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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Dans l’abîme du mystère

Mardi 24 octobre 2017

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 045 du 9 novembre 2017)

«Entrer dans le mystère de Jésus» en regardant le Crucifix et ainsi «se laisser aller» dans l’abîme» de sa miséricorde. L’invitation faite par le Pape contient l’indication d’un «chemin» pour chaque chrétien: un itinéraire vers le véritable «centre» de sa vie, dans lequel chaque parole disparaît et ne reste que la contemplation de l’amour de celui qui «a donné sa vie» pour le salut de l’homme. La méditation du Pape est partie de la première lecture du jour, un passage de la Lettre aux Romains (5, 12.15.17-19.20-21) dans lequel il semble presque que Paul ne réussisse pas «à exprimer ce qu’il veut dire». C’est un passage au cours duquel l’apôtre utilise une série d’«oppositions». Surtout, Paul «sent qu’il est impuissant» à «expliquer ce qu’il veut expliquer». En réalité, derrière tout ce discours, «il y a l’histoire du salut, il y a la création, il y a l’histoire du péché, de la chute de l’homme. Il y a la “re-création”, c’est-à-dire la rédemption que l’Eglise dit être plus merveilleuse que la création, elle est plus puissante». Et le langage utilisé par Paul se justifie par le fait que, effectivement, «il n’y a pas assez de mots pour expliquer le Christ». Tous «ces mots, ces oppositions, ces descriptions ne sont que des pas sur le chemin pour s’enfoncer dans le mystère du Christ». Un mystère qui «est si surabondant, si fort, si généreux, si inexplicable qu’il ne peut se comprendre que par des argumentations». Les argumentations, «te conduisent jusque là, mais tu dois t’enfoncer dans le mystère pour comprendre qui est Jésus Christ pour toi, qui est Jésus Christ pour moi, qui est Jésus Christ pour nous». Tout cela, les saints l’ont bien compris. Et «pas seulement les saints canonisés», mais les «nombreux saints cachés dans la vie quotidienne. Il s’agit en tout cas d’un chemin difficile, parce que «nous ne sommes pas habitués à entrer dans le mystère. Quand nous allons à la Messe oui, nous allons prier, c’est vrai: nous savons que Jésus vient; nous savons aussi qu’il est dans la parole de Dieu, qu’il vient dans la communauté». Mais «cela ne suffit pas». En effet, «entrer dans le mystère de Jésus Christ signifie davantage: c’est se laisser aller dans cet abîme de miséricorde où il n’y a pas de mots: uniquement le baiser de l’amour. L’amour qui le conduisit à la mort pour nous». D’où une question pour tout chrétien: «  “Qui est Jésus pour toi?” — “C’est le Fils de Dieu, la deuxième personne de la Trinité”. Nous pouvons dire tout le Credo, tout le catéchisme, et cela est vrai». Mais cela encore est un point sur lequel on n’arrive pas à exprimer «le centre du mystère de Jésus Christ», qui est: «Il m’aima et se donna pour moi». Et c’est précisément le «travail que nous, chrétiens, devons faire». Donc, «comprendre le mystère de Jésus Christ n’est pas une chose que l’on étudie; c’est une grâce. On comprend Jésus Christ gratuitement. Jésus Christ n’est compris que par pure grâce». Une aide peut nous venir de la «piété chrétienne», en particulier de l’exercice de la Via Crucis: «Cela signifie marcher avec Jésus au moment où il nous donne le baiser du pardon et de paix». Et il est «beau de faire la Via crucis», et même de la «faire à la maison, en pensant aux moments de la passion du Seigneur». Du reste, «les grands saints eux aussi conseillaient toujours de commencer la vie spirituelle par cette rencontre avec le mystère de Jésus Crucifié». Et «sainte Thérèse conseillait ses religieuses: pour parvenir à la prière de contemplation, sa prière élevée, il faut commencer par la méditation de la passion du Seigneur». «Chaque fois que nous regardons le Christ crucifié, pensons que c’est l’icône du plus grand mystère de la création, de tout: le Christ crucifié, centre de l’histoire, centre de ma vie».

  
 

 



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