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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mercredi 8 mai 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 20 du 16 mai 2013)

N'exclure personne

Jésus n’a exclu personne. Il a construit des ponts, non des murs. Son message de salut s’adresse à tous. Mercredi 8 mai, au cours de la Messe, le Pape François s’est ainsi arrêté sur l’attitude du bon évangélisateur : ouvert à tous, prêt à écouter tout le monde, sans exclusion. « Fort heureusement, a-t-il noté, à présent c’est une bonne période dans la vie de l’Église : ces cinquante, soixante dernières années, sont une belle époque. Parce que je me souviens quand j’étais enfant, on entendait dans les familles catholiques, dans la mienne aussi : “Non, on ne peut pas aller chez eux, parce qu’ils ne sont pas mariés à l’Église”. C’était comme une exclusion. Non, tu ne pouvais pas y aller ! Ou parce qu’ils sont socialistes ou athées, nous ne pouvions pas y aller. Mais à présent, grâce à Dieu, on ne le dit plus ».

L’exemple proposé par le Pape est celui de l’apôtre Paul qui dans l’aréopage (Ac 17, 15.22-18, 1) annonce Jésus Christ au milieu des adorateurs des idoles. L’important, selon le Pape, c’est la manière dont on le fait : « Il ne dit pas : “Idolâtres ! Vous irez en enfer...” », mais « il essaie de toucher leur cœur » ; il ne condamne pas dès le début, il cherche le dialogue : « Paul est un pontife, un constructeur de ponts ». Paul est courageux et « cela nous fait réfléchir sur l’attitude d’un chrétien. Un chrétien doit annoncer Jésus Christ de manière à ce que Jésus Christ soit accepté, reçu, pas refusé. “Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous introduira dans la vérité tout entière” (Jn 16, 12-15) ». La vérité, par conséquent, « n’entre pas dans une encyclopédie » ; elle est plutôt la « rencontre avec la vérité suprême : Jésus, la grande vérité. Personne n’est le maître de la vérité » et la vérité ne peut être gérée comme cela nous arrange, on ne peut pas l’instrumentaliser, « pas même pour se défendre ».

Enfin, « Paul agit ainsi parce qu’il était sûr, sûr de Jésus Christ. Il ne doutait pas de son Seigneur. Les chrétiens qui ont peur de lancer des ponts et préfèrent construire des murs, sont des chrétiens qui ne sont pas sûrs de leur foi, qui ne sont pas sûrs de Jésus Christ ». Paul enseigne quel doit être le chemin de l’évangélisation, à suivre avec courage. Et « quand l’Église perd ce courage apostolique, elle devient une Église à l’arrêt. Ordonnée, belle : c’est très beau mais sans fécondité, parce qu’elle a perdu le courage d’aller dans les périphéries, là où il y a de très nombreuses personnes victimes de l’idolâtrie, de la mondanité, de la pensée faible ».

 


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