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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

On ne doit pas diluer l’annonce de l’Evangile

Lundi 10 septembre 2018

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°037 du 13 septembre 2018)

«La grande nouveauté» du Christ est absolue et doit être prise dans son intégralité, pas à moitié comme s’il s’agissait d’«une idéologie», parce que «on ne fait pas de négociations» mondaines avec la vérité et on ne «dilue pas l’annonce de l’Evangile». Pour sa méditation, le Pape est parti d’une «colère» de Paul au sujet de la double vie des chrétiens de Corinthe. Et il a observé que l’on finit par être «hypocrites» si l’on ne saisit pas la différence «entre “la nouveauté” de Jésus Christ et “les nouveautés” que le monde nous propose». Paul est très en colère avec les chrétiens de Corinthe (5, 1-8) et «les réprimande parce qu’ils menaient “une double vie”. Ces gens se vantaient d’être, disons, “des chrétiens ouverts”, pour lesquels la confession de Jésus Christ allait de pair avec une immoralité tolérée entre eux».

«La nouveauté de l’Evangile, la nouveauté du Christ n’est pas seulement de transformer notre âme; c’est de nous transformer entièrement: âme, esprit et corps, tous, tout, c’est-à-dire transformer le vin — le levain — en outres nouvelles, tout». Parce que «la nouveauté de l’Evangile est absolue, totale; elle nous prend entièrement, parce qu’elle nous transforme de l’intérieur à l’extérieur: l’esprit, le corps et la vie quotidienne».

«Mais sans doute ces gens avaient-ils pris la nouveauté de l’Evangile pour une idéologie, une façon de bien vivre, sociale». «La grande nouveauté de l’Evangile» est que «le Christ est vivant, le Christ a payé pour nos péchés, le Christ — la résurrection du Christ — nous a transformés et nous a envoyé l’Esprit afin qu’il nous accompagne dans la vie». Précisément «cela est la nouveauté de l’Evangile. Et cela est l’invitation de Jésus à vivre cette nouveauté. Nous chrétiens sommes des hommes et des femmes de nouveauté, de la grande nouveauté».

Les chrétiens de Corinthe, «qui voulaient les deux choses, vivaient “des nouveautés”, et pas “de la nouveauté”». Et «tant de personnes cherchent à vivre leur christianisme “des nouveautés”» en disant: «mais aujourd’hui on peut faire ainsi; non, aujourd’hui on peut vivre ainsi». Mais «ces gens qui vivent des nouveautés qui sont proposées par le monde sont mondains, ils n’acceptent pas toute la nouveauté». «Paul condamne ces gens qui vivent ainsi: ce sont des gens tièdes, des gens immoraux, ce sont des gens qui simulent, des gens formels, ce sont des gens hypocrites».

«L’appel de Jésus est un appel à la nouveauté». Certes, «certains peuvent dire: “Père, nous sommes faibles, nous sommes pécheurs”». Mais «cela est une autre chose: si tu acceptes d’être pêcheur et faible, lui te pardonne, parce qu’une partie de la nouveauté de l’Evangile consiste à confesser que Jésus Christ est venu pour le pardon des péchés. Mais si toi qui affirmes être chrétien tu t’accommodes de ces nouveautés mondaines, non, cela est de l’hypocrisie. Voilà la différence» . «Le Christ est un seul. Et le Christ est clair dans son message».

«La voie de ceux qui prennent la nouveauté de Jésus Christ est la même que celle de Jésus: la voie vers le martyre; que ce soit le martyre sanglant ou celui de tous les jours». «L’invitation de l’Eglise d’aujourd’hui est de prendre “la grande nouveauté” tout entière, et de ne pas négocier avec “les nouveautés”». En somme, «ne pas diluer l’annonce de l’Evangile».

 

 



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