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saint Paul parle de sa nouvelle vie dans le Christ,
il se réfère à « la foi au Fils de Dieu qui mâÂÂa aimé
et sâÂÂest livré pour moi » (
Ga
2, 20). Cette « foi au
Fils de Dieu » est certainement la foi de lâÂÂApôtre
des gentils
en Jésus, mais elle suppose aussi la fia-
bilité de Jésus, qui se fonde, oui, dans son amour
jusquâÂÂà la mort, mais aussi dans son être Fils de
Dieu. Justement parce que Jésus est le Fils, parce
quâÂÂil est absolument enraciné dans le Père, il a pu
vaincre la mort et faire resplendir la plénitude de
la vie. Notre culture a perdu la perception de cette
présence concrète de Dieu, de son action dans le
monde. Nous pensons que Dieu se trouve seule-
ment au-delà , à un autre niveau de réalité, séparé
de nos relations concrètes. Mais sâÂÂil en était ainsi,
si Dieu était incapable dâÂÂagir dans le monde, son
amour ne serait pas vraiment puissant, vraiment
réel, et il ne serait donc pas même un véritable
amour, capable dâÂÂaccomplir le bonheur quâÂÂil pro-
met. Croire ou ne pas croire en lui serait alors
tout à fait indifférent. Les chrétiens, au contraire,
confessent lâÂÂamour concret et puissant de Dieu,
qui agit vraiment dans lâÂÂhistoire et en détermine
le destin final, amour que lâÂÂon peut rencontrer,
qui sâÂÂest pleinement révélé dans la Passion, Mort
et Résurrection du Christ.
18.âÂÂLa plénitude où Jésus porte la foi a un autre
aspect déterminant. Dans la foi, le Christ nâÂÂest pas
seulement celui en qui nous croyons â la mani-
festation la plus grande de lâÂÂamour de Dieu â ,
mais aussi celui auquel nous nous unissons pour