49
davantage lâÂÂhorizon quâÂÂelle éclaire, pour mieux
connaître ce que nous aimons. De ce désir naît la
théologie chrétienne. Il est alors clair que la théo-
logie est impossible sans la foi et quâÂÂelle appar-
tient au mouvement même de la foi, qui cherche
lâÂÂintelligence la plus profonde de lâÂÂautorévélation
de Dieu, qui atteint son sommet dans le Mystère
du Christ. La première conséquence est que dans
la théologie on ne fournit pas seulement, comme
dans les sciences expérimentales, un effort de la
raison pour scruter et connaître. Dieu ne peut
pas être réduit à un objet. Il est le Sujet qui se
fait connaître et se manifeste dans la relation de
personne à personne. La foi
droite
conduit la rai-
son à sâÂÂouvrir à la lumière qui vient de Dieu, afin
que, guidée par lâÂÂamour de la vérité, elle puisse
connaître Dieu plus profondément. Les grands
docteurs et théologiens médiévaux ont montré
que la théologie, comme science de la foi, est une
participation à la connaissance que Dieu a de lui-
même. La théologie alors, nâÂÂest pas seulement
une parole sur Dieu, mais elle est avant tout lâÂÂac-
cueil et la recherche dâÂÂune intelligence plus pro-
fonde de la parole que Dieu nous adresse. Cette
parole que Dieu prononce sur lui-même, parce
quâÂÂil est un dialogue éternel de communion, et
quâÂÂil admet lâÂÂhomme à lâÂÂintérieur de ce dialogue.
33
LâÂÂhumilité qui se laisse « toucher » par Dieu, fait
partie alors de la théologie, reconnaît ses limites
33
âÂÂCf. B
onaventure
, Breviloquium,
Prol
. : Opera Omnia,
V, Quaracchi 1891, p. 201; T
homas
d
âÂÂA
quin
,
Somme Théologique
I, q. 1.