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DISCOURS DU PAPE PAUL VI
AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE MADAGASCAR*

Samedi 4 décembre 1965

 

Monsieur le Président,

C’est avec joie que Nous accueillons Votre Excellence au Vatican. La visite que vous voulez bien Nous faire aujourd’hui Nous offre en effet une heureuse occasion pour vous exprimer de vive voix toute l’estime que l’Eglise porte au noble peuple malgache. Il y a un peu plus d’un siècle qu’elle envoyait ses premiers missionnaires dans la Grande Ile. Et maintenant, elle peut contempler avec une légitime fierté et avec des sentiments d’intime reconnaissance envers Dieu une Hiérarchie et un clergé en partie autochtones, une belle floraison de religieux, de religieuses et de catéchistes, et bon nombre d’écoles et d’institutions qui apportent leur contribution à l’élévation culturelle, morale et religieuse de votre patrie.

Nous tenons à vous assurer, Monsieur le Président, que l’Eglise ne désire rien tant que de continuer à se dévouer aux bonnes populations malgaches, et qu’elle souhaite pouvoir toujours entretenir les meilleures relations avec leurs Autorités temporelles. Elle a confiance que celles-ci, par leur bienveillance, voudront lui faciliter toujours sa tâche d’éducation et d’évangélisation.

Votre jeune Etat, Nous le savons, professe sa foi en Dieu dans le texte de la Constitution. Et les sentiments chrétiens qui vous animent personnellement, Monsieur le Président, sont pour Nous une garantie de plus que la mission de l’Eglise continuera à s’exercer à Madagascar dans un climat de paix et de liberté, pour le plus grand bien de tous.

Faut-il ajouter que Nous avons suivi avec le plus vif intérêt, en ces dernières années, l’heureuse évolution qui a permis à votre peuple d’accéder à l’indépendance, tout en conservant d’excellents rapports avec l’ancienne puissance colonisatrice? Ce fut une joie pour Nous, à la suite de cette nouvelle situation, de pouvoir instituer à Tananarive une Délégation Apostolique, qui Nous permet d’être en quelque sorte présent au milieu de vous et de sentir plus proches de Notre cœur Nos chers Fils de la Grande Ile.

Une autre circonstance providentielle et toute récente est venue créer entre eux et Nous un lien particulièrement suggestif: le 17 octobre dernier, devant un nombre imposant d’évêques présents à Rome pour la célébration du Concile, il Nous était donné d’élever aux honneurs des autels un héroïque missionnaire, le Père Jacques Berthieu, qui avait versé son sang à Madagascar en 1896, dans un acte de sublime amour pour Dieu et pour votre peuple. Grande fut Notre émotion en proposant à la vénération de l’Eglise universelle ce glorieux martyr. Dieu permettra-t-il qu’un jour Nous puissions de même proclamer bienheureuse votre compatriote la Servante de Dieu Victoire Rasoamanarivo? C’est son secret. C’est en tout cas le souhait que Nous osons formuler en votre présence, Monsieur le Président, tandis que Nous invoquons sur votre chère Patrie l’abondance des faveurs divines, et que Nous lui donnons, en la personne de Votre Excellence, Notre Bénédiction Apostolique.

    


*AAS 57 1965), p.997-998.

Insegnamenti di Paolo VI, vol. III, p.694-695.

L' Osservatore Romano 5.12.1965, p.1.

L' Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n. 50 p.3.

La Documentation catholique, 1966 n.1463 col.173-174.    

                                



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