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MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS,
SIGNÉ PAR LE CARDINAL SECRÉTAIRE D'ETAT,
À L'OCCASION DES SEMAINES SOCIALES DE FRANCE

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Madame Dominique Quinio :                                                                          

Alors que vous inaugurez aujourd’hui votre rencontre annuelle 2021 des Semaines Sociales, Sa Sainteté le Pape François est heureux de vous rejoindre par la pensée et par la prière, ainsi que tous les participants qui se joindront aux réflexions et aux débats qui se dérouleront dans les trois prochains jours.

Cette année, vous avez choisi le thème : Osons rêver l’avenir. Prendre soin des hommes et de la terre. On reproche parfois aux rêveurs de ne pas affronter l’épaisseur du réel, et c’est en effet un risque dont il faut se garder.

Mais nous ne devons pourtant pas avoir peur de rêver, surtout si ce rêve est partagé et porté ensemble. Comme l’exprimait si bien dom Helder Camara, « lorsque l'on rêve tout seul, ce n'est qu'un rêve ; mais lorsque l'on rêve à plusieurs, c'est le début d’une nouvelle réalité ».

Permettez-moi donc de vous partager les rêves que le Saint-Père a exprimés dans son Exhortation apostolique Querida amazonia, et qui s’appliquent tout aussi bien au contexte de votre rencontre annuelle. Nous devons rêver d’une société qui « lutte pour les droits des plus pauvres, (…) ou leur voix soit écoutée et leur dignité soit promue » ; rêver d’une société « qui préserve cette richesse culturelle qui la distingue, ou la beauté humaine brille de diverses manières » ; rêver d’une société qui « préserve jalousement l’irrésistible beauté naturelle qui la décore, la vie débordante qui remplit ses fleuves et ses forêts » (QA 7) ; rêver enfin d’une société qui accueille le message évangélique, c’est-a-dire « l’annonce d’un dieu qui aime infiniment chaque être humain, qui a manifesté pleinement cet amour dans le christ crucifié pour nous et ressuscité dans nos vies » (QA 64). Ces rêves ne pourront devenir réalité que s’ils sont partagés. Aussi, le Saint-Père se réjouit des échanges que vous allez vivre pendant ces quelques jours, puisqu’ils participent de cette « culture de la rencontre », qu’il appelle de ses vœux.

La pandémie a, en quelque sorte, accéléré la prise de conscience que nos modes de vie doivent changer. Il est urgent de penser un avenir qui donne envie, qui fasse vivre l’espérance. Comme chrétiens, c’est cette si belle vertu de l’espérance que nous pouvons apporter au monde en ces temps déterminants pour la suite. Elle est « une soif, une aspiration, un désir de plénitude, de vie réussie, d’une volonté de toucher ce qui est grand, ce qui remplit le cœur et élève l’esprit vers les grandes choses, comme la vérité, la bonté et la beauté, la justice et l’amour. […] l’espérance est audace, elle sait regarder au-delà du confort personnel, des petites sécurités et des compensations qui rétrécissent l’horizon, pour s’ouvrir à de grands idéaux qui rendent la vie plus belle et plus digne » (Fratelli tutti 55).

Le Saint-Père demande au seigneur d’ouvrir vos cœurs, d’éclairer vos esprits et d’inspirer vos échanges, afin qu’ils puissent formuler les pistes d’espérance dont notre monde a tant besoin ; que vos travaux soutiennent, défendent et promeuvent le soin de la création, des personnes les plus fragiles, et le développement intégral de chacun, y compris dans sa fondamentale dimension spirituelle. Le Pape François confie la fécondité de votre rencontre annuelle à l’intercession de la vierge marie et vous accorde, madame la présidente, ainsi qu’à tous les participants, sa bénédiction et l’assurance de sa prière.

Cardinal Pietro Parolin
Secrétaire d’État de Sa Sainteté



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