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quâil déploie sa puissance à travers la parole humaine. Saint Paul parle avec
force de la nécessité de prêcher, parce que le Seigneur a aussi voulu rejoindre les
autres par notre parole (cf.
Rm
10, 14-17). Par la parole, notre Seigneur sâest
conquis le cÅur des gens. Ils venaient lâécouter de partout (cf.
Mc
1, 45). Ils
restaient émerveillés, âbuvantâ ses enseignements (cf.
Mc
6, 2). Ils sentaient
quâil leur parlait comme quelquâun qui a autorité (cf.
Mc
1, 27). Avec la parole,
les Apôtres, quâil a institués « pour être ses compagnons et les envoyer prêcher »
(
Mc
3, 14), attiraient tous les peuples dans le sein de lâÃglise (cf.
Mc
16, 15.20).
Le contexte liturgique
137. Il faut se rappeler maintenant que « la proclamation liturgique de la Parole
de Dieu, surtout dans le cadre de lâassemblée eucharistique, est moins un
moment de méditation et de catéchèse que le dialogue de Dieu avec son peuple,
dialogue où sont proclamées les merveilles du salut et continuellement
proposées les exigences de lâAlliance ».
Lâhomélie a une valeur spéciale qui
provient de son contexte eucharistique, qui dépasse toutes les catéchèses parce
quâelle est le moment le plus élevé du dialogue entre Dieu et son peuple, avant
la communion sacramentelle. Lâhomélie reprend ce dialogue qui est déjà engagé
entre le Seigneur et son peuple. Celui qui prêche doit discerner le cÅur de sa
communauté pour chercher où est vivant et ardent le désir de Dieu, et aussi où
ce dialogue, qui était amoureux, a été étouffé ou nâa pas pu donner de fruit.
138. Lâhomélie ne peut pas être un spectacle de divertissement, elle ne répond
pas à la logique des moyens médiatiques, mais elle doit donner ferveur et sens Ã
la célébration. Câest un genre particulier, puisquâil sâagit dâune prédication dans
le cadre dâune célébration
liturgique
; par conséquent elle doit être brève et
éviter de ressembler à une conférence ou à un cours. Le prédicateur peut être
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J
EAN
-P
AUL
II, Lett. ap.
Dies Domini
(31 mai 1998), n. 41 :
AAS
90 (1998), 738-739.