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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS 
AUX ÉTUDIANTS DU RÉSEAU NATIONAL ITALIEN DES ÉCOLES POUR LA PAIX

Salle Paul VI
Vendredi 19 avril 2024

[Multimédia]

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Je suis heureux de rencontrer une fois de plus le réseau national des «Ecoles pour la paix». Je salue M. Lotti et vous souhaite à tous la bienvenue.

Tout d'abord, je tiens à vous remercier. Merci pour ce chemin riche en idées, en initiatives, en formations et en activités, qui visent à promouvoir une nouvelle vision du monde. Merci d'être pleins d'enthousiasme dans la poursuite d'objectifs de beauté et de bonté, au milieu de situations dramatiques, d'injustices et de violences qui défigurent la dignité humaine. Merci, car avec passion et générosité, vous vous engagez à travailler sur le «chantier de l'avenir», en vainquant la tentation d'une vie uniquement centrée sur le présent, risquant de perdre la capacité de rêver en grand. Aujourd'hui plus que jamais, il est nécessaire de vivre avec responsabilité, en élargissant les horizons, en regardant vers l'avant et en semant jour après jour les graines de la paix qui pourront germer et porter leurs fruits. Merci à vous tous!

En septembre prochain se tiendra à New York le Sommet de l'avenir, convoqué par l'ONU pour aborder les grands défis mondiaux de cette époque historique et signer un «pacte pour l'avenir» et une «déclaration sur les générations futures». C'est un événement important, et votre contribution est également nécessaire pour qu'il ne reste pas seulement «sur le papier», mais devienne concret et se réalise à travers des voies et des actions de changement.

Vous portez dans votre cœur ce grand rêve: «Transformons l'avenir. Pour la paix, avec soin ». Et c'est précisément sur cela que je voudrais m'arrêter brièvement pour vous dire une chose en quoi je crois beaucoup: que vous êtes appelés — écoutez bien — vous êtes appelés à être des protagonistes et non des spectateurs de l'avenir. Je vous demande: à quoi êtes-vous appelés? A être quoi? [les élèves répondent] Je n'ai pas bien entendu!... [les élèves répondent tous en chœur] Courage! Allez! La convocation de ce sommet mondial nous rappelle en effet que nous sommes tous concernés par la construction d'un avenir meilleur et, surtout, que nous devons le bâtir ensemble! Je vous demande: peut-on bâtir l'avenir seuls? [Les élèves répondent «non»]. Je n'entends pas... [un «non» tous en chœur] . Devons-nous le bâtir? [«Oui!»] Bien! Nous ne pouvons pas simplement déléguer les préoccupations pour le «monde à venir» et la résolution de ses problèmes aux institutions compétentes et à ceux qui ont des responsabilités sociales et politiques particulières. Il est vrai que ces défis requièrent des compétences spécifiques, mais il est tout aussi vrai qu'ils nous concernent de près, qu'ils nous concernent tous et demandent à chacun de nous une participation active et un engagement personnel. Dans un monde globalisé comme le nôtre, où nous sommes tous interdépendants, il n'est pas possible de procéder en tant qu'individus isolés qui ne s'occupent que de leur propre «jardin», pour cultiver leurs propres intérêts: au contraire, il est nécessaire de s'unir et de collaborer. Que faut-il faire? S'unir et collaborer. Que faut-il faire? S'unir et collaborer. Tous ensemble! [les élèves répètent]. Exactement, bravo, c'est important, il faut s'unir, travailler en synergie et en harmonie. Cela signifie passer du moi au nous : non pas «je travaille pour mon bien», mais «nous travaillons pour le bien commun, pour le bien de tous». Nous travaillons pour le bien de tous. Ensemble! [les élèves répètent] Bravo! 

En effet, les défis actuels, et surtout les risques qui, comme des nuages sombres, s'accumulent au-dessus de nous en menaçant notre avenir, sont également devenus mondiaux. Ils nous concernent tous, interrogent l'ensemble de la communauté humaine, exigent le courage et la créativité d'un rêve collectif qui anime un engagement constant, pour affronter ensemble les crises environnementales, économiques, politiques et sociales que notre planète traverse.

Chers garçons, chères filles, chers enseignants, il s'agit d'un rêve où il faut être éveillés et non endormis! Oui, parce qu'on le réalise en travaillant, pas en dormant; en marchant dans les rues, pas en restant allongé sur le canapé; en utilisant les outils informatiques de manière appropriée, pas en perdant du temps sur les réseaux sociaux; et puis — écoutez bien — ce genre de rêve se réalise également avec la prière, c'est-à-dire ensemble avec Dieu, et non seulement avec nos propres forces.

Chers élèves, chers enseignants, vous avez mis au cœur de votre engagement deux mots-clés: la paix et le soin. Ce sont deux réalités liées entre elles: la paix, en effet, n'est pas seulement le silence des armes et l'absence de guerre; c'est un climat de bienveillance, de confiance et d'amour qui peut mûrir dans une société fondée sur des relations de soin, où l'individualisme, la distraction et l'indifférence cèdent la place à l'altruisme, où nous écoutons les besoins fondamentaux des autres, soignons leurs blessures et devenons des instruments de compassion et de guérison. C'est le soin que Jésus porte à l'humanité, en particulier aux plus fragiles, et dont l'Evangile nous parle souvent. De cette «prise en charge» mutuelle naît une société inclusive, fondée sur la paix et le dialogue.

En ce temps encore marqué par la guerre, je vous demande d'être des artisans de paix; dans une société encore prisonnière de la culture du rejet, je vous demande d'être des protagonistes de l'inclusion; dans un monde traversé par des crises mondiales, je vous demande d'être des bâtisseurs d'avenir, pour que notre maison commune devienne un lieu de fraternité.

Je voudrais vous parler rapidement de la guerre. Pensez aux enfants qui sont en guerre, pensez aux enfants ukrainiens qui ne savent plus comment sourire. Priez pour ces enfants, mettez dans votre cœur les enfants qui traversent une guerre. Pensez aux enfants de Gaza, mitraillés, qui ont faim. Pensez aux enfants. Maintenant, observons un petit moment de silence, et que chacun de nous pense aux enfants ukrainiens et aux enfants de Gaza.

Je vous souhaite d'être toujours passionnés par le rêve de la paix. Je le dis avec la devise du père Lorenzo Milani, le prieur de Barbiana, qui opposait au ça m'est égal typique de l'indifférence, le I care, c'est-à-dire «cela me tient à cœur», «cela m'intéresse». Que tout cela vous tienne à cœur. Que le sort de notre planète et de vos semblables vous tienne toujours à cœur; que vous vous préoccupiez toujours de l'avenir qui s'ouvre à nous, pour qu'il puisse vraiment être comme Dieu le rêve pour tous: un avenir de paix et de beauté pour toute l'humanité. Et que les enfants ukrainiens, qui ont oublié comment sourire vous tiennent à cœurs, tout comme les enfants de Gaza, qui souffrent sous les bombardements. Je vous bénis de tout cœur. Bonne école et bon chemin! Et s'il vous plaît, n'oubliez pas de prier pour moi. Merci beaucoup!



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