106
à la miséricorde divine envers nous. « Montrez-vous compatissants comme votre
Père est compatissant. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez
pas, et vous ne serez pas condamnés ; remettez, et il vous sera remis. Donnez et
lâon vous donnera⦠De la mesure dont vous mesurez, on mesurera pour vous en
retour » (
Lc
6, 36-38). Ce quâexpriment ces textes câest la priorité absolue de
« la sortie de soi vers le frère » comme un des deux commandements principaux
qui fondent toute norme morale et comme le signe le plus clair pour faire le
discernement sur un chemin de croissance spirituelle en réponse au don
absolument gratuit de Dieu. Pour cela même, « le service de la charité est, lui
aussi, une dimension constitutive de la mission de lâÃglise et il constitue une
expression de son essence-même »
Comme lâÃglise est missionnaire par
nature, ainsi surgit inévitablement dâune telle nature la charité effective pour le
prochain, la compassion qui comprend, assiste et promeut.
Le Royaume qui nous appelle
180. En lisant les Ãcritures, il apparaît du reste clairement que la proposition de
lâÃvangile ne consiste pas seulement en une relation personnelle avec Dieu. Et
notre réponse dâamour ne devrait pas sâentendre non plus comme une simple
somme de petits gestes personnels en faveur de quelque individu dans le besoin,
ce qui pourrait constituer une sorte de âcharité
à la carte
â, une suite dâactions
tendant seulement à tranquilliser notre conscience. La proposition
est le
Royaume de Dieu
(
Lc
4, 43) ; il sâagit dâaimer Dieu qui règne dans le monde.
Dans la mesure où il réussira à régner parmi nous, la vie sociale sera un espace
de fraternité, de justice, de paix, de dignité pour tous. Donc, aussi bien lâannonce
que lâexpérience chrétienne tendent à provoquer des conséquences sociales.
144
B
ENOÃT
XVI, Lett. apost. en forme de motu proprio
Intima Ecclesiae natura
(11 novembre 2012) :
AAS
104
(2012), 996.