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LETTRE DU PAPE PAUL VI
AU PATRIARCHE DE CONSTANTINOPLE
ATHÉNAGORAS Ier

 

Frère bien-aimé dans le Christ.

LA VENUE à Rome de vos deus éminents envoyés et la lettre de Votre Sainteté qu’ils m’ont apportée ont ravivé le souvenir de notre rencontre de Jérusalem, souvenir que Nous conservons au plus profond de Notre cœur. Aujourd’hui c’est Notre frère très cher 92 le cardinal Augustin Bea qui vient vous apporter Notre baiser de paix et d’amour fraternel.

Le président de notre Secrétariat pour l’unité Nous a mis au courant des décisions de la conférence panorthodoxe qui lui avaient été communiquées par votre noble délégation. Le programme qui y est esquissé Nous semble correspondre aux exigences des situations concrètes que l’histoire nous a léguées et donc à celles de la marche commune vers l’unité voulue par le Seigneur et dont le désir est si merveilleusement allumé par son Esprit d’amour dans le cœur des chrétiens de notre époque. Votre Sainteté se souvient que le souci de contribuer à la restauration de l’unité entre tous les chrétiens avait été un des motifs principaux qui avaient poussé Notre prédécesseur de vénérée mémoire à convoquer le IIème Concile du Vatican. Nous pouvons vous assurer que cette préoccupation ne Nous quitte pas et qu’elle est partagée par tous les Pères de ce Concile, ainsi qu’ils l’ont montré en approuvant solennellement le décret sur l’œcuménisme. Cet important document, qui commence précisément par les mots « Unitatis Redintegratio », est tout entier animé par la volonté du dialogue et la conviction de la nécessité de susciter des conditions propices et une atmosphère favorable à son fructueux développement. L’heureuse harmonie qu’il est facile de relever entre les décisions de la conférence de Rhodes et celles du Concile du Vatican n’est-elle pas un nouveau signe de l’action de l’Esprit Saint? Signe qui Nous remplit d’espérance, car Nous croyons que cette œuvre qu’il suscite et commence, il saura, par les voies mystérieuses qui sont les siennes, la mener à son terme dans une fidélité toujours plus exigeante et pure à notre seul Maître le Christ qui est notre voie, notre vérité, notre vie.

La réalisation de ce commun programme de fraternité et de collaboration progressivement retrouvées à tous les niveaux de la vie de nos Eglises et sur tous les plans de leur activité, fera l’objet de nos efforts. Ni la longueur du chemin à parcourir ni les difficultés prévues et imprévues qui l’encombrent ne pourront nous arrêter car notre détermination est fondée sur l’espérance qui ne peut décevoir.

C’est pour accomplir un nouveau pas dans cette voie du dialogue de la charité, maintenant décidé de part et d’autre, que Nous envoyons une délégation choisie auprès de Votre siège vénérable en signe de respect et en gage de fraternité.

Cette rencontre se situe dans la lumière de Pâque dont l’aube se lève déjà à l’horizon, et elle Nous offre l’occasion de Vous exprimer, Frère très cher, Nos vœux les plus cordiaux. Que le Seigneur ressuscité, fondement de notre commune foi, Vous comble de sa lumière, de sa force, de sa joie. Que tous ceux qui se réclament de lui participent toujours plus à sa résurrection et à sa vie afin qu’ils deviennent un, comme lui et le Père sont un.

C’est dans ces sentiments que Nous Vous embrassons d’un saint baiser et que Nous Vous redisons toute Notre très profonde affection dans celui qui est mort et ressuscité pour nous.

Du Vatican, le 31 mars 1965.

PAULUS PP. VI


 

(Traduzione italiana, dal testo greco, della lettera del Patriarca Athenagoras I)

A PAOLO
il Beato e Santissimo Papa della antica Roma.

Salute nel Signore.

Con gioia e in una grande carità noi entriamo in comunicazione con Vostra Santità venerata, così amata e così profondamente stimata da noi, e le facciamo conoscere i sentimenti che riempiono di santa emozione e di letizia il nostro cuore, in questi ultimi tempi, dinanzi le prove ogni volta nuove della misericordia di Dio verso di noi e della sua grazia sovrabbondante.

Soprattutto dopo il nostro incontro benedetto sul monte degli olivi, ove il Signore aveva camminato, incontro che il mondo cristiano aveva salutato con sollievo e con molte speranze, è veramente con gioia che noi vediamo che si esprime sempre più largamente e diviene manifesto il sacro desiderio e la disposizione delle Chiese cristiane locali di collaborare e procedere insieme per realizzare la santa volontà del Signore su l’unita di quelli che credono in Lui.

La nostra santissima Chiesa ortodossa orientale, dichiarando chiaramente questo sacro desiderio e questa intenzione, nelle conferenze panortodosse successive che si sono tenute prima e dopo quell’incontro, ha deciso e proclamato la sua aspirazione e il suo desiderio di giungere a coltivare relazioni fraterne con la venerabile Chiesa dell’antica Roma che Voi presiedete; e ciò in vista di promuovere lo spirito dell’unità in Cristo.

Ai santissimi metropoliti, nostri fratelli carissimi, Mons. Meliton di Heliopolis e Theira e Mons. Chrysostomos di Myra, affidiamo la nostra fraterna lettera di raccomandazione affinchè sia presentata a Vostra Santità. Essi vengono, in seguito alla nostra decisione e a quella del nostro santo sinodo, per dare, secondo le determinazioni della terza conferenza delle nostre Chiese ortodosse locali che si è tenuta a Rodi, delle informazioni sulle decisioni di questa terza conferenza panortodossa al vostro Segretariato per l’unità dei cristiani.

Certo non dubitiamo minimamente che Vostra Santità venerabile vorrà ricevere con benevolenza questi fratelli in Cristo e raccomandarli al Segretariato che abbiamo menzionato indicandone il fine. Attraverso essi noi vi trasmettiamo il nostro caloroso saluto in Cristo e abbracciandovi con un santo bacio restiamo con fraterna carità e il rispetto che si conviene,

di Vostra Santità veneratissima e profondamente stimata il beneamato fratello in Cristo

ATHENAGORAS I
di Costantinopoli

25 gennaio 1965

  



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