DISCOURS DU PAPE JEAN XXIII
AU SECOURS CATHOLIQUE DE PARIS

Mercredi 24 juin 1959

Nous sommes heureux de saluer dans cette Basilique le cher Monseigneur Jean Rodhain et les Délégués du Secours Catholique auxquels incombe la charge importante d'orienter les œuvres de charité des catholiques de France. Nous le sommes d'autant plus que Nous avons eu l'heureuse fortune d'assister, lors de Notre Mission à Paris, à la naissance de cet organisme, dont Nous avons suivi avec attention le magnifique développement et connaissons l'efficacité à porter secours aux grandes détresses humaines. Que de misères, en combien de lieux, ont été soulagées grâce au Secours catholique ! Chrétiens de Palestine ou du Vietnam, inondés de Hollande, réfugiés de Hongrie et d'ailleurs, sinistrés de Madagascar ou enfants privés de soleil ... partout le Secours Catholique est présent, le frère malheureux se sent aidé par son frère plus fortuné et tous deux rendent grâces au Seigneur. Nous savons aussi tout le bien que vous faites, à Paris et en tant de villes de France, pour les sans-abri et pour les sans-travail. Et qui ne connaît maintenant la « Cité-Secours » installée à Lourdes, et où la Vierge Immaculée doit avec tant de joie maternelle affluer les pèlerins pauvres qui, sans le Secours Catholique n'auraient jamais pu réaliser leur rêve d'un pèlerinage aux rives de Massabielle ! De tout cela Nous voulons vous féliciter et Nous réjouir avec vous. De votre méthode aussi dont une formule, dans une de vos publications, Nous a frappé : « des choses simples — d'abord petites — toujours précises — avec vues d'avenir — c'est le secret d'un grand travail d'Église ». Nous vous dirons en confidence que c'est bien aussi un peu Notre méthode... Et Nous pensons qu'elle est bénie du Seigneur. Aussi c'est de grand cœur que Nous invoquons ses faveurs sur vous, sur votre dévoué Président Général que Nous connaissons si bien, S. E. M. Charles-Roux, malheureusement retenu en France par sa santé, à ce que l'on Nous a appris, sur votre infatigable Secrétaire Général, sur vous tous et sur ceux que vous représentez. À vous s'appliquent si bien les divines paroles du Christ, que Nous aimons à vous laisser comme bouquet spirituel : « J'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'étais étranger et vous m'avez accueilli, nu et vous m'avez vêtu, malade et vous m'avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir »... « Venez, possédez le Royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde » (Mt 25, 36). C'est la grâce que Nous vous souhaitons, en vous accordant Nos plus paternelles Bénédictions.