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son amour a toujours le dernier mot. Devant tant de beauté, il sentira de
nombreuses fois que sa vie ne lui rend pas pleinement gloire et il désirera
sincèrement mieux répondre à un amour si grand. Mais sâil ne sâarrête pas pour
écouter la Parole avec une ouverture sincère, sâil ne fait pas en sorte quâelle
touche sa vie, quâelle le remette en question, quâelle lâexhorte, quâelle le secoue,
sâil ne consacre pas du temps pour prier avec la Parole, alors, il sera un faux
prophète, un escroc ou un charlatan sans consistance. En tous cas, à partir de la
reconnaissance de sa pauvreté et avec le désir de sâengager davantage, il pourra
toujours donner Jésus Christ, disant comme Pierre : « De lâargent ou de lâor, je
nâen ai pas, mais ce que jâai, je te le donne » (
Ac
3, 6
).
Le Seigneur veut nous
utiliser comme des êtres vivants, libres et créatifs, qui se laissent pénétrer par sa
Parole avant de la transmettre ; son message doit passer vraiment à travers le
prédicateur, non seulement à travers la raison, mais en prenant possession de
tout son être. LâEsprit Saint, qui a inspiré la Parole, est celui qui « aujourdâhui
comme aux débuts de lâÃglise, agit en chaque évangélisateur qui se laisse
posséder et conduire par lui, et met dans sa bouche les mots que seul il ne
pourrait trouver».
La lecture spirituelle
152. Il existe une modalité concrète pour écouter ce que le Seigneur veut nous
dire dans sa Parole et pour nous laisser transformer par son Esprit. Et câest ce
que nous appelons â
lectio divinaâ.
Elle consiste dans la lecture de la Parole de
Dieu à lâintérieur dâun moment de prière pour lui permettre de nous illuminer et
de nous renouveler. Cette lecture orante de la Bible nâest pas séparée de lâétude
que le prédicateur accomplit pour identifier le message central du texte ; au
contraire, il doit partir de là , pour chercher à découvrir ce que dit
ce message lui-
119
Ibid.
n.
75 :
AAS
68 (1976), 65.