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les autres. Pour transmettre cette plénitude, il y
a un moyen spécial qui met en jeu toute la per-
sonne, corps et esprit, intériorité et relations. Ce
sont les sacrements, célébrés dans la liturgie de
lâÂÂÃÂglise. Par eux, une mémoire incarnée est com-
muniquée, liée aux lieux et aux temps de la vie,
et qui prend en compte tous les sens. Par eux, la
personne est engagée, en tant que membre dâÂÂun
sujet vivant, dans un tissu de relations commu-
nautaires. En conséquence, sâÂÂil est vrai de dire
que les sacrements sont les sacrements de la
foi,
36
il faut dire aussi que la foi a une structure
sacramentelle. Le réveil de la foi passe par le ré-
veil dâÂÂun nouveau sens sacramentel de la vie de
lâÂÂhomme et de lâÂÂexistence chrétienne, qui montre
comment le visible et le matériel sâÂÂouvrent sur le
mystère de lâÂÂéternité.
41.âÂÂLa foi se transmet, en premier lieu, par le
Baptême. Il pourrait sembler que le Baptême soit
seulement une manière de symboliser la confes-
sion de foi, un acte pédagogique destiné à celui
qui a besoin dâÂÂimages et de gestes, mais dont on
pourrait, dans le fond, se passer. Une parole de
saint Paul sur le Baptême nous rappelle quâÂÂil nâÂÂen
est rien. Il affirme que « nous avons été ensevelis
avec le Christ par le Baptême dans la mort, afin
que, comme le Christ est ressuscité des morts par
la gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une
vie nouvelle » (
Rm
6, 4). Dans le Baptême nous
36
âÂÂCf. C
onc
.
ÅÂcum
. V
at
. II, Const. sur la sainte liturgie
Sacrosanctum Concilium
, n. 59.