils n’ont pas le réconfort de l’Esprit Saint, ils ne font pas croître l’Église. Ce sont des chrétiens de bon sens uniquement: ils prennent leurs distances. Des chrétiens, pour ainsi dire, satellites, qui ont une petite Église, à leur mesure. Pour le dire avec les paroles propres à Jésus dans l’Apocalypse, “des chrétiens tièdes” ».

Le Pape n’a pas hésité à définir de « prudence mondaine » la tentation de nombreuses personnes. « Je pense à un grand nombre de nos frères et sœurs qui en ce moment, précisément en ce moment, apportent le témoignage du nom de Jésus même jusqu’au martyre. Ce ne sont pas des “chrétiens satellites” : eux vont avec Jésus, sur la voie de Jésus. Ils savent parfaitement ce que Pierre dit au Seigneur, lorsque le Seigneur lui pose la question : vous aussi voulez-vous vous en aller, être des “chrétiens satellites” ? Pierre lui répond : “Seigneur à qui irons-nous ? Tu as les paroles de vie éternelle”. Ainsi, d’un grand groupe, il devient un plus petit groupe, mais de ceux qui savent parfaitement qu’ils ne peuvent pas aller ailleurs parce que lui seul, le Seigneur, a les paroles de vie éternelle ». Aller avec Jésus, donc, sans crainte et sur la voie qu’il a indiquée. Telle est l’invitation du Pape François qui, au terme de l’homélie, a demandé de prier au cours de la Messe « pour l’Église, afin qu’elle continue de croître, de se consolider, de marcher dans la crainte de Dieu et avec le réconfort de l’Esprit Saint. Que le Seigneur nous libère de la tentation du “bon sens”; de la tentation de murmurer contre Jésus, parce qu’il est trop exigeant; et de la tentation du scandale ».

 


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