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DISCOURS DU PAPE JEAN XXIII
POUR LE CONGRÈS MONDIAL DES ANCIENS COMBATTANTS

Samedi 11 avril 1959

 

Nous accueillons volontiers, selon le désir qui Nous a été exprimé, les membres du Congrès de la Fédération Mondiale des Anciens Combattants, qui représentent à Nos yeux les vingt millions d'anciens combattants des deux guerres mondiales, appartenant à trente-six nations réparties sur les cinq continents : immense famille d'hommes qui s'affrontaient hier sur les champs de bataille et qui constituent aujourd'hui une armée pacifique, soucieuse seulement d'épargner aux nouvelles générations les horreurs d'un conflit qui serait — il est facile de le prévoir — plus atroce encore que les précédents. Nous sentons ces hommes très proches de Notre cœur, étant Nous-même, vous le savez, un ancien sergent d'infanterie de la première guerre mondiale. Jamais Nous ne pourrons oublier — car elles s'inscrivirent profondément dans Notre âme — les souffrances des blessés et des moribonds auprès desquels Nous eûmes à exercer Notre ministère sacerdotal. De quel cœur Nous appelions alors, Nous aussi, la cessation des hostilités et le retour de la paix ! Cette paix, ce n'est pas la décision d'un pouvoir terrestre qui pourra la faire régner dans le monde, si l'on n'a pas eu soin de l'installer d'abord au cœur des hommes : « C'est du cœur, disait le Christ à ses disciples, que viennent les mauvais desseins... » (Mt 15, 19). L'Église travaille précisément à régénérer l'homme par le dedans, pour enraciner dans les âmes la véritable paix et la faire rayonner ainsi sur les familles, les classes sociales et les nations. Dénuée d'armes matérielles, elle est en revanche dépositaire de la plus haute puissance spirituelle, à laquelle la visite que vous Nous faites aujourd'hui veut être un hommage. Nous tenons à vous dire combien Nous sommes sensible à votre démarche, et heureux d'apercevoir parmi vous un visage qui Nous est bien connu, celui de votre Président d'Honneur, M. Vincent Auriol. Nous ne saurions oublier la grande amabilité que Nous témoigna toujours l'ancien Président de la République Française, qui voulut bien, au terme de Notre mission comme Nonce Apostolique à Paris, Nous imposer la barrette cardinalice. À lui, comme à vous tous, et à tous ceux que vous représentez, Nous offrons Nos vœux et Nos encouragements les plus cordiaux, demandant à Dieu de bénir vos personnes et vos efforts et de répandre sur les travaux de votre Congrès ses meilleures bénédictions.



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