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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi 7 novembre 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 46 du 14 novembre 2013)

Dieu n’aime pas perdre

Dieu est un père « qui n’aime pas perdre ». Il cherche, avec joie et « avec une faiblesse d’amour », les personnes égarées, suscitant souvent « la musique de l’hypocrisie qui murmure », celle des bien-pensants. Telle est la clé de lecture suggérée par le Pape François dans l’homélie de la Messe célébrée le 7 novembre dans la chapelle de Sainte-Marthe, en commentant le passage évangélique de Luc (15, 1-10) proposé dans la liturgie. Le Pape a commencé sa méditation en décrivant précisément le comportement des pharisiens et des scribes qui étudiaient Jésus « pour comprendre ce qu’il faisait », scandalisés par « les choses qu’il faisait. Et scandalisés, ils murmuraient contre lui : mais cet homme est un danger ! ». Scribes et pharisiens, a expliqué le Saint-Père, croyaient que Jésus était un danger. Voilà pourquoi le Vendredi Saint, « ils demandent la crucifixion ». Et auparavant encore — a-t-il rappelé — ils étaient arrivés à dire : « Il est préférable qu’un seul homme meure pour le peuple et que les romains ne viennent pas. Cet homme est un danger ! ». Ce qui les scandalisait le plus, a poursuivi le Pape François, était de voir Jésus « aller déjeuner et dîner avec les publicains et les pécheurs, parler avec eux ». D’où la réaction : « Cet homme offense Dieu, il désacralise le ministère du prophète qui est un ministère sacré », et il le « désacralise pour s’approcher de ces personnes ». « La musique de ce murmure — et Jésus le leur dira en face — est la musique de l’hypocrisie », a affirmé le Pape, en soulignant que dans le passage évangélique, Jésus répond à « cette hypocrisie qui murmure par une parabole ». Quatre fois dans ce petit passage revient « la parole joie ou allégresse, trois fois joie et une fois allégresse ». En pratique, a dit l’Évêque de Rome, c’est comme si Jésus disait : « Vous vous scandalisez mais mon Père se réjouit ». Tel est précisément « le message le plus profond : la joie de Dieu ». Un Dieu « qui n’aime pas perdre. Et pour cela, pour ne pas perdre, il sort de lui-même et va, cherche ». C’est « un Dieu qui cherche tous ceux qui sont loin de lui ». Précisément « comme le pasteur » de la parabole racontée par l’évangéliste Luc, « qui part à la recherche de la brebis égarée » et, malgré l’obscurité, laisse les autres brebis « en lieu sûr et va chercher celle » qui manque, « il part à sa recherche ». La parabole de l’Évangile montre donc « combien ces gens qui murmuraient contre Jésus étaient loin du cœur de Dieu. Ils ne le connaissaient pas. Ils croyaient qu’être religieux, être de bonnes personnes », signifiait « aller toujours bien, être aussi bien élevés et faire parfois semblant d’être bien élevés. Telle est l’hypocrisie de ceux qui murmurent. En revanche, la joie de Dieu le Père est celle de l’amour. Il nous aime ». Même si nous disons : « Mais moi je suis un pécheur : j’ai fait ceci, j’ai fait cela... ». Dieu nous répond : « Moi je t’aime quand même et je vais te chercher et je te ramène chez moi! ». Ainsi, a conclu le Pape, « c’est notre Père ».



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