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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mardi 28 mai 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 23 du 6 juin 2013)

Le salaire du chrétien

La souffrance fait partie de la vie ; mais pour le chrétien, appelé à suivre la même route que le Christ, celle-ci devient une valeur ajoutée. Encore davantage quand elle se présente sous forme de persécution, à cause de l’esprit du monde qui ne tolère pas le témoignage chrétien. Telle est le sens de la réflexion proposée par le Pape mardi 28 mai, au cours de la Messe célébrée dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae. En commentant l’Évangile du jour (Marc 10, 28-31), le Pape a repris la réflexion sur le dialogue de Jésus avec le jeune homme riche qui lui demandait comment conquérir la vie éternelle. Il a en effet rappelé que Pierre avait écouté les avertissements de Jésus à propos des richesses, qui rendent « si difficile d’entrer dans le royaume de Dieu ». Après avoir entendu cela, Pierre demande au Seigneur : « D’accord, mais nous ? Nous avons tout quitté pour toi. Quel sera notre salaire ? Quel sera la récompense ? ». Suivre Jésus, a répété l’Évêque de Rome, signifie le faire jusqu’au bout. La « sequela » du Christ ne peut pas demeurer seulement une expression culturelle. Pas plus qu’elle ne peut être une manière d’acquérir plus de pouvoir. À ce propos, le Souverain Pontife a observé que « l’histoire de l’Église est riches de telles attitudes, à commencer par certains empereurs ; puis tant de gouvernants, tant de personnes. Et même certains — je ne veux pas dire beaucoup, mais certains — prêtres, certains évêques. Ils ne sont pas nombreux, mais quelques-uns pensent que suivre Jésus signifie faire carrière ». Il s’agit d’un concept, a dit le Pape François, que, dans la littérature d’il y a quelques décennies, on pouvait trouver dans les biographies des saints, où il était habituel de lire que « dans son enfance, il avait envie de suivre la carrière ecclésiastique. On disait ainsi, c’était une manière de dire. Mais de nombreux chrétiens, tentés par l’esprit du monde pensent que suivre Jésus » est une bonne chose « car ainsi on peut faire carrière, on peut aller de l’avant ». Toutefois, « cela n’est pas l’esprit » ; c’est plutôt l’attitude de Pierre, qui demande : « Et nous, quelle carrière suivons-nous ? ». La réponse de Jésus est en revanche : « Oui, je te donnerai tout, avec la persécution ». Il n’est pas possible — a commenté l’Évêque de Rome — « d’enlever la croix de la route de Jésus, elle y est toujours ». Le chrétien bien évidemment ne doit pas se faire de mal. « Ce n’est pas cela » a-t-il spécifié à ce propos, en ajoutant : « le chrétien suit Jésus par amour et quand on suit Jésus avec amour, l’envie du diable fait tant de choses. L’esprit du monde ne tolère pas cela, il ne tolère pas le témoignage. Pensez à Mère Teresa », considérée comme une figure positive qui « a fait tant de belles choses pour les autres. L’esprit du monde ne dit jamais que la bienheureuse Teresa, tous les jours, pendant de nombreuses heures, était en adoration ; jamais. Il réduit l’activité chrétienne à faire le bien social. Comme si l’existence chrétienne était un vernis, une patine de christianisme. Mais l’annonce de Jésus n’est pas une patine », elle pénètre dans les os, elle va « droit au cœur ; elle va à l’intérieur et nous transforme. Et cela, l’esprit du monde ne le tolère pas ; il ne le tolère pas et c’est pourquoi les persécutions ont lieu ».

 


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