Lumen Fidei - page 26

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qui éclaire l’origine et la fin de la vie, tout l’espace
de la marche de l’homme.
21. Nous pouvons ainsi comprendre la nou-
veauté à laquelle la foi nous conduit. Le croyant
est transformé par l’Amour, auquel il s’est ouvert
dans la foi, et dans son ouverture à cet Amour
qui lui est offert, son existence se dilate au-delà
de lui-même. Saint Paul peut affirmer : « Ce n’est
plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi »
(
Ga
2, 20), et exhorter : « Que le Christ habite en
vos cÅ“urs par la foi ! » (
Ep
3, 17). Dans la foi, le
« moi » du croyant grandit pour être habité par
un Autre, pour vivre dans un Autre, et ainsi sa vie
s’élargit dans l’Amour. Là se situe l’action propre
de l’Esprit Saint. Le chrétien peut avoir les yeux
de Jésus, ses sentiments, sa disposition filiale,
parce qu’il est rendu participant à son Amour,
qui est l’Esprit. C’est dans cet Amour que se re-
çoit en quelque sorte la vision propre de Jésus.
Hors de cette conformation dans l’Amour, hors
de la présence de l’Esprit qui le répand dans nos
cœurs (cf.
Rm
5, 5), il est impossible de confesser
Jésus comme Seigneur (cf.
1 Co
12, 3).
La forme ecclésiale de la foi
22. De cette manière, l’existence croyante de-
vient existence ecclésiale. Quand saint Paul parle
aux chrétiens de Rome
de ce corps unique que
sont tous les croyants dans le Christ, il les ex-
horte à ne pas se vanter ; chacun doit au contraire
s’estimer « selon le degré de foi que Dieu lui a
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