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sur ces textes ne devrait pas obscurcir ni affaiblir leur sens exhortatif, mais
plutôt aider à les assumer avec courage et ferveur. Pourquoi compliquer ce qui
est si simple ? Les appareils conceptuels sont faits pour favoriser le contact avec
la réalité que lâon veut expliquer, et non pour nous en éloigner. Cela vaut avant
tout pour les exhortations bibliques qui invitent, avec beaucoup de
détermination, à lâamour fraternel, au service humble et généreux, à la justice, Ã
la miséricorde envers les pauvres. Jésus nous a enseigné ce chemin de
reconnaissance de lâautre par ses paroles et par ses gestes. Pourquoi obscurcir ce
qui est si clair ? Ne nous préoccupons pas seulement de ne pas tomber dans des
erreurs doctrinales, mais aussi dâêtre fidèles à ce chemin lumineux de vie et de
sagesse. Car, « aux défenseurs de âlâorthodoxieâ, on adresse parfois le reproche
de passivité, dâindulgence ou de complicité coupables à lâégard de situations
dâinjustice intolérables et de régimes politiques qui entretiennent ces
situations ».
195. Quand Saint Paul se rendit auprès des Apôtres à Jérusalem, de peur de
courir ou dâavoir couru en vain (cf.
Ga
2, 2), le critère clé de lâauthenticité quâils
lui indiquèrent est celui de ne pas oublier les pauvres (cf.
Ga
2, 10). Ce grand
critère, pour que les communautés pauliniennes ne se laissent pas dévorer par le
style de vie individualiste des païens, est dâune grande actualité dans le contexte
présent, où tend à se développer un nouveau paganisme individualiste. Nous ne
pouvons pas toujours manifester adéquatement la beauté de lâÃvangile mais
nous devons toujours manifester ce signe : lâoption pour les derniers, pour ceux
que la société rejette et met de côté.
196. Nous sommes parfois durs de cÅur et dâesprit, nous oublions, nous nous
divertissons, nous nous extasions sur les immenses possibilités de
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C
ONGREGATION POUR LA
D
OCTRINE DE LA
F
OI
, Instruction
Libertatis nuntius
(6 août 1984), XI, 18 :
AAS
76
(1984), 907-908.