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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Vendredi 20 septembre 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 40 du 3 octobre 2013)

Le pouvoir de l’argent

Il faut se garder de céder à la tentation d’idolâtrer l’argent. Cela signifierait affaiblir notre foi et courir ainsi le risque de s’habituer au piège de convoitises insensées et funestes, qui peuvent faire courir à l’homme le risque de plonger dans la ruine et la perdition. Le Pape a mis en garde contre ce danger au cours de la Messe du 20 septembre. « Jésus, a dit le Saint-Père en commentant les lectures, nous avait dit clairement et également définitivement, que l’on ne peut servir deux seigneurs : on ne peut servir Dieu et l’argent. Il y a quelque chose entre ces deux choses qui ne va pas. Il y a quelque chose dans l’attitude d’amour à l’égard de l’argent qui nous éloigne de Dieu ». Et, en citant la première lettre de saint Paul à Timothée (6, 2-12), le Pape a dit : « Ceux qui veulent amasser des richesses, ils tombent dans la tentation, dans le piège, dans une foule de convoitises insensées et funestes, qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition ». En effet, l’avidité « est la racine de tous les maux. Pris par ce désir, certains se sont détournés de la foi et se sont procurés de nombreux tourments. Le pouvoir de l’argent qui te détourne de la foi pure est grand. Il te prend la foi, l’affaiblit, et toi tu la perds ». Mais saint Paul va bien au-delà et écrit, a souligné le Pape, que c’est précisément de cela « que naissent les jalousies, les litiges, les commérages, les mauvais soupçons, les conflits d’hommes corrompus dans l’esprit et privés de la vérité qui con-sidèrent la religion comme une source de profit ». L’Évêque de Rome s’est ensuite référé à ceux qui disent être catholiques parce qu’ils vont à la Messe, à ceux qui conçoivent le fait d’être catholique comme un statut et qui « en cachette, font leurs propres affaires ». À ce propos, le Pape rappelle que Paul utilise un terme particulier, que « nous trouvons souvent, très souvent sur les journaux : des hommes à l’esprit corrompu ! L’argent corrompt. Mais « qu’arrive-t-il donc avec l’argent ? » s’est demandé le Pape. « L’argent t’offre un certain bien-être : les choses marchent, tu te sens un peu important et puis arrive la vanité. Nous l’avons lu dans le psaume [48] : cette vanité apparaît. Cette vanité qui ne sert pas, mais tu te sens une personne importante ». Vanité, orgueil, richesse : c’est ce dont se vantent les hommes décrits dans le psaume : ceux qui « se fient à leur force, et se vantent de leur grande richesse ». Mais alors, quelle est la vérité ? La vérité, a expliqué le Pape, est que « personne ne peut se racheter soi-même, ni payer à Dieu son propre prix. Le rachat d’une vie serait trop cher. Personne ne peut se sauver avec l’argent », même si la tentation est forte de suivre « la richesse pour se sentir fier, la vanité pour se sentir important, et à la fin, l’orgueil et la vanité ». Le Pape a ensuite inscrit le péché lié à la soif d’argent, avec tout ce qui en découle, dans le premier des dix commandements : on pèche par idolâtrie, a-t-il dit : « L’argent devient une idole et on lui rend un culte. Et pour cela, Jésus nous dit : Tu ne peux servir à la foi l’idole de l’argent et le Dieu vivant. Ou l’un, ou l’autre ».



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