Lumen Fidei - page 43

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cendance divine et a découvert que toutes les
choses ont en soi une transparence, et qu’elles
pouvaient, pour ainsi dire, réfléchir la bonté de
Dieu, le Bien. Il s’est ainsi libéré du manichéisme
dans lequel il vivait auparavant et qui le disposait à
penser que le mal et le bien s’opposent continuel-
lement, en se confondant et en se mélangeant,
sans avoir de contours précis. Comprendre que
Dieu est lumière lui a donné une nouvelle orien-
tation dans l’existence, la capacité de reconnaître
le mal dont il était coupable et de s’orienter vers
le bien.
D’autre part, cependant, dans l’expérience
concrète de saint Augustin, que lui-même ra-
conte dans ses
Confessions
, le moment détermi-
nant de sa marche de foi n’a pas été celui d’une
vision de Dieu, au-delà de ce monde, mais plutôt
le moment de l’écoute, quand dans le jardin il en-
tendit une voix qui lui disait : « Prends et lis » ; il
prit le volume contenant les Lettres de saint Paul
et s’arrêta sur le treizième chapitre de l’
Épitre aux
Romains
.
28
Se révélait ainsi le Dieu personnel de la
Bible, capable de parler à l’homme, de descendre
pour vivre avec lui et d’accompagner sa marche
dans l’histoire, en se manifestant dans le temps
de l’écoute et de la réponse.
Et pourtant, cette rencontre avec le Dieu de
la Parole n’a pas amené saint Augustin à refuser
la lumière et la vision. Guidé toujours par la révé-
lation de l’amour de Dieu en Jésus, il a intégré les
28
 Cf.
Confessiones
, VIII, 12, 29 :
PL
32, 762.
1...,33,34,35,36,37,38,39,40,41,42 44,45,46,47,48,49,50,51,52,53,...88
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