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leur force dâinterpellation. Vivons-les â
sine glossa
â, sans commentaires. Ainsi,
nous ferons lâexpérience de la joie missionnaire de partager la vie avec le peuple
fidèle à Dieu en essayant dâallumer le feu au cÅur du monde.
272. Lâamour pour les gens est une force spirituelle qui permet la rencontre
totale avec Dieu, à tel point que celui qui nâaime pas son frère « marche dans les
ténèbres » (
1 Jn
2, 11), « demeure dans la mort » (
1 Jn
3, 14) et « nâa pas connu
Dieu » (
1 Jn
4, 8). Benoît XVI a dit que « fermer les yeux sur son prochain rend
aveugle aussi devant Dieu »,
et que lâamour est la source de lâ
unique
lumière
qui « illumine sans cesse à nouveau un monde dans lâobscurité et qui nous
donne le courage de vivre et dâagir »
209
Lett. enc.
Deus caritas est
(25 décembre 2005), n. 16 :
AAS
98 (2006), 230.
Ainsi, quand nous vivons la mystique
de nous approcher des autres, afin de rechercher leur bien, nous dilatons notre
être intérieur pour recevoir les plus beaux dons du Seigneur. Chaque fois que
nous rencontrons un être humain dans lâamour, nous nous mettons dans une
condition qui nous permet de découvrir quelque chose de nouveau de Dieu.
Chaque fois que nos yeux sâouvrent pour reconnaître le prochain, notre foi
sâillumine davantage pour reconnaître Dieu. Il en ressort que, si nous voulons
grandir dans la vie spirituelle, nous ne pouvons pas cesser dâêtre missionnaires.
LâÅuvre dâévangélisation enrichit lâesprit et le cÅur, nous ouvre des horizons
spirituels, nous rend plus sensibles pour reconnaître lâaction de lâEsprit, nous
fait sortir de nos schémas spirituels limités. En même temps, un missionnaire
pleinement dévoué, expérimente dans son travail le plaisir dâêtre une source, qui
déborde et rafraîchit les autres. Seul celui qui se sent porter à chercher le bien du
prochain, et désire le bonheur des autres, peut être missionnaire. Cette ouverture
du cÅur est source de bonheur, car « il y a plus de bonheur à donner quâÃ
recevoir » (
Ac
20, 35). Personne ne vit mieux en fuyant les autres, en se cachant,
210
Ibid
., n. 39 :
AAS
98 (2006), 250.