EVANGELII GAUDIUM - page 82

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même aussi, dans la foi, nous aimons que l’on nous parle avec les termes de la
“culture maternelle”, avec les termes du dialecte maternel (cf.
2M
, 21.27), et le
cœur se dispose à mieux écouter. Cette langue est un ton qui transmet courage,
souffle, force et impulsion.
140. On doit favoriser et cultiver ce milieu maternel et ecclésial dans lequel se
développe le dialogue du Seigneur avec son peuple, moyennant la proximité de
cœur du prédicateur, la chaleur de son ton de voix, la douceur du style de ses
phrases, la joie de ses gestes. Même dans les cas où l’homélie est un peu
ennuyeuse, si cet esprit maternel et ecclésial est perceptible, elle sera toujours
féconde, comme les conseils ennuyeux d’une mère donnent du fruit avec le
temps dans le cœur de ses enfants.
141. On reste admiratif des moyens qu’emploie le Seigneur pour dialoguer avec
son peuple, pour révéler son mystère à tous, pour captiver les gens simples avec
des enseignements si élevés et si exigeants. Je crois que le secret se cache dans
ce regard de Jésus vers le peuple, au-delà de ses faiblesses et de ses chutes :
« Sois sans crainte petit troupeau, car votre Père s’est complu à vous donner le
Royaume » (
Lc
12, 32) ; Jésus prêche dans cet esprit. Plein de joie dans l’Esprit,
il bénit le Père qui attire les petits : « Je te bénis Père, Seigneur du ciel et de la
terre, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux
tout-petits » (
Lc
10, 21). Le Seigneur se complaît vraiment à dialoguer avec son
peuple, et le prédicateur doit faire sentir aux gens ce plaisir du Seigneur.
Des paroles qui font brûler les cœurs
142. Un dialogue est beaucoup plus que la communication d’une vérité. Il se
réalise par le goût de parler et par le bien concret qui se communique entre ceux
qui s’aiment au moyen des paroles. C’est un bien qui ne consiste pas en des
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