Lumen Fidei - page 65

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mystères ; et un autre type de foi plus profond et
plus parfait, la vraie foi, réservée à un petit cercle
d’initiés qui s’élevait par l’intelligence au-delà de
la chair de Jésus jusqu’aux mystères de la divinité
inconnue. Devant cette prétention, qui continue
à séduire et qui a ses adeptes encore de nos jours,
saint Irénée affirme qu’il n’y a qu’une seule foi,
parce que celle-ci passe toujours par le concret
de l’Incarnation,
sans jamais faire abstraction de
la chair ni de l’histoire du Christ, puisque Dieu a
voulu s’y révéler pleinement. C’est pour cela qu’il
n’y a pas de différence entre la foi de « celui qui
est capable d’en parler longuement » et la foi de
« celui qui en parle peu », de celui qui a des capa-
cités et de celui qui en a moins : ni le premier ne
peut augmenter la foi, ni le second la diminuer.
41
Enfin, la foi est une parce qu’elle est partagée
par toute l’Église, qui est un seul corps et un seul
Esprit. Dans la communion de cet unique sujet
qu’est l’Église, nous recevons un regard commun.
En confessant la même foi, nous nous appuyons
sur le même roc, nous sommes transformés dans
le même Esprit d’amour, nous rayonnons d’une
lumière unique, et nous pénétrons la réalité d’un
seul regard.
48. Étant donné qu’il n’y a qu’une seule foi,
celle-ci doit être confessée dans toute sa pureté
et son intégrité. C’est bien parce que tous les ar-
ticles de foi sont reliés entre eux et ne font qu’un,
41
 Cf. I
rénée de
L
yon
,
Adversus haereses,
I, 10, 2 :
SC
264,
p. 160.
1...,55,56,57,58,59,60,61,62,63,64 66,67,68,69,70,71,72,73,74,75,...88
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