147
lâengagement et à lâactivité
Sans des moments prolongés dâadoration, de
rencontre priante avec la Parole, de dialogue sincère avec le Seigneur, les tâches
se vident facilement de sens, nous nous affaiblissons à cause de la fatigue et des
difficultés, et la ferveur sâéteint. LâÃglise ne peut vivre sans le poumon de la
prière, et je me réjouis beaucoup que se multiplient dans toutes les institutions
ecclésiales les groupes de prières, dâintercession, de lecture priante de la Parole,
les adorations perpétuelles de lâEucharistie. En même temps, « on doit repousser
toute tentation dâune spiritualité intimiste et individualiste, qui sâharmoniserait
mal avec les exigences de la charité pas plus quâavec la logique de
lâincarnation »
Il y a un risque que certains moments dâoraison se
transforment en excuse pour ne pas se livrer à la mission, parce que la
privatisation du style de vie peut porter les chrétiens à se réfugier en de fausses
spiritualités.
263. Il est salutaire de se souvenir des premiers chrétiens et de tant de frères au
cours de lâhistoire qui furent remplis de joie, pleins de courage, infatigables dans
lâannonce, et capables dâune grande résistance active. Il y en a qui se consolent
en disant quâaujourdâhui câest plus difficile ; cependant, nous devons reconnaître
que les circonstances de lâempire romain nâétaient pas favorables à lâannonce de
lâÃvangile, ni à la lutte pour la justice, ni à la défense de la dignité humaine. A
tous les moments de lâhistoire, la fragilité humaine est présente, ainsi que
la
recherche maladive de soi-même, lâégoïsme confortable et, en définitive, la
concupiscence qui nous guette tous. Cela arrive toujours, sous une forme ou
sous une autre ; cela vient des limites humaines plus que des circonstances. Par
conséquent, ne disons pas quâaujourdâhui câest plus difficile ; câest différent.
Apprenons plutôt des saints qui nous ont précédés et qui ont affronté les
difficultés propres à leur époque. à cette fin, je propose que nous nous
205
Cf.
Proposition
36.
206
J
EAN
-P
AUL
II, Lett. ap.
Novo Millennio ineunte
(6 janvier 2001), n. 52 :
AAS
93 (2001), 304.