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cendance divine et a découvert que toutes les
choses ont en soi une transparence, et quâÂÂelles
pouvaient, pour ainsi dire, réfléchir la bonté de
Dieu, le Bien. Il sâÂÂest ainsi libéré du manichéisme
dans lequel il vivait auparavant et qui le disposait Ã
penser que le mal et le bien sâÂÂopposent continuel-
lement, en se confondant et en se mélangeant,
sans avoir de contours précis. Comprendre que
Dieu est lumière lui a donné une nouvelle orien-
tation dans lâÂÂexistence, la capacité de reconnaître
le mal dont il était coupable et de sâÂÂorienter vers
le bien.
DâÂÂautre part, cependant, dans lâÂÂexpérience
concrète de saint Augustin, que lui-même ra-
conte dans ses
Confessions
, le moment détermi-
nant de sa marche de foi nâÂÂa pas été celui dâÂÂune
vision de Dieu, au-delà de ce monde, mais plutôt
le moment de lâÂÂécoute, quand dans le jardin il en-
tendit une voix qui lui disait : « Prends et lis » ; il
prit le volume contenant les Lettres de saint Paul
et sâÂÂarrêta sur le treizième chapitre de lâÂÂ
ÃÂpitre aux
Romains
.
28
Se révélait ainsi le Dieu personnel de la
Bible, capable de parler à lâÂÂhomme, de descendre
pour vivre avec lui et dâÂÂaccompagner sa marche
dans lâÂÂhistoire, en se manifestant dans le temps
de lâÂÂécoute et de la réponse.
Et pourtant, cette rencontre avec le Dieu de
la Parole nâÂÂa pas amené saint Augustin à refuser
la lumière et la vision. Guidé toujours par la révé-
lation de lâÂÂamour de Dieu en Jésus, il a intégré les
28
âÂÂCf.
Confessiones
, VIII, 12, 29Â :
PL
32, 762.