81
capable de maintenir lâintérêt des gens durant une heure, mais alors sa parole
devient plus importante que la célébration de la foi. Si lâhomélie se prolonge
trop, elle nuit à deux caractéristiques de la célébration liturgique : lâharmonie
entre ses parties et son rythme. Quand la prédication se réalise dans le contexte
liturgique, elle sâintègre comme une partie de lâoffrande qui est remise au Père
et comme médiation de la grâce que le Christ répand dans la célébration. Ce
contexte même exige que la prédication oriente lâassemblée, et aussi le
prédicateur, vers une communion avec le Christ dans lâEucharistie qui
transforme la vie. Ceci demande que la parole du prédicateur ne prenne pas une
place excessive, de manière à ce que le Seigneur brille davantage que le
ministre.
La conversation dâune mère
139. Nous avons dit que le Peuple de Dieu, par lâaction constante de lâEsprit en
lui, sâévangélise continuellement lui-même. Quâimplique cette conviction pour
le prédicateur ? Elle nous rappelle que lâÃglise est mère et quâelle prêche au
peuple comme une mère parle à son enfant, sachant que lâenfant a confiance que
tout ce quâelle lui enseigne sera pour son bien parce quâil se sait aimé. De plus,
la mère sait reconnaître tout ce que Dieu a semé chez son enfant, elle écoute ses
préoccupations et apprend de lui. Lâesprit dâamour qui règne dans une famille
guide autant la mère que lâenfant dans leur dialogue, où lâon enseigne et
apprend, où lâon se corrige et apprécie les bonnes choses. Il en est ainsi
également dans lâhomélie. LâEsprit, qui a inspiré les Ãvangiles et qui agit dans
le peuple de Dieu, inspire aussi comment on doit écouter la foi du peuple, et
comment on doit prêcher à chaque Eucharistie. La prédication chrétienne, par
conséquent, trouve au cÅur de la culture du peuple une source dâeau vive, tant
pour savoir ce quâelle doit dire que pour trouver la manière appropriée de le
dire. De même quâon aime que lâon nous parle dans notre langue maternelle, de