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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Vendredi 10 mai 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 20 du 16 mai 2013)

La joie chrétienne

C’est en revanche de la joie qu’a parlé le Pape François dans son homélie du 10 mai et il a voulu décrire d’une certaine façon son état d’âme pour la présence, dans sa résidence, de Sa Sainteté Tawadros ii, Pape d’Alexandrie, et partager sa joie avec les fidèles présents à la célébration.

« Aujourd’hui, il y a un beau motif de joie, dans cette maison » où est accueilli « le Pape d’Alexandrie, le patriarche de l’Église de Marc ». Il a également expliqué la raison de sa joie. « C’est un frère qui vient rendre visite à l’Église de Rome pour parler, pour faire un bout de chemin ensemble. C’est un frère évêque, évêque comme Balthazar, comme moi : un évêque, et il conduit une Église. Demandons au Seigneur de le bénir et de l’aider dans son ministère de conduire l’Église copte ; et pour nous également, afin que nous sachions parcourir ensemble ce bout de chemin. C’est une vraie joie, une petite joie d’aujourd’hui. Rendons grâce au Seigneur pour cette joie ». Il l’avait accueilli personnellement la veille, jeudi 9 mai, lorsque le chef de l’Église copte d’Égypte était arrivé précisément à Sainte-Marthe, où il est resté jusqu’à la fin de son séjour à Rome, le 13 mai, avec sa suite.

La réflexion sur la joie a été inspirée par le passage de l’Évangile de Luc (24, 50-53) dans lequel on parle de l’Ascension du Seigneur et où il est question des disciples qui « sont revenus à Jérusalem emplis de joie. Le don de Jésus n’était pas une certaine nostalgie » mais « une joie ». Cette joie que doivent cultiver et témoigner aujourd’hui encore les chrétiens pour ne pas être tristes. La joie dont il a parlé est celle que Jésus avait promise aux disciples : la joie chrétienne. Et il les avait rassurés que « personne ne pourra la leur ôter ». Mais « quelle est cette joie ? Est-ce l’allégresse ? Non ce n’est pas la même chose. L’allégresse est une bonne chose, se réjouir est bon. Mais la joie est quelque chose de plus, c’est une autre chose ». Elle ne vient pas des raisons du moment, « c’est quelque chose de plus profond. C’est un don. La joie est un don du Seigneur. Elle nous remplit de l’intérieur. C’est comme une onction de l’Esprit ». Et cette joie « est dans la certitude que Jésus est avec nous et avec le Père. L’autre jour, j’ai dit que Paul allait prêcher, ils établissaient des ponts parce qu’il était sûr de Jésus ». C’est cette même certitude qui nous donne la joie. Une certitude « que nous pouvons mettre sous cloche — a dit le Pape avec une expression colorée — pour l’avoir toujours avec nous ? Non, car si nous voulons avoir cette joie seulement pour nous, à la fin elle tombe malade et notre cœur se froisse et notre visage ne transmet pas cette grande joie, mais une nostalgie, une mélancolie qui n’est pas saine. Parfois, ces chrétiens mélancoliques ont davantage le visage de piments au vinaigre» que de personnes qui sont joyeuses et ont une belle vie.

La joie est un don qui marche, qui marche sur la route de la vie, qui marche avec Jésus : prêcher, annoncer Jésus, la joie, allonge et élargit la route ». Et c’est une vertu des grands, « de ces grands qui sont au-dessus de la petitesse, qui sont au dessus de ces petitesses humaines, qui ne se laissent pas entraîner dans ces petites choses à l’intérieur de la communauté, de l’Église ; ils regardent toujours vers l’horizon ».

 


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