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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Vaincre la dureté des cœurs

Jeudi 17 janvier 2019

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°004 du 22 janvier 2019)

C’est contre les fermetures pusillanimes et craintives, l’idéologie têtue obstinée et rebelle et la double vie de compromis entre tentation et séduction que le Pape a mis en garde, en relançant l’engagement à «ne pas glisser vers un cœur pervers». Mais à «croître» avec la parole de Dieu, ouverts «à l’activité de l’Esprit Saint».

Le point de départ de la méditation est venu de la «première lecture: l’auteur de la lettre aux Hébreux (3, 7-14) nous envoie un message: c’est un avertissement très clair: “Attention, mes frères, que l’on ne trouve en aucun d’entre vous un cœur pervers et sans foi qui s’éloigne du Dieu vivant”».

«Il y a trois mots qui peuvent nous aider à comprendre ce que veut dire ce théologien». «Le premier mot» est «“dur”, dureté de cœur; le second mot qu’il utilise est “obstination”, c’est précisément “obstination”». Et «le troisième mot est “séduction”». Donc, «trois mots qui peuvent nous aider à voir si mon cœur glisse vers ce qu’il appelle le cœur pervers».

Le Pape a affronté avant tout la question de la «dureté du cœur», en constatant que «Jésus avait trouvé partout des gens qui étaient fermés à son message». En réalité, «la dureté du cœur peut avoir lieu dans notre vie pour de nombreuses raisons, de nombreux motifs: par exemple une forte douleur, pensons aux disciples d’Emmaüs: ils étaient fermés». Et «la douleur rend dur, les coups durcissent la peau». Mais «Thomas aussi, l’apôtre, ne voulait pas entendre d’histoires: “Nous avons vu le Seigneur! — “Oui, oui, mais je ne touche pas je ne crois pas, je n’y crois pas”». Un discours «clair» d’un «cœur dur à cause de la souffrance». A ce propos, «nous pouvons nous demander: est-ce que j’ai le cœur dur, est-ce que j’ai le cœur fermé?». François a rappelé que «l’on grandit toujours avec les épreuves, avec les difficultés, on grandit comme nous grandissons tous enfants: nous apprenons à marcher en tombant». Voilà la signification du mot «dureté». Et la même chose vaut pour la «fermeture», qui est l’attitude des «pusillanimes». Et «la pusillanimité est une attitude mauvaise chez un croyant, il lui manque le courage de vivre, il se ferme, il est pusillanime».

«Le second mot est “obstination”», «obstination et être rebelle vont de pair» et sont les attitudes propres de «ceux qui» disent «non, je crois cela et je pense cela». C’est précisément «l’accusation qu’Etienne lance à ceux qui le lapideront: “obstinés”». En pratique, «ce sont ceux qui ne veulent rien entendre de différent de ce qu’ils pensent, ils sont fermés mais dans leur propre pensée et ne sont pas ouverts à l’Esprit Saint: ce sont les idéologues». Du reste, «l’idéologie est une obstination». Et «la parole de Dieu, la grâce de l’Esprit Saint n’est pas une idéologie: c’est la vie qui te fait croître, aller de l’avant». En revanche, «l’obstination est également orgueil, prétention». «Mais est-ce que j’ai un cœur têtu?». « Est-ce que je suis capable d’écouter les autres personnes et si je ne suis pas de leur avis, dire “moi je pense ceci”? Est-ce que je suis capable de dialoguer?».

«Le troisième mot est “séduction”». «Le cœur faible doit s’apercevoir qu’il y a quelqu’un qui veut entrer et dominer son cœur». «C’est notre lutte quotidienne contre les tentations, contre les séductions». Mais «le diable n’est pas stupide, il est très intelligent, plus que tous les théologiens: c’est un grand théologien le diable, mais sans foi, avec la haine». Et «lui sait comment entrer dans le cœur des gens et comment proposer les choses». Précisément «comme il l’a fait avec Eve». Il «le sait: c’est un grand séducteur».

Et nos tentations viennent de là: le cœur pervers est celui qui se laisse aller à la séduction et la séduction le conduit à l’obstination, à la fermeture et à tant d’autres choses». Et «que peut-il arriver quand on est  séduits par le diable? Avec les durs, la pusillanimité; avec les obstinés et les rebelles, l’idéologie; et avec la séduction, ou bien tu te convertis et tu changes de vie, ou tu essaies de faire des compromis».

En conclusion, ont été reproposées les paroles et le contenu du passage de la lettre aux Hébreux: «Veillez, frères, à ce qu’en aucun de vous ne se trouve un cœur pervers, un cœur durci, qui te conduit à la pusillanimité; un cœur obstiné qui te conduit à la rébellion, qui te conduit à l’idéologie; un cœur séduit, esclave de la séduction, qui te conduit à un christianisme de compromis». Pour cette raison, «demandons à l’Esprit Saint qu’il nous illumine pour ne pas avoir un cœur pervers».

 



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