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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Vendredi 31 janvier 2014

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 7 du 13 février 2014)

Pour les martyrs de nos péchés

Se libérer du danger d'être des chrétiens « trop sûrs », de « perdre le sens du péché », en étant séduit par « une vision anthropologique super puissante » et mondaine capable de conduire l’homme à penser pouvoir faire tout tout seul. Telle est l’exhortation du Pape François qui a fait référence à l’épisode biblique de la tentation de David, qui, séduit par Bethsabée, femme de son fidèle soldat Uriah, la prend avec lui et envoie son mari sur les champs de bataille provoquant ainsi sa mort. La perte du sens du péché, a dit le Pape, est le signe de la manière dont est diminué le sens du Royaume de Dieu. Il fait oublier que le salut vient de Lui « et non des ruses » des hommes. Prenant appui sur la liturgie du jour, le Pape a centré son homélie sur le Royaume de Dieu. Le passage de Marc (4, 26-34), a dit le Pape, « nous parle du Royaume de Dieu », de la manière dont il croît. David met en acte une stratégie et la porte en avant de manière telle à faire croire à Uriah que l’enfant que porte sa femme est effectivement son fils. Uriah, explique encore le Pape, « était un brave israélite, il pensait à ses compagnons et ne voulait pas faire la fête pendant que l’armée d'Israël combattait ». Mais David, après avoir essayé inutilement de le convaincre « avec le banquet, avec le vin », en « homme décidé, en homme de gouvernement, prend sa décision » et écrit une lettre à Iaob, le capitaine de l’armée, lui ordonnant d’envoyer Uriah dans le lieu le plus exposé des combats de manière à le faire mourir. « Et il en est ainsi. Uriah tombe. Il tombe parce qu’il est précisément là pour tomber » : il s’agit d’« un meurtre ». Et pourtant, « lorsque le roi David apprend comment s’est terminée l’histoire, il demeure tranquille et poursuit sa vie ». La raison ? David « avait perdu le sens du péché et à ce moment le Royaume de Dieu commençait à disparaître » de son horizon. C’est ce que démontre le fait que David ne fait pas référence à Dieu », il ne dit pas : « Seigneur, vois ce que j’ai fait : que faisons-nous ? ». Ce qui prend le dessus en lui « c’est cette vision anthropologique super puissante : moi je peux tout ! ». C’est l’attitude de la « mondanité ». La même chose, a dit le Pape, « peut nous arriver à nous lorsque nous perdons le sens du Royaume de Dieu et par voie de conséquence le sens du péché ». Et à ce propos il a rappelé les paroles de Pie XII, qui a indiqué précisément dans « la perte du sens du péché le mal de cette civilisation : l’on peut tout, nous résolvons tout ! La puissance de l’homme à la place de la gloire de Dieu ! ». Voilà une manière de penser, a noté le Pape, qui « est le pain de chaque jour ». D’où « notre prière de tous les jours à Dieu : que ton règne vienne ! Que ta volonté soit faite ! ». Parce que « le salut ne viendra pas de nos malices, de nos ruses, de notre intelligence dans les affaires ». Non, « le salut viendra par la grâce de Dieu et de l’entrainement quotidien que nous faisons de cette grâce », c’est-à-dire « la vie chrétienne ».



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