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lâÂÂindividu et qui ne peuvent pas être proposées
aux autres avec la prétention de servir le bien
commun. La grande vérité, la vérité qui explique
lâÂÂensemble de la vie personnelle et sociale, est re-
gardée avec suspicion. NâÂÂa-t-elle pas été peut-être
â on se le demande â la vérité voulue par les
grands totalitarismes du siècle dernier, une vérité
qui imposait sa conception globale pour écraser
lâÂÂhistoire concrète de chacun ? Il reste alors seu-
lement un relativisme dans lequel la question sur
la vérité de la totalité, qui au fond est aussi une
question sur Dieu, nâÂÂintéresse plus. Il est logique,
dans cette perspective, que lâÂÂon veuille éliminer la
connexion de la religion avec la vérité, car ce lien
serait la racine du fanatisme, qui cherche à écra-
ser celui qui ne partage pas la même croyance.
Nous pouvons parler, à ce sujet, dâÂÂun grand ou-
bli dans notre monde contemporain. La question
sur la vérité est, en effet, une question de mé-
moire, de mémoire profonde, car elle sâÂÂadresse Ã
ce qui nous précède et, de cette manière, elle peut
réussir à nous unir au-delà de notre « moi » petit
et limité. CâÂÂest une question sur lâÂÂorigine du tout,
à la lumière de laquelle on peut voir la destination
et ainsi aussi le sens de la route commune.
Connaissance de la vérité et amour
26.âÂÂDans cette situation, la foi chrétienne
peut-elle offrir un service au bien commun sur
la manière juste de comprendre la vérité ? Pour
y répondre, il est nécessaire de réfléchir sur le
type de connaissance propre à la foi. Une expres-