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sâÂÂoppose à la liberté de pensée et à lâÂÂautonomie
du sujet. LâÂÂexpérience de lâÂÂamour nous dit au
contraire que câÂÂest justement dans lâÂÂamour quâÂÂil
est possible dâÂÂavoir une vision commune; quâÂÂen
lui nous apprenons à voir la réalité avec les yeux
de lâÂÂautre, et que cela nâÂÂappauvrit pas mais enri-
chit notre regard. Le véritable amour, à la mesure
de lâÂÂamour divin, exige la vérité et, dans le regard
commun de la vérité qui est Jésus Christ, devient
solide et profond. LâÂÂunité de vision en un seul
corps et en un seul esprit, est aussi joie de la foi.
En ce sens saint Léon le Grand pouvait affirmer :
« Si la foi nâÂÂest pas une, elle nâÂÂest pas la foi ».
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Quel est le secret de cette unité ? La foi est
une, en premier lieu, en raison de lâÂÂunité du Dieu
connu et confessé. Tous les articles de foi se ré-
fèrent à Lui, ils sont les chemins pour connaître
son être et son agir. En conséquence ils ont une
unité supérieure à toute autre unité que nous
pourrions construire par notre pensée; ils pos-
sèdent lâÂÂunité qui nous enrichit parce quâÂÂelle se
communique à nous et nous rend « un ».
En outre, la foi est une parce quâÂÂelle se ré-
fère à lâÂÂunique Seigneur, à la vie de Jésus, à son
histoire concrète quâÂÂil partage avec nous. Saint
Irénée de Lyon lâÂÂa clairement affirmé contre les
hérétiques gnostiques. Ceux-ci soutenaient
lâÂÂexis-
tence de deux types de foi : une foi grossière,
imparfaite, celle des simples, qui restait au niveau
de la chair du Christ et de la contemplation de ses
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In nativitate Domini sermo
4, 6Â :
SC
22, p. 110.