95
cherche aussi la croissance, ce qui implique de prendre très au sérieux chaque
personne et le projet que le Seigneur a sur elle. Chaque être humain a toujours
plus besoin du Christ, et lâévangélisation ne devrait pas accepter que quelquâun
se contente de peu, mais quâil puisse dire pleinement : « Ce nâest plus moi qui
vis, mais le Christ qui vit en moi » (
Ga
2, 20).
161. Il ne serait pas correct dâinterpréter cet appel à la croissance exclusivement
ou prioritairement comme une formation doctrinale. Il sâagit dâ« observer » ce
que le Seigneur nous a indiqué, comme réponse à son amour, dâoù ressort, avec
toutes les vertus, ce commandement nouveau qui est le premier, le plus grand,
celui qui nous identifie le mieux comme disciples : « Voici quel est mon
commandement : vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés » (
Jn
15,
12). Il est évident que, lorsque les auteurs du Nouveau Testament veulent
réduire à une dernière synthèse, au plus essentiel, le message moral chrétien, ils
nous présentent lâincontournable exigence de lâamour du prochain : « Celui qui
aime
autrui
a de ce fait accompli la loi⦠La charité est donc la loi dans sa
plénitude » (
Rm
13, 8.10). Ainsi pour saint Paul, le précepte de lâamour ne
résume pas seulement la loi, mais il est le cÅur et la raison de lâêtre :
« Une
seule formule contient toute la Loi en sa plénitude :
Tu aimeras ton prochain
comme toi-même
» (
Ga
5, 14). Et il présente à ses communautés la vie
chrétienne comme un chemin de croissance dans lâamour : « Que le Seigneur
vous fasse croître et abonder dans lâamour que vous avez les uns envers les
autres » (
1 Th
3, 12). Aussi saint Jacques exhorte les chrétiens à accomplir « la
Loi royale suivant lâÃcriture :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même,
alors
vous faites bien » (2, 8), pour nâenfreindre aucun précepte.
162. Dâautre part, ce chemin de réponse et de croissance est toujours précédé du
don, parce que cette autre demande du Seigneur le précède : « les baptisant au