Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. La paix soit avec vous!

Chers sœurs, bonjour, buenos dias, good morning et bienvenues!

Je salue les supérieures présentes et je présente mes vœux à la Mère générale récemment élue, tandis que je remercie celle qui l’a précédée dans ce service. Je vous accueille toutes avec joie, à l’occasion des Chapitres que vous célébrez.

Vous appartenez à deux Congrégations nées, bien que dans des circonstances différentes, du même amour pour les pauvres: envers les jeunes dans des conditions de difficulté, de la part de sainte Claudine Thévenet et des religieuses de Jésus-Marie; envers les migrants, de la part de saint Jean-Baptiste Scalabrini, de la bienheureuse Assunta Marchetti et du vénérable don Giuseppe Marchetti, fondateurs des Sœurs missionnaires de saint Charles Borromée, scalabriniennes.

Les thèmes directeurs que vous avez choisis pour vos Chapitres généraux respectifs — «Jésus en personne s’approcha» (Lc 24, 15) et «Où tu iras j’irai» (Rt 1, 16) — sont complémentaires et expriment les dynamiques de vos fondations. En effet, en eux se sont unies l’initiative de Dieu et la réponse de l’homme. En saint Luc, nous voyons Jésus qui s’approche des disciples d’Emmaüs et marche avec eux, pour les conduire à le reconnaître dans le Pain rompu et faire d’eux des apôtres de la Résurrection; dans le Livre de Ruth, nous voyons la jeune moabite qui, bien que pouvant le faire, n’abandonne pas sa belle-mère âgée Noémie, restée seule, mais la suit en terre étrangère, pour l’assister jusqu’à la fin. 

Les circonstances de vos débuts n’ont pas été faciles. Pensons au drame de la Révolution française pour sainte Claudine et à la tragédie de l’émigration de masse pour Mgr Scalabrini, don Giuseppe et Mère Assunta. Mais aucun d’entre eux n’a fait marche arrière, ni ne s’est découragé, même face aux difficultés apparues après les fondations. Et le secret de cette grande fidélité doit être recherché précisément dans la rencontre avec Jésus Ressuscité. C’est de là que tout a commencé pour eux et aussi pour vous. C’est de là que l’on commence et de là que l’on repart, lorsque c’est nécessaire, pour continuer avec courage et ténacité à se dépenser dans la charité.

Et si cela est toujours vrai, cela l’est de façon toute particulière au cours du Chapitre général, où Jésus est à vos côtés et marche avec vous pour vous aider, à la lumière de sa Pâque, votre histoire. En ces jours, qu’Il soit toujours au centre: accordez une grande place à la prière et au silence, tout au long de vos travaux. Dans un Chapitre, les illuminations les plus importantes se saisissent «à genoux», et ce qui mûrit dans les salles capitulaires a besoin d’être semé et passé au crible devant le Tabernacle et à l’écoute de la Parole. Ce n’est qu’en écoutant le Seigneur que l’on apprend à s’écouter véritablement les uns les autres.

Et ce n’est qu’ainsi que, à l’exemple de Ruth, on devient toujours plus capables de «chercher le visage de Dieu chez son frère et chez sa sœur qui est dans le besoin» (François, Angelus, 26 octobre 2014), et même de voir en eux «une promesse, une espérance, une épiphanie de la présence divine, un geste de Dieu dont l’homme vivant est la “gloire”» (saint Jean-Paul II, Homélie pour la canonisation de Claudine Thévenet et de Teresa de Jesús de Los Andes, 21 mars 1993, n. 4). Cela exige du courage, pour se laisser provoquer par la présence de ceux qui souffrent, sans craindre d’abandonner ses sécurités, en s’aventurant, si le Seigneur le demande, sur des sentiers nouveaux. Cela aussi fait partie de votre devoir en tant que capitulaires. 

Je vous invite donc, chères sœurs, à vivre ces journées dans l’écoute humble de Dieu et avec une attention courageuse envers les besoins des autres. Et, en vous exprimant mon profond remerciement pour ce que vous faites dans de nombreuses régions du monde, je vous assure de mon souvenir dans la prière et je vous bénis de tout cœur. Merci!

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L'Osservatore Romano