Index   Back Top Print

[ FR ]

PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi 3 mars 2016

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 10 du 10 mars 2016)

Histoire d’une fidélité ratée

Se reconnaître pécheurs et être capables de demander pardon est le premier pas pour répondre avec clarté, sans tergiverser, à la question directe que Jésus adresse à chacun de nous : « Es-tu avec moi ou contre moi ? ». C’est une invitation à s’ouvrir de manière inconditionnée à la miséricorde de Dieu qui a été relancée par le Pape. Au début de la première lecture, le prophète Jérémie (7, 23-28) « nous rappelle le pacte de Dieu avec son peuple : “Écoutez ma voix, alors je serai votre Dieu et vous serez mon peuple. Suivez en tout la voie que je vous prescris pour votre bonheur” ». C’est « un pacte de fidélité ». Et « les deux lectures nous racontent une autre histoire : ce pacte a été rompu et aujourd’hui, l’Église nous fait réfléchir sur l’histoire, nous pouvons l’appeler ainsi, d’une fidélité ratée ». En réalité, « Dieu reste toujours fidèle, parce qu’il ne peut pas se renier lui-même », en revanche le peuple égrène les infidélités « l’une après l’autre : il est infidèle, il est resté infidèle ! ». L’« infidélité du peuple de Dieu », comme notre infidélité, « endurcit le cœur : ferme le cœur ! » ; et « elle ne laisse pas entrer la voix du Seigneur qui, comme un père plein d’amour, nous demande toujours de nous ouvrir à sa miséricorde et à son amour ». Mais « quand le cœur est dur, il ne comprend pas cela ». En effet, « la miséricorde de Dieu ne se comprend que si tu es capable d’ouvrir ton cœur, afin qu’il puisse entrer ». Et « cela va de l’avant, va de l’avant : le cœur s’endurcit et nous voyons la même histoire » dans l’Évangile de Luc (11, 14-23) proposé aujourd’hui par la liturgie. « Il y avait ces personnes qui avaient étudié les Ecritures, les docteurs de la loi qui connaissaient la théologie, mais ils étaient très, très fermés. La foule était étonnée : l’étonnement ! Car la foule suivait Jésus. Certains diront : “Mais elle le suivait pour être guérie, elle le suivait pour cela” ». La réalité était que les gens « avaient foi en Jésus ! Ils avaient leur cœur ouvert : ils étaient imparfaits, pécheurs, mais leur cœur était ouvert ». En revanche, « ces théologiens avaient une attitude fermée ». Et « ils cherchaient toujours une explication pour ne pas comprendre le message de Jésus ». « Telle est l’histoire, l’histoire de cette fidélité ratée, l’histoire des cœurs fermés, des cœurs qui ne laissent pas entrer la miséricorde de Dieu, qui ont oublié le mot “pardon” — “Pardonne-moi Seigneur !” — simplement parce qu’ils ne se sentent pas pécheurs : ils se sentent les juges des autres ». Et c’est « une longue histoire qui dure depuis des siècles ». « Cette fidélité ratée est expliquée par Jésus avec deux mots clairs, pour conclure le discours à propos de ces hypocrites : “Qui n’est pas avec moi est contre moi” ». Le langage de Jésus est « clair : ou tu es fidèle, avec le cœur ouvert, au Dieu qui est fidèle avec toi ou tu es contre Lui : “Qui n’est pas avec moi est contre moi !” ». Mais en effet, « il existe une issue : confesse-toi, pécheur ! ». Car « si tu dis “je suis pécheur”, ton cœur s’ouvre et la miséricorde de Dieu entre et tu commences à être fidèle ». Avant de poursuivre la célébration, le Pape a invité à demander « au Seigneur la grâce de la fidélité ».

 



Copyright © Dicastero per la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana