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DISCOURS DU PAPE PAUL VI
AU COMITÉ INTERNATIONAL CATHOLIQUE
DES INFIRMIÈRES ET ASSISTANTES MÉDICO-SOCIALES

Vendredi 24 mai 1974

 

Madame la Présidente et chères Congressistes,

Votre visite Nous est un motif très particulier de joie et d’espérance! En ce quarantième anniversaire de la fondation du Comité International Catholique des Infirmières et Assistantes Médico-sociales, vous témoignez de son expansion remarquable et toujours actuelle, notamment en Afrique et en Amérique Centrale.

C’est pourquoi Nous félicitons chaleureusement les organisatrices de ce deuxième Congrès mondial de Rome et les quatre mille participantes, venues de tous pays, pour partager leur précieuse expérience du monde hospitalier et renouveler leur passion de le mieux servir.

En ces brefs instants, Nous ne reprendrons pas les riches conférences et les débats animés qui ont marqué votre Congrès. Nous voulons seulement, au plan de nos responsabilités pastorales, vous apporter nos plus vifs encouragements.

Vos difficultés, qu’elles soient d’ordre personnel ou professionnel, ou propres à la situation des pays que vous servez, sont présentes à notre esprit. Cependant, Nous vous souhaitons plus que jamais le don de l’enthousiasme. Nous voulons dire un enthousiasme chrétien et réaliste. Sans minimiser la rigoureuse nécessité d’une formation professionnelle permanente, Nous nous permettons d’insister sur l’urgence de convictions morales et spirituelles dont la plus fondamentale et la plus passionnante est que vous touchez sans cesse à des réalités sacrées. Qu’il s’agisse des enfants à naître ou des personnes âgées, des accidentés ou des curistes, des handicapés physiques ou mentaux, il s’agit toujours de l’homme, dont les lettres de noblesse sont à jamais inscrites aux premières pages de la Bible: «Dieu créa l’homme à son image» (Gen. 1. 27). On a d’ailleurs souvent dit qu’on pouvait juger d’une civilisation d’après sa conduite envers les faibles, les enfants, les malades, les personnes du troisième âge.

Fortes de vos convictions, approfondies personnellement mais aussi avec le concours de vos Unions locales ou régionales, continuez d’œuvrer pour l’expansion d’une authentique «politique sanitaire» à travers vos différents pays, et plus encore à son humanisation.

Oui, Nous disons bien, à son humanisation. L’hôpital doit demeurer ou devenir ce lieu humain par excellence, où chaque personne est traitée avec dignité, où elle éprouve, malgré la souffrance, la proximité de frères, de sœurs, d’amis. Les sentiments d’humanité ne sauraient être séparés des soins hospitaliers. Vous participez à cette nécessaire rencontre de la technique et de la spiritualité, hors de quoi le monde moderne ne peut que donner le vertige et l’inquiétude par l’accéleration de ses expériences, ou engendrer la froide monotonie d’une existence programmée et réduite au robot.

Cette note de rapports personnalisés, n’est-ce-pas à vous d’abord, chères Filles, qu’il appartient de la maintenir dans tous les secteurs où vous avez accès?

On ne peut ignorer, cependant, que l’effort apostolique d’aujourd’hui, pour être véritablement et pleinement efficace au sein du monde professionnel, demande à être organisé et coordonné. Telle est la raison d’être des multiples organisations auxquelles l’Eglise accorde avec raison une si grande importance. Nous voulons donc vous exprimer notre satisfaction en voyant que, dans votre domaine propre, vous avez compris cette exigence et vous efforcez d’agir partout de manière, non pas individuelle, mais en collaboration avec celles qui partagent votre idéal humain et chrétien. Nous tenons donc à encourager publiquement et avec force l’activité et le développement de vos Associations à tous leurs niveaux, particulièrement au plan national et international: l’efficacité de votre action dépend pour une grande part, soyez-en bien persuadées, de cette volonté d’union pour un meilleur service.

L’Eglise est légitimement fière de la merveilleuse charité de tant de fondateurs et fondatrices d’ordres hospitaliers, de tous ceux qui travaillent aujourd’hui dans leur sillage, dans les institutions qu’ils ont laissées, ou qui ont choisi comme profession ce dévouement au monde souffrant, en assumant ce rôle dans la foi. Vous appartenez à cette Eglise, comme laïques ou comme religieuses.

C’est pourquoi Nous demandons au Christ, pour vous et pour celles que vous représentez, la grâce de vivre vos responsabilités, toujours délicates et exigeantes, avec la force et la tendresse dont Il nous a laissé le parfait exemple.

En son nom, Nous vous bénissons de tout cœur.

 



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