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MESSAGE-RADIO DU PAPE PIE XII
POUR LE CONGRÈS MARIAL NATIONAL DU CANADA*

Dimanche 15 août 1954

 

« Le Seigneur a rendu votre nom si glorieux que la bouche des hommes ne cessera de vous louer » (Epist. in festo Septem Dolor. B, M. V. - Ex Libr. Judith, 13, 25). Ces mots par lesquels l'Église dans sa liturgie salue la Vierge Mère de Dieu, Nous viennent spontanément à l'esprit, à l'instant où Nous vous rejoignons par la pensée, chers fils du Canada, à la fin de votre mémorable Congrès Mondial. Mieux encore que par la pensée, Nous sommes réellement présent parmi vous en la personne de Notre très digne Légat, qui apporte à votre Évêque bien-aimé, à toute la hiérarchie et à son troupeau, Notre salut paternel et affectueux. Mais vous avez demandé quelque chose de plus; vous avez désiré recevoir un message de Nos propres lèvres, entendre Notre voix par delà les mers, et Nous sommes heureux de pouvoir vous satisfaire par ce bref discours.

La bouche des hommes ne cessera de vous louer, ô Vierge Marie ! Certes ces paroles ont trouvé leur accomplissement d'année en année chez les enfants loyaux et dévoués de l'Église au Canada. Vous êtes précisément en ce moment rassemblés dans un des lieux les plus sacrés de la tradition mariale, au confluent de trois rivières, où les héroïques missionnaires venus de la France catholique dédièrent leur première chapelle permanente à l'Immaculée Conception de Marie. C'est en 1634 que Jérôme Lalement écrivait : « À la fête de la Conception de la sainte Vierge, se firent les seconds baptêmes de seize personnes... Il semble que nous avons tout sujet de reconnaître et de remarquer ce saint jour, destiné à la mémoire et à l'honneur de la première grandeur de cette sainte Vierge., pour celui de la naissance de cette nouvelle Église et du commencement du bonheur et de la bénédiction du pays. Nous avons bien raison de croire que celle, en honneur de laquelle est consacrée cette fête, a mis la main à cet ouvrage, et l'a conduit depuis, au point... que nous voyons de nos yeux, avec une consolation qui ne se peut expliquer » (Relations, Ed. Thwaites, vol. XVII p. 33-34).

C'est votre partage, chers fils, de mesurer pleinement l'abondance de ces bénédictions qui dépasse tout ce qu'avaient jamais rêvé les glorieux fondateurs de votre Église. Bénédictions d'une foi, qui n'a jamais défailli au cours des siècles, d'une vie de famille, où les voix de nombreux enfants remplissent de joie la maison. Bénédictions d'un labeur probe, soutenu par la fidélité à la messe et aux sacrements, des vocations sacerdotales et religieuses, qui sont le témoignage tangible d'un noble esprit de sacrifice et la garantie que l'œuvre divine de la rédemption commencée par le Christ continuera, avec le secours de sa grâce, dans votre patrie et en terre de missions.

Votre beau pays, doté par le Créateur de ressources inestimables, terrain de rencontre où deux grandes cultures harmonisent leurs caractères propres, peut regarder avec confiance l'avenir. De même que chacun de vous a conscience de contribuer par son travail à la prospérité de sa patrie, quelles responsabilités ne portez-vous pas devant Dieu et l'Église ! À l'évolution rapide de la société et de ses institutions, doit correspondre sur le plan religieux un effort parallèle. Il importe que le chrétien soit présent là où s'exerce pour le bien une influence décisive. Attentif à suivre le mouvement des idées, il intervient à temps pour défendre et promouvoir les principes de la saine morale, appuyée et prolongée par les lumières de la Révélation. Dans la législation, les associations et mouvements professionnels et culturels, les moyens d'information, il veille à sauvegarder pleinement les droits et les prérogatives de la personne humaine vis-à-vis de sa destinée temporelle et éternelle.

La Vierge Marie vous aidera dans cette tâche importante. Il vous suffira de la regarder, de la contempler longuement et de laisser jaillir de votre cœur les sentiments de louange et d'admiration que tout naturellement Elle inspire.

Lift up your souls, then, beloved children, and let Canada from coast to coast and up to the frozen fields of the North echo the praise and prayer that rise from grateful, loving hearts to swell the chorus of three centuries in veneration of her, whom the dying Christ gave to be your mother. Raise your eyes for a moment from this sin-sodden earth to contemplate sheer white purity of life; distract yourselves for a brief space from the weaknesses of human nature and recall that in one that nature has never wavered in its burning love of God, has never weakened its complete union with Christ Jesus. The holiness of her Son was unthinkably beyond and above the holiness of His mother; but the growth of her holiness so far surpasses ail other created holiness, as to recede into unapproached heights of splendour before the dazzled gaze of saints and angels.

Oh, sinless, pure, grace-filled soul! When will men learn to value the gifts of this passing world at their true worth; to understand that Truth is a more precious possession than wealth; that a soul sanctified by God's love is a greater treasure than empires; that a world at enmity with God has lost its right to hope for lasting peace, because justice without God has a hollow ring?

Oh, Mary, Virgin Mother of God and our Mother, accept the homage of affection and veneration which the Congress of Trois-Rivières brings to your throne in the name of ail the faithful of Canada. Show them always the path that leads to union with your divine Son; protect them against the evil spirits that lurk along the way, so that one day they may join their mother and the whole court of heaven in adoration of the one true God forever.

Que cette prière porte à la Vierge les souhaits que Nous formulons au terme de votre Congrès. Tandis que Nous invoquons les bénédictions du Ciel sur vous, vénérables frères, sur tous les prêtres, les religieux et les religieuses et sur tous les fidèles du Canada, Nous vous en donnons pour gage, dans toute l'effusion de Notre cœur paternel, Notre Bénédiction apostolique.


* Discours et messages-radio de S.S. Pie XII, XVI,
Seizième année de pontificat, 2 mars 1954 - 1er mars 1955, pp. 97 - 99
 Typographie Polyglotte Vaticane

 



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