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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mardi 13 septembre 2016

( L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 38 du 22 septembre 2016 )

Pour une culture de la rencontre

Une invitation à travailler à « la culture de la rencontre », de manière simple « comme l’a fait Jésus » : pas seulement en voyant, mais en regardant, pas seulement en entendant, mais en écoutant, pas seulement en croisant les personnes, mais en s’arrêtant avec elles, pas seulement en disant « quel dommage, pauvres gens! », mais en se laissant gagner par la compassion ; « et ensuite s’approcher, toucher et dire : “Ne pleure pas” et donner au moins une goutte de vie». En s’arrêtant en particulier sur l’épisode de la veuve de Naïn, raconté dans l’Évangile de Luc (7, 11-17), le Pape a souligné que « la parole de Dieu » du jour parlait d’« une rencontre ». Cette rencontre « nous fait réfléchir sur la façon d’être entre nous ». En effet, « l’Évangile dit : “En la voyant, le Seigneur fut pris d’une grande compassion” ». Une compassion qui n’est pas du tout la même que nous éprouvons normalement « quand, par exemple, nous allons dans la rue et que nous voyons quelque chose de triste : “Quel dommage!” ». Du reste, « Jésus n’a pas dit : “Pauvre femme!” ». Au contraire, « il est allé au-delà. Il fut pris de compassion. “Et il s’approcha d’elle et lui parla. Il lui dit: Ne pleure pas” ». Et de cette manière, « Jésus avec sa compassion participe au problème de cette femme. “Il s’approcha, lui parla et toucha”. L’Évangile dit qu’il toucha le cercueil. Mais quand il a dit : “ne pleure pas”, il toucha certainement également la veuve. Une caresse. Car Jésus était ému. Et ensuite, il accomplit le miracle » : celui de ressusciter le jeune garçon. Le Pape a trouvé une analogie en cela : « Ce fils unique mort ressemble à Jésus et devient le fils unique vivant, comme Jésus. Et il y a un geste de Jésus qui fait vraiment voir la tendresse d’une rencontre et pas seulement la tendresse, mais la fécondité d’une rencontre. “Le mort s’assit et commença à parler et lui — Jésus — le rendit à sa mère”. Il n’a pas dit : “Voilà, le miracle est fait”. Non, mais il a dit : “Viens, prends-le, il est à toi” ». Voilà pourquoi « chaque rencontre est féconde. Chaque rencontre remet les personnes et les choses à leur place ». Il s’agit d’un discours qui semble actuel également aux hommes d’aujourd’hui, trop « habitués à une culture de l’indifférence » et qui, pour cette raison, ont besoin de « travailler et de demander la grâce de créer une culture de la rencontre, de cette rencontre féconde, de cette rencontre qui rendra à chaque personne sa dignité de fils de Dieu, la dignité de vivant ». Nous « sommes habitués à cette indifférence » aussi bien « quand nous voyons les catastrophes de ce monde » que devant les « petites choses ». On se limite à dire : « Quel dommage, les pauvres gens, comme ils souffrent », pour ensuite passer son chemin. Alors que la rencontre est une autre chose : « Si je ne regarde pas, — il n’est pas suffisant de voir, non: il faut regarder — si je ne m’arrête pas, si je ne regarde pas, si je ne touche pas, si je ne parle pas, je ne peux pas faire de rencontre et je ne peux pas aider à édifier une culture de la rencontre». Donc, « tel est le message d’aujourd’hui : la rencontre de Jésus avec son peuple; la rencontre de Jésus qui sert, qui aide, qui est le serviteur, qui s’abaisse, qui est condescendant avec tous ceux qui sont dans le besoin». Et «quand nous disons “ceux qui sont dans le besoin” nous ne pensons pas seulement aux sans abri », mais également à « nous qui sommes dans le besoin — qui avons besoin de la parole de Jésus, de caresses — et également à ceux qui nous sont chers ». Un exemple concret? Le Pape a décrit l’image d’une famille réunie à table : « Combien de fois mange-t-on, regarde-t-on la télévision ou écrit-on des messages sur son téléphone. Chacun est indifférent à cette rencontre. D’où l’exhortation « à travailler pour cette culture de la rencontre, aussi simplement que l’a fait Jésus ».

 

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