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Dieu. Par nature, elle sâÂÂouvre au « nous », elle ad-
vient toujours dans la communion de lâÂÂÃÂglise. La
forme dialoguée du
Credo
, utilisée dans la litur-
gie baptismale, nous le rappelle. LâÂÂacte de croire
sâÂÂexprime comme une réponse à une invitation,
à une parole qui doit être écoutée. Il ne procède
pas de moi, mais il sâÂÂinscrit dans un dialogue, il
ne peut être une pure confession qui proviendrait
dâÂÂun individu. Il est possible de répondre à la pre-
mière personne, « je crois », seulement dans la
mesure où lâÂÂon appartient à une large commu-
nion, seulement parce que lâÂÂon dit aussi « nous
croyons ». Cette ouverture au « nous » ecclésial
se produit selon lâÂÂouverture même de lâÂÂamour
de Dieu, qui nâÂÂest pas seulement relation entre
Père et Fils, entre « moi » et « toi », mais, qui est
aussi dans lâÂÂEsprit un « nous », une communion
de personnes. Voilà pourquoi celui qui croit nâÂÂest
jamais seul, et pourquoi la foi tend à se diffu-
ser, à inviter les autres à sa joie. Celui qui reçoit
la foi découvre que les espaces de son « moi »
sâÂÂélargissent, et que de nouvelles relations qui en-
richissent sa vie sont générées en lui. Tertullien
lâÂÂa exprimé de manière convaincante en parlant
du catéchumène qui, « après le bain de la nou-
velle naissance », est accueilli dans la maison de
la Mère pour élever les mains et prier, avec ses
frères, le
Notre PèreÂ
: il est accueilli dans une nou-
velle famille.
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âÂÂCf.
De Baptismo
, 20,5 :
CCL
I, 295.