MESSAGE VIDÉO DU PAPE FRANÇOIS
À L'OCCASION DE LA JOURNÉE POUR L'UNITÉ DES CHRÉTIENS
[PHOENIX, 23 MAI 2015]
Chers frères et sœurs, que la paix du Christ soit avec vous.
Pardonnez-moi si je parle en espagnol, mais mon anglais n’est pas suffisamment bon pour que je m’exprime correctement. Je parle espagnol mais, surtout, je parle le langage du cœur.
J’ai à la main l’invitation que vous m’avez envoyée pour cette célébration de l’Unité chrétienne, cette journée de la réconciliation. Et je tiens à m’associer à vous d’ici. «Père, qu’ils soient un en nous afin que le monde croie que tu m’as envoyé». C’est la devise, le thème de cette rencontre: la prière du Christ à son Père pour la grâce de l’unité.
Aujourd’hui, samedi 23 mai, de 9 heures du matin à 5 heures de l’après-midi, je serai avec vous spirituellement et de tout mon cœur. Nous chercherons ensemble, nous prierons ensemble, pour la grâce de l’unité. L’unité qui germe entre nous est cette unité qui commence sous le sceau de l’unique baptême que nous avons tous reçu. C’est l’unité que nous cherchons ensemble sur notre chemin. C’est l’unité spirituelle de la prière les uns pour les autres. C’est l’unité de notre travail commun en aidant nos frères et sœurs, et de tous ceux qui croient en la souveraineté du Christ.
Chers frères, la division est une blessure dans le corps de l’Eglise du Christ. Et nous ne voulons pas que cette blessure reste ouverte. La division est l’œuvre du père du mensonge, du père de la discorde, qui fait tout son possible pour que les frères soient divisés.
Aujourd’hui réunis, moi, ici à Rome et vous, là-bas, nous demanderons à notre Père d’envoyer l’Esprit de Jésus, le Saint-Esprit, et de nous donner la grâce d’être un, «pour que le monde croie». J’ai envie de dire quelque chose qui pourra sembler discutable, voire peut-être une hérésie. Mais quelqu’un «sait» que, malgré nos différences, nous sommes un. C’est celui qui nous persécute. C’est celui qui persécute les chrétiens aujourd’hui, celui qui nous oint avec le martyre. Il sait que les chrétiens sont les disciples du Christ: qu’ils sont un, qu’ils sont frères! Il ne se soucie pas de savoir s’ils sont évangéliques, ou orthodoxes, luthériens, catholiques, apostoliques… Cela ne lui importe pas! Ils sont chrétiens. Et ce sang s’unit. Aujourd’hui, chers frères, nous vivons «l’œcuménisme du sang». Cela doit nous encourager à faire ce que nous faisons aujourd’hui: prier, dialoguer ensemble, raccourcir les distances entre nous, fortifier nos liens de fraternité.
Je suis convaincu que ce ne sont pas les théologiens qui créeront l’unité parmi nous. Les théologiens nous aident, la science des théologiens nous assistera, mais si nous espérons que les théologiens soient d’accord entre eux, nous atteindrons l’unité au lendemain du Jugement dernier. Le Saint-Esprit donne l’unité. Les théologiens sont utiles, mais la bonne volonté de nous tous qui sommes sur ce chemin, le cœur ouvert au Saint-Esprit, est encore plus utile!
En toute humilité, je me joins à vous comme n’importe quel participant en cette journée de prière, d’amitié, de proximité et de réflexion. Avec la certitude que nous avons un seul Seigneur: Jésus est le Seigneur. Avec la certitude que ce Seigneur est vivant: Jésus est vivant, le Seigneur est vivant en chacun de nous. Avec la certitude qu’il a envoyé l’Esprit qu’il nous a promis pour que cette «harmonie» entre tous ses disciples puisse se réaliser.
Chers frères, je vous salue et vous embrasse. Je prie pour vous. Je prie avec vous.
Et s’il vous plaît, je vous demande de prier pour moi. Parce que j’en ai besoin pour être fidèle à ce que le Seigneur attend de mon ministère.
Que Dieu vous bénisse. Que Dieu nous bénisse tous.
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