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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi 2 mai 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 19 du 9 mai 2013)

L'Église du oui

L’Église, « communauté du oui » forgée par l’Esprit Saint, qui s’oppose à « l’Église du non », qui contraint l’Esprit « à un double travail » : telle a été l’image proposée par le Pape François aux personnes qui ont participé à la Messe du jeudi 2 mai.

Parmi les personnes présentes à la célébration se trouvaient aussi les responsables du supplément mensuel de L’Osservatore Romano « Femmes Église Monde » — Ritanna Armeni, Lucetta Scaraffia, Giulia Galeotti et la peintre Isabella Ducrot, auteure entre autres des frises qui ont illustré les éditions de notre journal lors de l’élection et le début du pontificat du Pape François, avec le directeur de notre journal.

Dans son homélie, le Pape s’est arrêté sur l’Église sortie du cénacle après la prière des apôtres avec Marie. Une Église, a-t-il noté, toujours soutenue par l’Esprit Saint, et qui s’est diffusée petit à petit partout à travers le monde, en apportant l’annonce aux païens. Le Pape a décrit l’action de l’Église, qui « est allée dans les périphéries de la foi, où on ne croyait pas à l’annonce de Jésus Christ, parce qu’on ne le connaissait pas ». Elle est « allée prêcher poussée par l’Esprit Saint », qui agit substantiellement « de deux manières : d’abord il pousse », a-t-il dit, ce qui crée « aussi certains problèmes », puis il construit « l’harmonie de l’Église, à l’intérieur. C’est un mouvement continuel, celui de l’Esprit Saint ».

Donc les disciples se sont mis en marche et ils ont diffusé la foi à Jérusalem, où, a expliqué le Pape, sont nés les premiers problèmes, parce qu’entraient en conflit beaucoup d’opinions différentes. Surtout avec ceux qui soutenaient qu’ils auraient dû accepté tout ce qui avait déjà été établi par les docteurs de la Loi. Mais il y en avait d’autres aussi qui croyaient en un accord. Et c’était des gens ouverts, a noté le Pape, qui se sont toutefois trouvés devant « une Église du “non, ce n’est pas possible ; non, non, il faut, il faut, il faut” » s’opposant à « l’Église du “oui : mais... réfléchissons-y, ouvrons-nous, l’Esprit est là qui ouvre la porte” ». Donc « l’Esprit devait faire sa deuxième tâche : établir l’harmonie entre ces positions, l’harmonie de l’Église, entre eux à Jérusalem et entre eux et les païens. C’est un beau travail, que fait toujours l’Esprit Saint dans l’histoire. Et lorsque nous ne le laissons pas travailler, alors commencent les divisions dans l’Église, les sectes, etc. parce que nous sommes fermés à la vérité de l’Esprit ».

Le Pape s’est ensuite arrêté sur les paroles de Jacques, évêque de Jérusalem. Celui-ci, après avoir entendu Pierre dire que le Seigneur avait voulu que, par sa bouche, les nations entendent la parole de l’Évangile, et qu’ils se convertissent « sans aucune distinction entre eux et nous », note « “comment, dès le début, Dieu a pris soin de tirer d’entre les païens un peuple réservé à son Nom. Ce qui concorde avec les paroles des Prophètes”, et il fait sa proposition, d’une grande autorité, puisqu’il était évêque de Jérusalem : “C’est pourquoi je juge, moi, qu’il ne faut pas tracasser ceux des païens qui se convertissent à Dieu”. Pourquoi donc “tentez-vous Dieu ?”. Devant ce fait, ne tentons pas Dieu “en voulant imposer aux disciples un joug que ni nos pères ni nous-mêmes n’avons eu la force de porter”. Et c’est cela le mot-clé : un joug. Quand le service du Seigneur devient un joug si lourd, les portes des communautés chrétiennes sont fermées : personne ne veut venir auprès du Seigneur. Mais nous, en revanche, nous croyons que par la grâce du Seigneur Jésus nous sommes sauvés ». « Ce joug, si lourd, a-t-il une actualité ? Dans l’Église, y a-t-il un joug ? Oui : c’est Jésus lui-même dans l’Évangile que nous avons entendu, qui le dit : “Comme le père vous a aimés, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour”. La première chose que dit Jésus est : “Demeurez dans mon amour, soyez dans mon amour, l’amour de mon cœur”. C’est la première partie ». Et la deuxième est : « “Si vous observez mes commandements vous demeurerez dans mon amour”. C’est cela la communauté chrétienne du “oui”.

 


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