DISCOURS DU PAPE PAUL VI
AUX PARTICIPANTS AU II CONGRÈS INTERNATIONAL
DE LA «FRATERNITÉ CATHOLIQUE DES MALADES ET HANDICAPÉS»
Samedi 8 avril 1972
Chers Fils et chères Filles,
Nous remercions vivement Monseigneur Boillon d’avoir si aimablement interprété vos sentiments. Soyez les bienvenus en cette maison ouverte à tous, mais plus spécialement aux malades, aux handicapés, à leurs amis, que le Seigneur Jésus rencontrait avec prédilection.
Vous avez tenu à choisir Rome comme lieu de votre second Congrès international. Nous vous félicitons de cet attachement filial que vous nous manifestez ainsi. Nous devinons votre bonheur de pouvoir prier au cœur de l’Eglise, près des tombeaux des apôtres Pierre et Paul: ils nous ont transmis la foi au Christ ressuscité qu’ils ont vu de leurs yeux. Nous vous souhaitons cette joie pascale et Nous espérons que vous tirerez grand profit de cette rencontre où vous êtes venus de tous les horizons, et de la réflexion qu’elle vous a permise.
Pour notre part, Nous voudrions simplement vous assurer de notre profonde affection, de notre paternel encouragement, de notre Bénédiction Apostolique. Le Seigneur a demandé à ses apôtres d’apporter d’abord aux malades le réconfort de leur ministère (Cfr. Matth. 10, 7-8), en gage du Royaume de Dieu tout proche. Mais à vrai dire, n’est-ce-pas Nous-mêmes qui trouvons près de vous un réconfort, quand Nous voyons votre amitié, votre soutien fraternel, votre courage, votre volonté de vivre, votre espérance, votre foi? A nos yeux, vous revêtez l’aspect du Christ souffrant, tandis que dans vos cœurs brille déjà la lumière du Christ ressuscité. Oui, dans l’Eglise, vous êtes les pauvres de santé qui avez besoin de l’aide de vos frères bien-portants; mais vous enrichissez ces frères parce que vous leur rappelez l’essentiel: l’espérance et l’amour.
Que le Seigneur augmente en vous cette espérance. Le Dieu Créateur vous appelle vous aussi à participer, en responsables, à son œuvre merveilleuse, à la développer, à la parfaire. Avec les talents qu’il vous a confiés, et qu’il vous revient de découvrir et de faire fructifier, vous pouvez contribuer à construire un avenir plus beau, un monde plus riche de vitalité, une société plus fraternelle. Mais ce projet dépasse les forces de l’homme livré à lui-même. Le Christ a racheté ce monde de l’orgueil, de l’égoïsme, de la mort, au prix de son labeur humain, de ses souffrances, de sa passion ou plus exactement au prix de l’amour avec lequel il les a assumés. Avec lui, vous êtes étroitement associés à cette œuvre de relèvement, de salut, d’enfantement laborieux d’un monde nouveau. Le Seigneur ressuscité vous apporte l’assurance qu’une telle existence, unie à la sienne et vécue dans la communion des saints, avec toute votre dignité d’homme et de fils de Dieu, conduit à la Vie. Nous prions Dieu de fortifier en vous cette espérance, même au plus creux de vos épreuves.
Enfin, sortant de l’isolement où risquerait de vous enfermer votre situation, vous vous efforcez d’instaurer entre vous une vaste fraternité, de multiplier vos échanges, d’approfondir vos liens, de résoudre ensemble vos problèmes. Oubliant vos propres misères, vous vous ouvrez à celles des autres, mieux encore, vous marchez ensemble vers votre relèvement. N’en doutez pas, par ce don réciproque, vous vivez l’essentiel de l’Evangile. Vous pouvez dire avec saint Jean: «Nous savons que Nous sommes passés de la mort à la vie parce que nous aimons nos frères» (1 Io. 3, 14). Et cet amour vient de Dieu: en vous engageant sur ce chemin, puissiez-vous prendre conscience de l’amour gratuit que Dieu nous a témoigné le premier et qu’il ne cesse de nous prodiguer dans le Christ. A ceux qui le cherchent encore, Nous disons avec le Seigneur: «Celui qui fait la vérité vient à la lumière» (Io. 3, 21). Que la grâce de Dieu dilate votre amour selon la largeur, la hauteur, la profondeur de celui du Christ Jésus (Cfr. Eph. 3, 17-20). Ne serait-ce pas le secret du salut pour le monde entier?
Dans cette œuvre d’espérance et de charité, qui seront les apôtres des malades et des handicapés, sinon d’abord les malades et les handicapés eux-mêmes? Nous nous réjouissons de l’aide qu’ils trouvent chez leurs frères bien-portants, au sein notamment de cette «Fraternité catholique des malades et handicapés», dont Nous saluons avec plaisir les Responsables.
Nous vous invitons tous à prier pour Nous et pour tous les besoins de l’Eglise que le Seigneur a confiée à notre sollicitude apostolique. Et de notre côté, Nous implorons sur chacun d’entre vous, sur vos amis qui n’ont pas pu venir, sur vos familles, sur vos aumôniers, les grâces de lumière et de force de l’Esprit Saint, en gage desquelles Nous vous donnons, avec nos chers Frères dans l’épiscopat, Nosseigneurs Boillon et Bullet, notre affectueuse Bénédiction, au nom du Seigneur.
Salutiamo anche tutti i malati di lingua italiana; e ricordiamo loro l’esortazione dell’Apostolo Pietro: rallegratevi di essere anche voi partecipi dei patimenti di Cristo. Vi conforti tutti la nostra benedizione.
We wish to give expression, also in English, to our great affection for the sick present here with us this morning. Be assured that we are one with you in your sufferings and that our prayers and love accompany you always. Most cordially we impart to each of you our Apostolic Blessing.
Auch allen Kranken aus den Ländern deutscher Sprache entbieten Wir Unseren väterlichen Segensgruss! Wir rufen euch, liebe Kranke, die Aufforderung des Apostels Petrus in Erinnerung: «Freuet euch, dass such ihr teilhaftig seid der Leiden Christi!». Unser Apostolischer Segen möge euch allen geistige Stärkung bedeuten!
Dirigimos también nuestro afectuoso saludo a los enfermos de lengua española. Con fe y con amor unid vuestros sufrimientos a los de la Pasión, para haceros participes de la misión salvadora de Cristo: cuando El viene a vosotros, vuestro dolor se convierte en gozo. En prenda de su gracia, os bendecimos de corazón.
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