RADIOMESSAGE DU PAPE PAUL VI
À L’OCCASION DU 40ème ANNIVERSAIRE
DE LA «JEUNESSE OUVRIÈRE CHRÉTIENNE»
Dimanche 2 juillet 1967
Jeunes du monde ouvrier,
C’est pour Notre cœur de père une véritable joie d’être au milieu de vous aujourd’hui, présent par la parole, par l’image, par la pensée, par l’affection, par la prière. Nous sommes heureux de vous savoir rassemblés dans l’amitié fraternelle et dans l’amour du Christ. A tette grande rencontre de Paris 67, vous apportez toutes les difficultés des jeunes travailleurs: inquiétude devant l’insécurité, le chômage parfois, les conditions de vie et de travail. Vous êtes aussi porteurs de toutes leurs aspirations à être écoutés, pris au sérieux, aimés et aidés afin de construire avec ardeur un monde plus humain pour tous les hommes, une société animée par l’esprit de l’Evangile.
C’est dire que vous partagez ensemble une immense espérance, celle de bâtir un monde nouveau, où tous se donnent la main comme des frères. Vous le chantez: «ton frère a besoin de toi. Le monde manque d’amour. Dieu t’appelle par leurs voix dans ta vie de tous les jours» (chant du Congrès, refrain). Oui, Dieu vous appelle: c’est lui qui a créé l’homme, tout homme, «à son image et ressemblance» (Gen. 1, 27); c’est lui qui met dans son cœur l’aspiration à devenir pleinement homme, en luttant contre «les carences matérielles et morales», et «les structures oppressives», en sortant du péché, et en marchant vers «l’unité dans la charité du Christ qui nous appelle tous à participer en fils à la vie du Dieu vivant, Père de tous les hommes» (Populorum progressio, § 21). Car le Christ, qui a donné sa vie pour nous, vous confie cette bonne nouvelle que vous avez reçue pour l’annoncer a votre tour aux autres: le Seigneur nous aime et nous appelle à l’aimer comme des fils et à nous aimer comme des frères.
En effet, vous le savez, le Christ s’est entouré d’une équipe, il a confié des responsabilités à ses apôtres, et quelles responsabilités: porter son message de salut au monde entier. A vous, qui découvrez le Christ chaque jour davantage à travers la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, à vous d’en porter le témoignage vivant, à vous, comme le demande le Concile, de «rendre le Christ visible pour les autres» (Lumen Gentium, § 3 1).
«Paris 67», c’est pour tous les jocistes une étape de foi, d’espérance, et d’amour, sur le chemin de la vie. «Paris 67», c’est pour vous tous un appel à vivre plus intensément votre vie d’hommes et de fils de Dieu, et à partager avec tous les jeunes travailleurs la joie qui vous anime. Car votre immense assemblée, c’est le signe du peuple de Dieu en marche, c’est l’Eglise, toujours jeune qui, par vous, appelle jeunes garçons et filles du monde ouvrier à se découvrir frères dans l’amour du Christ, et à vous dire: «Nous voulons aller avec vous, car nous avons appris que Dieu est avec vous» (Zacharie, 8, 23).
Chers fils, soyez fiers de votre foi, joyeux dans l’espérance, débordants de charité, et allez de l’avant. Soyez le ferment dans la pâte, le monde vous attend. Voyez combien grande et exaltante est votre responsabilité de jeunes et de chrétiens pour le développement intégral et solidaire des peuples. Tant d’hommes vivent dans l’injustice, tant d’autres sont victimes de la guerre, et tous ont pourtant au cœur soif de justice, soif de paix. A l’image du Christ, soyez des témoins de la justice, des messagers de paix, des semeurs d’amour.
De tout cœur, chers jocistes, Nous vous bénissons.
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