Lumen Fidei - page 21

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saint Paul parle de sa nouvelle vie dans le Christ,
il se réfère à « la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé
et s’est livré pour moi » (
Ga
2, 20). Cette « foi au
Fils de Dieu » est certainement la foi de l’Apôtre
des gentils
en Jésus, mais elle suppose aussi la fia-
bilité de Jésus, qui se fonde, oui, dans son amour
jusqu’à la mort, mais aussi dans son être Fils de
Dieu. Justement parce que Jésus est le Fils, parce
qu’il est absolument enraciné dans le Père, il a pu
vaincre la mort et faire resplendir la plénitude de
la vie. Notre culture a perdu la perception de cette
présence concrète de Dieu, de son action dans le
monde. Nous pensons que Dieu se trouve seule-
ment au-delà, à un autre niveau de réalité, séparé
de nos relations concrètes. Mais s’il en était ainsi,
si Dieu était incapable d’agir dans le monde, son
amour ne serait pas vraiment puissant, vraiment
réel, et il ne serait donc pas même un véritable
amour, capable d’accomplir le bonheur qu’il pro-
met. Croire ou ne pas croire en lui serait alors
tout à fait indifférent. Les chrétiens, au contraire,
confessent l’amour concret et puissant de Dieu,
qui agit vraiment dans l’histoire et en détermine
le destin final, amour que l’on peut rencontrer,
qui s’est pleinement révélé dans la Passion, Mort
et Résurrection du Christ.
18. La plénitude où Jésus porte la foi a un autre
aspect déterminant. Dans la foi, le Christ n’est pas
seulement celui en qui nous croyons — la mani-
festation la plus grande de l’amour de Dieu — ,
mais aussi celui auquel nous nous unissons pour
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